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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 09:00

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Il est de ces films incompris, tel Intolerance de D.W Griffith (et Naissance d'une nation AMHA dans une moindre mesure, oui, un homme qui réalise Intolerance ne peut pas avoir pensé Naissance d'une Nation autrement qu'un constat sur un triste état de fait et de droit, je me refuse absolument à penser l'inverse depuis que j'ai vu les deux comme un dyptique sur la nature humaine dans ce qu'elle a de pire et dans ce qu'elle peut avoir de meilleur).

Il est de ces films, reçus par la critique et/ou le public à l'inverse de ce qu'ils sont ou cherchent à démontrer, comme Orange Mécanique de Stanley Kubrick, A.I de Steven Spielberg, Matrix Trilogy de Andy et Larry (c'est rétroactif le changement de sexe ? ^^) Wachowski , Agora de Alejandro Amenabar, Children of Men de Alfonso Cuaron, Happy Feet 2 de George Miller, The Impossible de Juan Antonio Bayona, et la liste est longue. De ces films qui ne se voulant jamais plus intelligent que leur sujet, ou plus directif que la ou les morales qui les sous-tend, donnent à voir un constat sur le monde, un essai sur la nature humaine, une étude de mœurs des sentiments qui dirigent l'homme, et des forces qui dirigent le monde, bonne ou mauvaise, juste ou injuste mais partout présente sur la boucle du temps. Le tout sans jamais donner de jugement définitif, sans jamais donner de leçon, sans offrir du prêt-à-penser mais au contraire en offrant au spectateur la possibilité d'accoucher de son propre esprit, voilà qui aurait plu à Socrate (le philosophe pas le joueur de foot :)). La maïeutique de Cloud Atlas est à ce point à l'œuvre dans l'esprit du spectateur, que certains vont réfuter le film, l'estimant simpliste ou manichéen (alors que ce terme est en totale contradiction avec ce que veulent dire les détracteurs du film à savoir binaire). L'accusant de dispenser des phrases toutes faites, des notions de "philo de comptoir" (combien de fois n'aura t-on pas entendu ce terme dans la bouche de la critique française, alors même que les vrais films "philo de comptoir" remportent césar et palme, va comprendre Charles). En réalité le film ne fait que donner à son spectateur la possibilité de sortir les pensