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27 février 2022 7 27 /02 /février /2022 21:43
Venom Let there be Carnage

Jamais un nom de film n'aura prémonitoirement aussi bien porté son titre, tant le nouvel opus de Venom s'avère un film encore plus décevant que le premier. Un effort est fait sur les chorégraphies de combat, et les scènes un peu plus gores, mais on est loin du Rated R, promis fut un temps.
Tom Hardy continue à emporter le morceau grâce à sa bonhommie et sa sympathie évidente, et puis on sent bien chez lui le plaisir fun et décomplexé d'interpréter un des pires ennemis du Tisseur, mais malheureusement, le simple fait de s'investir dans le rôle ne suffit pas à faire d'un film à peu près correct, un bon film.
Cette idée de faire de Venom, une sorte de super-héros un brin anti-héros ne fonctionne pas des masses. 
L'apparition de Carnage dans le film est pas trop mal traitée, mais on est loin de la bestialité sauvage du personnage original. Woody Harrelson, ne démérite pas pour autant, puisqu'il incarne Cletus presque comme un pendant de son Mickey dans Tueurs Nés, le côté réellement malsain du personnage du film de Stone en moins.
Mais la plus grande déception, vient probablement de la réalisation, et de son réalisateur. La réalisation fait le taf, mais le réalisateur, c'est quand même Andy Serkis, monsieur "Performance Capture", l'homme qui a élevé cette technique au rang d'art, et dont le Mowgli semble au regard des critiques, vraiment intéressant.
Ici, on ne retrouve en rien le cinéaste et acteur britannique, l'impression presque tragique de voir un yesman en service commandé pour Marvel.
Les aficionados des Comics, et de Venom seront peut-être comblés par cette tentative louable de coller à certains esprits du comics, que personnellement je n'ai pas lu, mais pour en avoir interrogé quelques uns parmi mes amis, il semble que le comics possède une véritable identité "macabre et assez violente" qui est ici profondément édulcorée, jusque dans les meurtres de Carnage.

La relation entre Eddie, et Venom le Symbiote, est traitée presque parfois comme une comédie romantique, et on sent chez Marvel la volonté de faire comme pour le un, un film hybride, mi-comédie, mi-violence badass, formule qui fonctionnait assez dans les films Deadpool, surtout dans le deuxième volet, mais beaucoup moins avec Eddie Brock et son encombrant hôte extraterrestre.

J'ai vu le film il y a peu, et je n'en ai déjà quasiment aucun souvenir. Ce n'est pas vraiment une bonne nouvelle pour le film, mais en revanche, ça traduit une certaine constante de la licence Marvel. Des produits interchangeables, sans réelles personnalités, mais qui marquent les esprits jeunes, ou peu exigeants. Dernier exemple en date, Spiderman No Way Home, avec lequel la scène bonus de fin de Venom 2 fait un pont par l'intermédiaire de Venom-Brock.

En revanche, il y a dans ce Venom Let There Be Carnage, un réel plaisir non coupable, et c'est de retrouver les trop rares Naomie Harris, et Michelle Williams, toujours impeccable. Et une chose vraiment réussie est l'animation de Venom à part entière, comme partie fantasmée de Brock, totalement organique. On a presque quelque chose de l'ordre du The Mask de Chuck Russel, mâtiné du jeu vidéo The Darkness. Un mélange certes incongru mais qui fonctionne relativement bien. Dommage que le film ait tant le cul entre deux chaises.

Pour le reste, le cinéphile passera son chemin, le cinéphage aussi, mais pour le fan inconditionnel de Venom ou des studios Marvel Disney, si il n'est pas trop regardant, le film demeure plaisant à voir, et divertissant.

En Blu-Ray, 4K UHD, DVD, Steelbook et coffret Venom 1 et 2 ainsi qu'en Location VOD le 23 février 2022, et en Achat VOD le 17 février 2022. Edité par Sony Pictures Home Entertainment France. Le site Internet, sa page Facebook et sa page Twitter.
 
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18 février 2022 5 18 /02 /février /2022 18:43
Le Dernier Duel

Ridley Scott avait démarré sa carrière sur un superbe film The Duellists (les Duellistes) en 1977. Le film mettait en scène Harvey Keitel et Keith Carradine. Prix de la meilleure oeuvre à Cannes en 1977, tiré de la nouvelle le Duel de Joseph Conrad publiée en 1908. 

Le film abordait la notion d'honneur et de déshonneur, avec ses deux protagonistes qui se battaient plusieurs fois en duel, jusqu'à en arriver à un duel au pistolet qui se terminait sur une impasse tragique, que le gagnant choisissait de rendre meilleure en épargnant le perdant, à charge qu'il agisse comme mort en cas d'une prochaine rencontre.

Ici, Ridley Scott aborde encore la question d'honneur et de déshonneur mais du point de vue d'un protagoniste féminin. S'inspirant d'un livre, du médiéviste américain Eric Jager qui s'inspire lui-même du dernier duel judiciaire recensé dans l'Histoire. Une Histoire vraie mais que Ridley Scott transforme à l'avantage de sa protagoniste comme dans le roman, dans la lignée du mouvement Me Too outre-atlantique. En effet, dans la réalité historique, il semble que la jeune femme qui accusait le chevalier de l'avoir violé aurait tout simplement menti en inventant un faux viol.

L'histoire tient en peu de mots, Jean de Carrouges (qui a réellement existé) épouse Marguerite de Thibouville dans des secondes noces, et le parrain de son premier fils et écuyer ami, Jacques le Gris viole Marguerite un jour où Jean est parti à la guerre. Marguerite se confie à son mari, et ce dernier fou de colère, et voulant à la fois venger l'honneur de sa femme et son propre honneur bafoué (on est au Moyen-âge, rappelons-le) provoque Jacques le Gris dans un duel judiciaire ou ordalie, un combat à l'épée soumis au jugement de Dieu donc du hasard. Le gagnant étant déclaré diseur de la vérité. Le perdant recevant outre la mort pour le mari, le bûcher vif pour la femme pour "faux témoignage".

Ridley Scott raconte de manière linéaire la même histoire du point de vue des 3 personnages impliqués. La vérité selon Jean de Carrouges, la vérité selon Jacques le Gris, la vérité selon Marguerite. L'histoire varie peu malgré quelques changements infimes de répliques ou d'attitudes des personnages. Le mari apparaissant dans le témoignage de la femme plus préoccupé par son honneur propre que réellement par celui de sa femme, là où dans son propre récit, il l'est plus par sa femme (ou du moins autant). Le procédé est connu, Rashômon de Kurosawa auquel on pense beaucoup, mais n'est pas Akira Kurosawa qui veut, d'autant plus que Scott et ses scénaristes se torchent un peu avec la vraie histoire, et déroule un portrait de Jean de Carrouges en totale contradiction avec sa personnalité propre. Le moyen-âge revu et corrigé par Hollywood. Ca ne serait pas si grave, si les personnages dont Scott s'empare n'avaient justement pas réellement existé.

Le film aurait pu être un excellent film, dans la lignée des Duellistes, malheureusement le récit est long, sans réelle surprise, directement comme on l'a vu complaisant envers la femme, Scott allant jusqu'à employer un procédé stylistique faisant perdurer les mots "la vérité" dans le titre "la vérité selon Marguerite", quelques secondes après le reste du titre, histoire de bien expliquer au spectateur que c'est "la vérité vraie". Là où le réel procès, semble orienter le témoignage vers un mensonge.

Le propos est malgré tout intéressant, mais pas assez développé. Par exemple sur la vérité selon Jacques le Gris, Scott aurait presque pu montrer une Marguerite quasiment amoureuse de Jacques, et montrer l'acte du viol comme totalement mépris par l'écuyer. D'autant que c'est amorcé dans le récit de Jean de Carrouges qui édulcore beaucoup sa réaction face à sa femme, suite au viol. Cela aurait d'autant plus renforcé cette volonté de dire que "l'homme est mauvais", vu que les cartons de fin du film insiste sur le fait que "Marguerite à la mort de Jean ne s'est jamais remariée". En effet, dans la version de Marguerite, Jean prend sexuellement sa femme contre sa volonté pour ne pas que Le Gris soit le dernier homme à l'avoir possédé.

Les afficionados de Ridley Scott, trouveront sûrement le film formidable, quant à ses détracteurs, ou moins fan de son travail ces derniers temps, ils se consoleront avec la superbe reconstitution historique, la musique exaltée de Harry Gregson Williams, ou le casting absolument fantastique, que ce soit Jodie Comer en Marguerite, juste parfaite. Matt Damon dans le rôle du rustre Jean de Carrouges, ou Adam Driver, dans celui de Jacques le Gris. Sans oublier Ben Affleck, parfait dans le rôle du Comte.

Le film semble un peu limité, et on se prend à rêver, de ce qu'un tel sujet aurait pu donner aux mains, et à la caméra d'un Paul Verhoeven par exemple. Bien plus sulfureux que le cinéaste anglais. Toutefois le film demeure d'une très bonne facture, et se suit sans déplaisir, même si il s'avère un peu longuet sur la fin. Le duel final est violent comme il faut, et l'issue rattrape un peu ce ventre mou.

Au niveau des bonus, on trouve un making-of plutôt complet réalisé par la propre petite fille de Ridley, Cuba Scott, et des bandes annonces.

En Blu-Ray, 4K UHD et DVD ainsi qu'en VOD le 18 février, et en Achat digital le 10 février 2022. Edité par 20th Century Studios. Le site Internet de l'éditeur, sa page Facebook et sa page Twitter.
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3 décembre 2021 5 03 /12 /décembre /2021 21:19
Jungle Cruise

Le renouveau du film américain vient souvent du continent Européen, et principalement de l'Espagne à bien des reprises. Et même si parler de renouveau serait un peu présomptueux à propos de Jungle Cruise, tant le film en question n'invente rien, son réalisateur espagnol donc, Jaume Collet-Serra livre un film d'aventure à l'ancienne, pêchu, qui sonde tout le cinéma d'aventure des 80-90's : Indiana Jones, la Momie, jusqu'aux années 2000 avec Pirates des Caraïbes pour en récupérer le meilleur dans un film qui même si il ne marquera pas l'histoire est un vrai ride de plaisir et de fun décomplexé.

On prend plaisir à suivre le quotidien de ce "tour operator" du pauvre, remarquablement joué par Dwayne Johnson (anciennement The Rock) qui prend un malin plaisir à transbahuter dans son bateau de pauvres touristes en mal de sensations fortes exotiques, en leur faisant vivre toute une série de péripéties assez cheap mais suffisamment convaincantes pour leur offrir ce qu'ils attendaient de leurs voyages.

Dans le même temps, le réalisateur nous présente le personnage féminin principal, dans un exact inverse, puisque la toujours fantastique Emily Blunt (découverte pour ma part dans "Le Diable s'habille en Prada" et jamais quittée depuis) effectue dans une bibliothèque d'un cercle de scientifiques hommes qui est interdite aux femmes, une série d'actions extraordinaires dans un cadre totalement banal, composé d'échelles et de livres.

L'idée n'est certes pas nouvelle, la Momie et Pirates des Caraïbes faisaient déjà des scènes de cette sorte, mais la grande force du film, c'est que comme le réalisateur croit un minimum en ce qu'il filme de manière efficace, la suspension d'incrédulité fonctionne à plein régime sur le spectateur, et on est partie prenante avec son héroïne.

A noter, que le comédien Jesse Plemons, (présent dans deux des meilleurs Spielberg de ces 5 dernières années : Le pont des espions et The Post) y joue remarquablement également, une sorte de transfuge prussien atroce des nazis d'Indiana Jones 1 et 3.

L'histoire voit donc Frank Wolff (Dwayne Johnson), le tour opérator et son bateau qui navigue sur l'Amazone, et Lily Houghton (Emily Blunt) et son frère Mc Gregor (Jack Whitehall) se rencontrer lors d'un quiproquo assez savoureux, et partir ensemble à la recherche du même trésor, censé révolutionner la Science qu'est la Médecine. Evidemment ils vont être poursuivis par le machiavélique Prince Joachin qui veut mettre lui aussi la main sur le trésor tant convoité mais avec des desseins beaucoup moins nobles. A noter la présence de Paul Giamatti, impeccable en petit baron mafieux qui possède quasiment tous les bateaux de "croisière" sur l'Amazone.

Même si le film ne révolutionne rien, et récupère pas mal d'éléments, un peu partout dans le cinéma d'aventure d'Indy à Pirates des Caraïbes, il le fait avec bonheur, et de mon côté en tout cas, j'ai marché à fond, faisant même fi du côté un peu trop Mary Sue (personnage féminin quasiment invincible) qu'on avait par exemple eu à déplorer dans Star Wars Episode 7-8-9, de Lily Houghton qui s'avère douée, sans être sans tâche. En revanche, le comic relief du frère marche beaucoup moins que ne l'était John Hannah, l'inspiration pas totalement avouée du personnage, dans la Momie et le Retour de la Momie surtout.

Jaume Collet-Serra à qui on doit "La Maison de cire", "Esther" mais aussi "Sans identité", "The Passenger", ou "Non-Stop", s'essaie à un nouveau genre, le film d'aventure, dans lequel sans exceller, il parvient à créer un film correct, et pas déplaisant. Le revisionnage est même possible, car plusieurs scènes d'actions sont suffisamment bien troussées pour entraîner un goût de "revenez-y". Bref, si vous aimez ce réalisateur et les acteurs et actrices en présence, alors foncez.

Un film sympathique au final, à réserver aux enfants, ou à un public suffisamment "bon public" pour pardonner le côté "pot pourri" du film d'aventure que peut dégager ce Jungle Cruise. Le format Bluray notamment retranscrit bien la richesse visuelle de l'Amazonie en tout cas, et les couleurs et la profondeur des reliefs qui la constituent.

Du côté des bonus en revanche, Disney oblige, c'est un festival de bonnes surprises. Reportage, un making-of assez complet, une visite des studios de tournage avec Dwayne et Emily. Ainsi qu'un bêtisier, des scènes coupées, et une featurette sur les skippeurs de Disneyland Resort sur l'attraction Jungle Cruise.

En Blu-Ray, Blu-Ray 4K UHD, Steelbook, DVD et VOD le 3 décembre 2021 et en Achat digital le 25 novembre 2021. Edité par Disney DVD. Le site Internet de l'éditeur, sa page Facebook et sa page Twitter.
Retrouvez le film sur Cinetrafic https://www.cinetrafic.fr/film/55648/jungle-cruise
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17 novembre 2021 3 17 /11 /novembre /2021 11:18
The Swordsman

La Corée ne finit décidément pas de nous étonner, et de nous proposer du spectacle total, que ce soit avec la série évènement Coréenne "Squid Game" devenu rapidement une série phénomène, ou encore Parasite du réalisateur Boong Joon Ho. Mais ce Swordsman ne démérite pas, et nous propose un beau film qui séduira très certainement les amateurs du genre.

Si vous êtes un fan de l'univers asiatique (japon, chine, corée, Thailande), et d'Histoire au sens propre du terme, ce Swordsman ne manquera pas de vous plaire, même si on se perd un peu parfois au niveau des personnages et de la représentation de chaque "clan".

Le film de Choi Jae-Hoon raconte l'Histoire d'un homme seul, Tae-Yul à moitié aveugle, qui parcourt le pays avec sa fille unique Tae-Ok. Ancien serviteur du Roi Gwanghaegun, il a une épée à double lame donc il sait particulièrement bien se servir, comme tout épéiste de film de Chambara (film de sabre japonais), et adepte de cascade virevoltante (comme dans le Wu Xia Pian chinois).

Dans ce film, il y a un mélange des deux genres, même si le fantastique reste absent du film. Le film sert la narration de cet épéiste blessé qui va devoir reprendre les armes pour sauver sa fille Tae-Ok de marchands d'esclaves à la solde des nouveaux maîtres Qing chinois.

Sans être un chef d'oeuvre du genre, le film mérite le coup d'oeil, et ne souffre pas non plus d'un revisionnage je pense, car la recréation du 17eme siècle (l'histoire se passe en 1623) est somptueuse ne serait-ce que visuellement. Les chorégraphies de combat sont très efficaces également, et de toute beauté, souvent shootés en plan séquence d'ailleurs, impeccablement lisible, même de nuit. On perd parfois le fil au niveau des forces en présence, mais je pense que ça ne concerne que le public occidental non averti qui peut se mélanger les pinceaux entre maître Chinois, marchands d'esclaves Coréen, et les différentes seigneuries concernées dans le film. Heureusement quelques flashback bien amenés nous en apprennent un peu plus sur les enjeux géopolitiques du film.

Le casting est à l'aune de la qualité du film, sans en faire trop, même l'antagoniste ne surjoue pas son personnage de méchant, et l'acteur Joe Taslim (révélé par The Raid et Start Trek Sans Limite) est épatant dans ce rôle. Hitchcock disait, un bon film se voit si son méchant est bon, et le personnage de Gurutai qu'il joue est un très bon antagoniste, qu'on prend plaisir à détester. Hyuk Jang et Hyeon-Soo Kim, respectivement interprètes de Tae-Yul, et Tae-Ok s'en sortent à merveille, et on adhère totalement à leur lien père-fille.

La photographie du film est magnifique, et la pureté du bluray retranscrit parfaitement les différentes tonalités du film, même pendant les scènes de nuit ou dans la pénombre. A noter que le bluray proposé par l'éditeur était dans un boitier du commerce dans un superbe package, et c'est le genre de petites attentions que j'aime bien souligner quand elles ont lieu de la part des éditeurs. Les bonus se résument à des bandes-annonces de production à venir, et une petite featurette, on est toujours un peu déçu en tant qu'amateur de cinéma et donc de ses à-côtés, de ne pas jouir d'un making-of plus important sur le tournage du film ou autre pour partager un peu plus de cet univers surtout quand on l'a apprécié en tant que public.

Au final, pour un premier film, car The Swordsman est le premier film de Choi Jae-Hoon, c'est un essai très réussi, et on espère voir arriver dans nos contrées, le second film de Choi Jae-Hoon sorti en 2021, The Hypnosis, un film épouvante-thriller qui prend à nouveau une histoire filiale comme base. En tout cas, pour un premier film, The Swordsman est réellement le Choi du Roi.

En DVD, Blu-Ray, et VOD le 17 novembre 2021. Edité par Program Store/M6 Vidéo). Le site Internet de l'éditeursa page Facebook et sa page Twitter.
Retrouvez ce film, sur Cinetrafic https://www.cinetrafic.fr/film/63963/the-swordsman.
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14 octobre 2021 4 14 /10 /octobre /2021 20:17
La Chapelle du Diable

Evan Spiliotopoulos le réalisateur de la Chapelle du Diable n'est pas un nouveau venu dans le métier. Puisqu'il a scénarisé beaucoup de films, notamment pour Disney dont le décalé mais relativement amusant Roi Lion 3 (qui s'amusait à pasticher les scènes les plus mythiques du Roi Lion premier du nom), comme une sorte de What If des comics Marvel.
On lui doit également le scénario avec Elizabeth Banks du remake de Charlie's Angels, de la même Banks. Et un certain nombre d'autres films. Ici, c'est donc vierge de toute réalisation qu'il se lance dans le sacerdoce de son tout premier film en tant que réalisateur. Il choisit d'adapter un livre de James Herbert, un des auteurs majeurs de la littérature anglaise d'horreur, auteur d'une trilogie sur les Rats, mais également du film qui nous occupe, tiré de son livre "Sanctuaire".

L'histoire confronte un paparazzi, assez charlatan, habitué à inventer des histoires pour rendre la réalité de ses reportages, bien plus croustillante. Ce qui lui vaut d'être totalement discrédité auprès de grands journaux pour lesquels il travaillait, et d'officier en tant que pigiste reporter free-lance à la petite semaine pour un journal racoleur.
Appelé pour une histoire de mutilation de bovins qui ne s'avère être qu'une mauvaise blague du fils du fermier et de ses amis, il trouve une statuette au pied d'un arbre du champ sur lequel il a été appelé. Et décide de la briser pour rendre à nouveau son histoire plus excitante. Mal lui en a pris, car la statuette est une "poupée des moissons", un artefact protecteur qui contient l'âme damnée d'une sorcière brûlée en 1845.

En retournant chez lui avec son maigre papier, une fois de plus arrangé avec la vérité, et passablement éméché pour se remettre de cette enquête passionnante, il manque de renverser une jeune femme habillée en nuisette blanche. Il sort de la route et percute un arbre, abîmant sa voiture. Il en sort et finit par rejoindre la mystérieuse jeune femme au pied de l'arbre où il a trouvé la statuette. Cette dernière s'évanouit et il la ramène à son tuteur, le prêtre de l'Eglise du village.

La jeune femme émerge et commence à parler, alors qu'elle a toujours été sourde. C'est l'oeuvre de Marie, la sainte vierge qui est apparue à la jeune femme comme Bernadette Soubirous. La jeune Alice, qui n'avait jamais parlé, évoque la Sainte Vierge, Marie, et guérit un enfant paralysé des jambes. La foule et les médias affluent face à ces deux histoires. Le Vatican de son côté déploie deux hommes pour enquêter sur une possible mystification, et authentifier le miracle le cas échéant pour faire du lieu un sanctuaire, comme Lourdes par exemple.

Gerry Fenn le journaliste, (remarquable Jeffrey Dean Morgan) commence à entendre des voix, avoir des visions, et se rend compte petit à petit, que les miracles qui se produisent, n'ont pas vraiment de rapport avec la religion. Il enquête aidé de la doctoresse du village, le Dr Natalie Gates (Katie Aselton). Leur découverte les conduira loin dans l'affrontement des forces obscures, pendant que l'influence et la foi en Marie, et son véhicule, Alice, grandit bientôt à travers le pays.

Loin de signer un mauvais film, Evan Spiliotopoulos fournit un travail relativement bon, sans être du niveau d'un Exorciste ou autre, et on prend plaisir à marcher dans les pas du héros. Et la réalisation, l'ambiance musicale notamment, et les rares scènes avec des effets spéciaux, emportent le morceau. On pourrait regretter un final un peu grand-guignol, mais cette quête d'un mythomane qui va devoir mentir pour sauver les gens autour de lui est assez réjouissante. Notamment dans le parallèle que le réalisateur dresse entre son héros, et son héroïne, tous les deux en train de mentir pour arriver à leurs fins, mais une malgré elle.
On ne boude pas le plaisir de retrouver également dans le rôle du Père Hagan, le trop rare William Sadler (le grand méchant de 58 minutes pour vivre de Renny Harlin), et l'excellent Cary Elwes (Sacré Robin des bois notamment, et bien sûr, Princess Bride) dans le rôle de l'Evêque Gyles. La jeune actrice qui joue Alice, Cricket Brown est elle aussi absolument parfaite dans son personnage totalement illuminé (au bon sens du terme) de Bernadette Soubirous-like.

Au final, le film ne déçoit pas dans son envie de nous faire partager un moment d'épouvante, plus que d'horreur, et malgré quelques moments un peu granguignolesques et des screamers plus dignes d'un Paranormal Activity, ou d'un prank de Youtube le pari est réussi.

En DVD et VOD le 13 octobre 2021. Edité par Sony Pictures Home Entertainment France. son site Internet, sa page Facebook et sa page Twitter.
 
 
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19 septembre 2021 7 19 /09 /septembre /2021 22:23
Tides (La Colonie)

La Colonie ou Tides de Tim Fehlbaum est un film qui possède toutes les qualités requises pour être un film indépendant inoubliable dans la lignée d'un Children of Men ou d'un Oblivion et autre Moon. Malheureusement et malgré un parrain de cinéma prestigieux en la présence de Roland Emmerich dont on ne présente plus le réel intérêt pour l'écologie et les questions éco-responsables ; Tides (les Marées traduit en VF par la Colonie) se rapproche plus de Chaos Walking dans le principe que d'un de ses prestigieux prédécesseurs.

La faute n'en revient essentiellement à personne car on sent pendant tout le film que Fehlbaum réalise le film de ses rêves, et on pourrait être presque conquis nous aussi. Mais présenter encore une fois une population qui ne peut plus avoir d'enfants (et moins bien que Children of Men, avec moins d'enjeux) en présentant encore une fois de plus (de trop) les hommes de sexe mâle comme le réel problème de la planète, c'est au mieux maladroit, au pire basé sur un agenda politique qui fait doucement rire, quand on sait à quel point le Capitalisme utilise la pensée progressiste n'importe comment juste pour assurer ses arrières et courtiser de nouvelles niches de cons-ommateurs.

Ainsi dans ce film qui aurait pu être bien mieux équilibré moralement, quasiment les 3/4 des personnages masculins sont soit lâches, soit des mâles alphas décérébrés et violeurs (quand on voit le visage du bonhomme, on sait déjà qu'il va tenter de violer l'héroïne tellement les personnages sont malheureusement dépeints à la truelle), soit des monstres. Seuls les enfants et le père de l'héroïne sont épargnés et encore même ce dernier est présenté comme lâche.

Le film en gros résumé raconte l'histoire d'une mission spatiale venue de la planète Kepler où l'Humanité s'est réfugiée, mais voyant qu'ils sont frappés par ce mal d'enfantement au bout de deux générations et hommes comme femmes, ils décident d'envoyer le dit vaisseau sur la Terre pour voir si un espoir est permis. Sur cette dernière, deux tribus sont présentes (on en verra pas plus, si ça se trouve, ils sont pleins), les eaux ont tout envahi ou presque façon Waterworld. Et c'est dans cette peinture de fin du monde que débarquent l'héroïne, son vaisseau et son équipage. Suite à une avarie machine, le vaisseau se crash dans l'eau, et il ne demeure que deux survivants. L'héroïne à laquellel Nora Arnezeder prête avec fougue, toute son implication héroïque, en évitant le piège de la Marie-Sue indestructible, écueil sur lequel beaucoup de films de genre s'abîment malheureusement ; et crée un personnage attachant et sensible (probablement le seul du métrage). Et on retrouve avec plaisir Iain Glen de Game of Thrones dans un rôle de chef de colonie, un brin autoritaire.

Tim Fehlbaum dont c'est le deuxième film, renoue avec les ingrédients de son premier film Hell. Une photo désaturée en bleu entre Nolan et Villeneuve là où son premier film était surexposé dans les tons ocres, une quête de la maternité là où Hell mettait en scène un combat pour les ressources rares, et une confrontation entre bandes rivales qui pourraient s'entendre si elles faisaient un effort.
J'aurais vraiment aimé adorer le film, car on sent toute la bonne volonté de son réalisateur, et l'envie de porter son message et ses idées en avant. Mais malgré de très beaux plans, et une réalisation inspirée, Tides retrouve les mêmes défauts que ses inspirateurs, que ce soit Nolan ou Villeneuve, le manque d'émotion, et une imagination assez pauvre, même pour décrire la Planète Terre dans un futur assez lointain.
Regardez-le tout de même par curiosité, car le film vaut le déplacement, ne serait-ce que pour ses deux actrices, Nora Arnezeder et Sarah-Sofie Boussnina toutes deux vraiment magnétiques.

 En Blu-Ray, DVD et VOD le 20 septembre 2021. Edité par Metropolitan Films Vidéo. le site Internet de l'éditeursa page Facebook et sa page Twitter.
Retrouvez le film sur Cinetrafic : https://www.cinetrafic.fr/film/63534/la-colonie
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11 septembre 2021 6 11 /09 /septembre /2021 10:05
Chaos Walking

Après le fantastique Barry Seal, avec un étonnant Tom Cruise sur les turpitudes des USA, et les trafics entre Mafia et CIA, et le film sur le confinement Lockdown que je n'ai personnellement pas vu, Doug Liman revient avec son dernier film Chaos Walking sur l'adaptation en film de la trilogie de romans "young adult" du même nom, de Patrick Ness.

Le genre "young adult" est un genre particulier, précis, qui analyse et décrypte le passage de l'enfance à l'âge adulte, et qui s'adresse à un public d'ados jusqu'à environ 30 ans (même si on peut parfaitement en lire passé cet âge là, j'en suis la preuve vivante). Twilight, Harry Potter, Eragon, La trilogie du Vent de Feu, Les Royaumes du Nord, autant d'exemple que de diversité de genre. Avec également le récent "Le Labyrinthe".

Le premier problème du film, c'est qu'il est arrivé dans un monde où l'intérêt pour les films "young adult" s'essoufle un peu. Le deuxième c'est qu'il a dû traverser le COVID, mais surtout des projections tests assez catastrophiques qui ont nécessité des reshoots. Et généralement, quand il y a des reshoots et par un réalisateur différent, (Fede Alvarez), du projet d'origine, ça sent plutôt mauvais.

A la base de la base, le film partait d'un script de Charlie Kaufman, et devait être réalisé par lui. Puis, après son départ du projet, c'est Zemeckis qui a été pressenti un temps pour en être le maître d'oeuvre. Et vu le sujet du livre, "les pensées des gens se matérialisent, en audio et en images", il était tout trouvé, et aurait été parfait pour mettre en scène, surtout quand on se rappelle d'une scène similaire dans Contact, où Jodie Foster passait visuellement par toutes les émotions à la fois.

Le challenge aurait été de taille, mais Zemeckis en plus d'être un auteur, est aussi un excellent technicien, qui met toujours son art au service de la narration qui plus est, les exemples abondent en ce sens de Beowulf à The Walk.
Finalement, le projet échoit à Doug Liman, et le choix n'est pas mauvais, car Liman adore parler de la paranoïa, du contrôle, de la surveillance des gens. Quasiment chacun de ses films traitent de tels sujets, ça en faisait donc un troisième choix plutôt pas mal.

Le scénario est co-écrit par l'auteur lui-même, Patrick Ness à qui on doit déjà l'adaptation de son propre roman, "Quelques Minutes après Minuit" en film sous la direction de Juan Antonio Bayona.

L'histoire tirée des romans que je n'ai personnellement pas lus, donc mon avis n'y fera pas référence met en scène un groupe d'hommes, rescapés d'une fuite en vaisseau, qui vivent entre western et principes médiévaux, en dehors de toute technologie. Un retour aux sources orchestré par un homme, Prentiss, le maire de la ville, Prentisstown, sur une planète inconnue à la Terre, qui a la particularité de matérialiser les pensées de tout être humain, tout... Pas vraiment, puisque seuls les hommes en sont victimes. De facto, rien de ce qu'ils pensent auditivement voire même visuellement n'est caché. A  l'exception du maire qui arrive à cacher ses pensées avec un mantra "je suis le Cercle". Et les femmes me direz vous, elles ont toutes été massacrées par une race extraterrestre les Spackles.

Dans ce monde, pas vraiment idyllique, on suit Todd Hewitt, un jeune adolescent (13 ans dans le roman, dans le film Tom Holland serait plus proche de presque 18) qui vit avec ses pères adoptifs suite à la mort de ses vrais parents, morts dans des conditions mystérieuses. Sa vie se déroule entre affection larvée pour le Maire, en qui il voit une sorte de père de substitution au grand dam de son vrai fils (ne pas oublier que tout le monde entend et voit les pensées de tout le monde), chasse, agriculture (les betteraves c'est pas bon d'après lui) et tentative de cacher ses pensées. Mais ce petit train train quotidien est bouleversé le jour où un vaisseau s'écrase non loin de la ville et que Todd y découvre un survivant, ou plutôt une survivante, la première de sa vie, une fille.

S'ensuit un certain nombre de péripéties pour cacher l'existence de la dite fille, et du vaisseau, mais ça n'ira pas sans heurts. On va s'arrêter là niveau révélations, le but étant de donner envie aux gens de voir le film sans trop en dévoiler.

En conclusion, je dirais que Daisy Ridley rescapée de Rey campe un personnage vraiment intéressant, souvent touchant, et que Tom Holland, arrive à faire oublier son rôle de Spiderman. A noter également, Mads Mikkelsen dans le rôle du maire assez inquiétant de la ville, et David Oyelowo en prédicateur religieux symbolisant la foi aveugle. La musique de Marco Beltrami et Brandon Roberts sait se faire oublier, tout en illustrant le périple des deux adolescents, et la menace qui pèse sur eux avec des instruments assez inattendus comme le Wind-wands par exemple.

Le film en lui-même, ne mérite pas les critiques incendiaires qu'il a reçu, car il est plaisant à regarder, en revanche ce qui dérange le plus c'est sa dimension idéologique, non que le traitement féministe soit inintéressant en soi, mais dans le film il se résume à une opposition binaire hommes-femmes (ce qu'avait su éviter Mad Max Fury Road par exemple), les hommes ne pensant bien évidemment qu'au sexe, au sport et à apprivoiser (pardon tuer) tout ce qui les entoure. Une scène résume l'état d'esprit en disant que la pensée la plus équivoque pour Todd depuis qu'il est enfant pour être un homme, serait d'avoir un couteau... Comme un homme. Tout est dit. Le traitement est assez lourdingue dans l'illustration de la "masculinité toxique", malgré de jolies illustrations du bruit que la qualité du bluray rend presque palpable, d'ailleurs le film en joue plusieurs fois de cette "palpabilité apparente du bruit" (même si j'aurais personnellement bien aimé voir ce qu'aurait pu en faire Kaufman ou Zemeckis).

En revanche, niveau bonus, on est gâté, la galette en déborde. Un making-of assez intéressant de 18min, des featurettes qui fluctuent entre 7 et 10 min sur le tournage, le personnage de Daisy Ridley, la musique ou le monde du film. Et surtout pas moins de 45min de scènes coupées (oui vous avez bien lu 45 c'est énorme) qui proposent un tout autre film, ou du moins ce qu'il aurait pu être et dessinent la trajectoire de toutes les galères qu'a rencontré le film, film qui c'est dit dans le making-of n'avait jamais eu de script définitif, même à la fin du tournage. De plus l'idée de comment matérialiser à l'écran le fameux "Bruit" visuellement était encore débattue en pleine post production. Pour l'adaptation du tome 2 et 3 du livre, ça semble bien mal parti, le film s'étant ramassé au box office américain. Mais le premier film est parfaitement indépendant ce qui fait voir le verre d'eau à moitié plein.

En DVD et Blu-Ray le 1er septembre 2021. Edité par Metropolitan Films Vidéo. le site Internet de l'éditeursa page Facebook et sa page Twitter.

Retrouvez ce film sur Cinetrafic https://www.cinetrafic.fr/film/56447/chaos-walking

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30 août 2021 1 30 /08 /août /2021 17:18
Banishing la Demeure du Mal

Outre l'australien James Wan, il y a une autre valeur assez sûre dans le monde de l'horreur (mais pas uniquement), c'est l'anglais Christopher Smith à qui on doit les sublimes Creep, Severance, Black Death et surtout surtout l'incroyable Ofni fantastique et probablement son meilleur film également, Triangle.

Avec ce Banishing la demeure du Mal, il investit un genre qu'il n'a jamais abordé, le film de maison hantée. A la manière d'un Shining, ou d'un Amityville, le cinéaste anglais prend à bras le corps cette histoire de maison maudite ou plutôt dont le passé a tellement étreint les murs de sa maléfique aura que les lieux sont devenus aussi maudits que le reste.

Le film s'ouvre sur le précédent locataire qui déambule dans la maison, l'air un peu hagard.. Il entend des cris, et monte dans la chambre. Il se voit en train de poignarder sauvagement et à répétition quelqu'un (probablement sa femme, on l'apprendra plus tard) puis ensuite plus rien. Il se retrouve seul dans la chambre.

On récupère alors dans une ellipse, un docteur et un évêque qui se hâtent en voiture vers la maison, pour y découvrir le corps pendu du locataire en question. L'histoire se passe en 1930, aux quasi portes de la deuxième guerre mondiale, au moment des tensions entre les différents pays desquels la guerre va survenir.

On fait ensuite connaissance des personnages principaux de l'intrigue, un jeune révérend, sa femme et la fille de cette dernière (qui on l'aura compris n'est pas l'enfant du révérend). Petit à petit, malgré la présence apaisante de la bonne sourde, la petite fille va commencer à avoir des visions, jouer avec des amies imaginaires, tandis que sa mère va sombrer peu à peu dans la folie, et surtout découvrir par l'intermédiaire d'un homme du village, charlatan selon l'évêque et le mari de la femme, que les précédents locataires ne sont pas partis dans une mission civilisatrice comme l'a évoqué l'évêque mais ont bien péri corps et biens.

Christopher Smith ne révolutionne pas le genre de maison hantée, mais comme dans Triangle, il lui insuffle quand même bon nombre de ses gimmicks visuels et de ses questionnements sur l'humain. Ainsi pour une fois, les personnages même les "gentils" ne sont pas aussi lisses que dans le cinéma américain, et ils ont chacun une part d'ombre avec laquelle il va falloir composer pour avancer. Même mieux, dans un final plutôt clair, il relie religion et ésotérisme avec des gens de 1930 dont on aurait préféré qu'ils se consacrent au macramé.

Le film est à la fois le portrait d'une époque, une peinture des mœurs de la société anglaise de 1930, et surtout un assez bon film d'horreur qui économise les "jump scares" et y préfère l'installation d'une intrigue prenante quoique un peu obscure au début, et un éventail de personnages aussi attachants qu'inquiétants.
 

En Blu-Ray et DVD depuis le 25 août 2021, et en VOD depuis le 28 juillet 2021. Edité par Lonesome Bear / The Jokers. le site Internet de l'éditeur, sa page Facebook et sa page Twitter.

Retrouvez le film Banishing la demeure du mal sur Cinetrafic en suivant ce lien.
 
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4 août 2021 3 04 /08 /août /2021 17:36
Wander

Après un début de carrière comme comédienne, April Mullen se tourne bientôt vers la réalisation. Elle réalise un premier long métrage en 2007, Suivront plusieurs projets assez divers, que ce soit dans la réalisation de long-métrage ou d'épisodes de séries télévisées. Elle a notamment dans ses actifs, des épisodes de la dernière série DC, Legends of Tomorrow, mais aussi Wynonna Earp et Imposters.

En 2021, elle retourne à la réalisation de long-métrage pour nous livrer cet étonnant Wander, qui fait intervenir le si rare, mais tellement aimé Aaron Eckhart dans le rôle d'un détective privé, ancien flic qui a décroché à cause d'un accident qui a coûté la vie de sa petite fille, et la mise en catatonie de sa femme. Ce dernier devient donc détective privé  et plonge dans une passion folle pour les théories du complot, tellement persuadé que l'accident de voiture qui a coûté la vie de sa fille, et la paralysie de sa femme est d'ordre criminel, et lié d'une manière ou d'une autre à sa dernière enquête quand il était encore policier, et qu'il s'occupait de mystérieux décès de personnes retrouvées avec un trou béant dans la poitrine, comme l'explosion d'une mini bombe.

Il est rejoint dans sa lubie du complot par son ami de toujours Freddy qu'il a rencontré en basculant dans le complotisme, et avec qui il anime un podcast en mode radio libre sur le sujet. Le film s'ouvre sur un lent travelling au drone au dessus d'une route avant que la caméra ne dévoile une voiture retournée et une femme qui s'en extrait à grand peine. La victime, une mexicaine semble t-il, s'avance hagarde vers la caméra en s'éloignant de la voiture. Un son strident se fait entendre, puis sa poitrine est déchirée comme par une micro détonation, et elle s'effondre dans son sang, morte. Une voiture de police entre bientôt dans le cadre, et en sortent deux fonctionnaires et une mystérieuse jeune femme blonde qui ne font pas grand cas de la découverte, et précisent "elle savait pertinemment à quoi s'attendre". Puis ils parlent ensemble d'amener le corps de la morte à la morgue et de faire disparaître la voiture.

La base de film conspirationniste, thriller d'enquêtes est posée, et nous retrouvons, Arthur Bretnik (étonnant et trop rare Aaron Eckhart), et son ami Freddy (mutique mais également minéral Tommy Lee Jones) en train d'arriver non loin de l'accident, dans une autre partie de la ville de Wander,  quelques jours après le drame et commencer à installer leur matériel de radio pour lancer leur podcast. Au cours de l'émission, une auditrice les appelle, et leur demande de prouver que la mort de sa fille, morte dans un accident de voiture, est en fait un meurtre de sang-froid, puis elle raccroche, blasée en disant avoir fait une erreur.

Leurs émissions se terminent et ils regagnent chacun son lieu de villégiature, en l'occurrence un mobil home pour Arthur. C'est là que la mystérieuse femme se présente chez lui, et le supplie d'enquêter contre 10 000 dollars sur le crime dont elle est quasi certaine, car la poitrine du corps de sa fille a un trou béant. Arthur fait aussitôt le lien avec sa propre histoire, et se rappelant le mantra conspirationniste qu'il partage avec Freddy "il n'y a pas de coïncidence", il se lance dans une quête effrénée de justice pour cette femme, et pour lui-même.

Cette quête va le conduire aux portes de la folie, là où fantasme, réalité, et mensonges se mélangent. Le film est pour moi une très belle réussite, alternant les plans de drone dès qu'Arthur est sûr d'un lieu de en lien avec l'enquête ou d'une action à accomplir, et une caméra à l'épaule, mais pas trop shaking cam, lorsqu'on le suit dans ses errements, ses doutes, ou face à des éléments de danger pour lui ou un autre. La qualité de la photographie particulièrement poisseuse est parfaitement rendue par le Bluray, ainsi que le score de Alexandra Mackenzie qui colle une ambiance incroyable au film.


Au final, on se retrouve avec un film vraiment intéressant, dans son approche, aussi bien esthétique que dans la lignée des films de complots, qui est un sous genre du cinéma américain, type Complot de Richard Donner qui en est probablement le mètre étalon. Un peu moins dans sa morale, qui si elle n'avait pas été précisée par la réalisatrice dans une interview ne m'aurait pas personnellement sauté aux yeux. En revanche sa fin à tiroir, dans le plus pur style du film conspi, me réconcilie, avec ce que j'aurais aimé voir de Shutter Island, sans trop spoiler ni l'un, ni l'autre, en montrant qu'une vision complotiste, a qu'on le veuille ou non, toujours un fond perturbant de vérité.

Voilà, le film est sorti en Blu-Ray et DVD depuis le 4 août, et si vous aimez Aaron Eckhart, Tommy Lee Jones, et dans une moindre mesure Heather Graham, ainsi qu'un caméo de la star de Roswell, Brendan Fehr, dans des rôles secondaires mais pas inintéressants toutefois, ou le film conspi, type Complot, ou un Crime dans la tête, précipitez-vous dessus sans attendre. le Lien : https://www.cinetrafic.fr/film/63261/wander
Edité par Universal Pictures France. le site Internet de l'éditeur, son Facebook et son Twitter.

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23 juin 2021 3 23 /06 /juin /2021 20:04
Batman The Long Halloween part 1

Les films animés sur le chevalier noir sont légions, mais quand on parle des films qui restent, par delà le temps et la mémoire, il en reste déjà beaucoup moins. Outre la fantastique série animée nommée sobrement Batman TAS (The Animated Serie) par les puristes et les intimes, parfois même juste TAS dans des cercles encore plus restreints. Un fait amusant est d'ailleurs de se pointer dans une soirée, peu importe la soirée, et de glisser dans un des blancs de la conversation, "on aura beau dire, TAS c'est quand même le summum de la série animée", "ou TAS est la meilleure série de super héros" si des "geeks" sont présents, vous verrez immédiatement des mines réjouies, ou un sourcil se lever (en mode quickening.. Se pourrait-il que je ne sois pas seul dans cette soirée). Généralement la suite de soirée s'annonce passionnante. C'est d'ailleurs personnellement, souvent mon moyen de briser la glace dans une soirée où je commence à m'ennuyer, que cette dernière soit mondaine ou non.

Toujours est-il qu'en terme de films, et même si TAS c'est quand même le summum de la série animée ^^, peu décrochent réellement la timbale du film qui va rester, les comics c'est autre chose, car parfois des comics adaptés en film animé, même certains stand-alone se foirent et on préfère alors relire le livre un milliers de fois, que voir une seconde fois le film, ou alors une deuxième fois pour être sûr de son jugement du premier visionnage.

Dans les indétrônables, on peut citer chez Batman, en tête de gondole "Batman contre le fantôme masqué" (en VO Batman and the Mask of the Phantom, plus rare, son premier titre "Batman and the Mask of the Phantasm"). Un stand-alone incroyable, puissant, maîtrisé, comme un opéra de Puccini et un drame Shakespearien à la fois. Entre le fantôme de l'Opéra et Hamlet, réalisé par les producteurs de la série TAS d'ailleurs, Eric Radomski et Bruce Timm. Dont le nom de l'oeuvre ou de ses créateurs peut rendre également des soirées conventionnelles beaucoup moins, si certains ou certaines relèvent la tête en entendant ces mots.
Il y a aussi mais dans une moindre mesure, le sympathique Batman Sub Zero qui se regarde sans aucun déplaisir, même plusieurs fois, mais on sent quand même que l'implication n'était pas aussi puissante que sur Batman Mask of Phantasm. Le titre Québecois spoile un peu "Batman et le Masque du Phantasme", révélant un peu le devenir du criminel, là où le titre français "Batman contre le fantôme masqué" revient à une vision plus duelle, de Batman affrontant une sorte de "fantôme". D'ailleurs en parlant de Québecois, je peux vous donner un tips, si votre Bluray des deux films (coffret Sub Zero et Mask of the Phantasm) est un VF Québecoise, ce lien vous permettra de réclamer le retour de la voix inimitable de Richard Darbois (Batman) et Pierre Hatet (dans le rôle de son némésis de toujours), entre autres. https://www.batman-legend.com/comment-recuperer-vf-film-batman-contre-fantome-masque/

Mais sans plus attendre attelons nous à ce qui nous amène, en l'occurrence, l'ajout d'un nouveau film animé dans la dream team des films Batman animés qui compteront. En la personne de ce Batman The Long Halloween part 1, adapté du comics stand alone du même nom sorti sous la forme d'une minisérie de 13 épisodes, écrite par Jeph Loeb, et dessinée par Tim Sale. Il faut savoir que questionné à propos de la sortie d'un Batman : The Long Halloween en 2010, Bruce Timm avait répondu que l'arc narratif était plus approprié à une bd qu'à un film. Mais qu'éventuellement, le comics pourrait devenir une série télévisée. Au final,  James Tucker, producteur du DC Universe Animated Original Movies avouera en 2013 son vif intérêt pour rendre à l'écran en film d'animation la profondeur de l'oeuvre papier.

A Long Halloween est un comics qui avait déjà fortement influencé la trilogie The Dark Knight de Christopher Nolan, en particulier "The Dark Knight" (2008) qui transcrit la transformation d' Harvey Dent en Double Face. Et dans A Long Halloween, on assiste également à la transformation du procureur loyal et droit, en son double tourmenteur et tourmenté.

Le film est réalisé par Chris Palmer, et scénarisé par Tim Sheridan, à savoir donc les deux qui étaient déjà à l'origine de "Superman : Man of Tomorrow", dont Batman : The Long Halloween reprend la direction artistique, au grand dam de celles et ceux qui auraient préféré un dessin plus sombre, dans l'esprit de Tim Sale. Mais pourquoi refaire le comics, à ce compte là, autant le lire. Au final, la DA fonctionne très bien, et le film se pare d'une ambiance poisseuse et sombre, même sans convoquer le talent de l'immense Tim Sale.

L'histoire suit le fil rouge du comics, à savoir un mystérieux tueur en série qui effectue ses crimes pendant des fêtes, d'où son nom "Holiday". Il rappelle au Chevalier Noir le tueur en série Calendar Man, tueur qui tue pendant les jours fériés notamment, en se basant sur le principe du "Jour Julien" dont il tire d'ailleurs son patronyme (Julian Day) et qui consiste en un système de datation consistant à compter le nombre de jours et fraction de jours écoulés depuis une date conventionnelle fixée au 1er janvier de l'an 4713 av JC à 12h de temps universel. Mais ce dernier est totalement innocent puisque déjà incarcéré..

Le Chevalier Noir piétine, et aidé de son ami James Gordon, capitaine de Police de Gotham City, et du jeune procureur Harvey Dent, il va aller de désillusion en désillusion et d'erreur de jugement en erreur de jugement durant la plus troublante de ses enquêtes. Des mafieux sont tués et ils soupçonnent des règlements de compte, mais même si ces meurtres arrangent les mafieux, ils jurent leurs grands dieux en être totalement absents.

Pendant ce temps-là, James Gordon doit affronter la déception de ses enfants à cause de son absence, même pendant des "fêtes", et sa femme Barbara dont le couple est un peu en porte-à-faux à cause de ses missions régulières. Répondant au téléphone, James dit lui-même sans trop y croire "c'est peut-être une erreur". Mais la suite l'en détrompera. De son côté, Harvey Dent et sa propre compagne traversent également une crise de couple, cette dernière trouvant que Harvey s'engage trop fortement dans sa lutte contre le crime. Il n'y a que Batman/Bruce Wayne qui ne traverse aucune phase de cet ordre, et encore c'est compter sans Selina Kyle, alias Catwoman qui lui donne beaucoup de fil à retordre, avec sa morale tout ce qu'il y a de plus "élastique", oscillant aussi bien du côté du bien que d'un certain "mal".

Et dans cette enquête sombre, dans le plus pur style des romans noirs, "dark'n gritty", Batman et ses deux acolytes voient les morts s'amonceler le long de leurs pas. Toujours un train de retard pour pouvoir rattraper le mystérieux "Holiday". Les mafieux s'en donnent à coeur joie, se pensant intouchables, et surtout protégés par la Police et Batman lui-même, puisqu'étant les principales victimes du tueur, pendant que dans l'ombre, la Némésis du Chevalier Noir fulmine car ce dernier occupé dans la quête d'Holiday ne fait plus assez attention à lui.

Au final et sans trop en dévoiler, on a avec Batman The Long Halloween, un petit bijou de film de super-héros, on retrouve l'action qu'on aime chez Batman, le côté plus grand détective du monde, (même si cette fois-ci, ses sens de détective lui jouent des tours sur les suspects), le sang et la fureur des comics destinés aux adultes (loin du côté plus édulcoré de la série de Bruce Timm), les affrontements dantesques, l'humour noir du comics (il faut voir la première entrevue entre Dent et Batman : "Jim ! Dent ! Batman ! Et Gordon de répondre "Bonjour l'ambiance" face à la froideur du salut des deux "justiciers"). Mais également le mystère d'un "Whodunit" à la Poirot d'Agatha Christie dont on attend la révélation de fausse piste en fausse piste. Un cocktail parfait pour un film qui ne l'est pas moins. Et même si le film dans sa seule première partie n'atteint pas tout à fait la profondeur et le niveau de "Batman contre le Fantôme masqué", on espère que la partie 2 saura lui apporter cette place définitive au panthéon des films Batman animés les plus réussis, en tout cas bien devant "Batman Sub Zero" à n'en pas douter. Pour celles et ceux qui regretteraient son absence, on retrouve la patte de Tim Sale dans un superbe générique.

Au niveau des bonus, Warner s'est surpassé. Déjà, il est bon de notifier que le bluray d'excellente facture aussi bien au niveau de l'image, et du son parfait écrin pour honorer le Dark Knight et son ambiance, est un vrai bluray avec jacquette, un steelbook absolument sublime, aussi stylé qu'une couverture de Comics, mais en plus de ça, les bonus sont nombreux et passionnants. Une bande annonce de la part 2 de "A Long Halloween" qui s'annonce encore plus palpitante que la part 1, une bande annonce de The Dark Knight Returns le film d'animation, une de Batman Gaslight (qui prend place dans l'Angleterre Victorienne, face à Jack l'Eventreur, tout le lore de Batman étant transposé dans l'Angleterre Londonienne, pas juste une question de "voyage temporel". Tous les personnages existent dans un "Gotham" Victorien, alternatif). Un court-métrage pilote DC "The Losers" racontant l'histoire de soldats pendant le Vietnam mâtiné de fantastique et d'espionnage. Et petite cerise sur le gâteau, deux parmi les meilleurs épisodes de la série TAS, en VOSTFR.

En Steelbook, Blu-Ray, DVD et VOD le 23 juin 2021. Edité par Warner Bros. Entertainment France. Le site Internet, sa page Facebook et sa page Twitter.
 
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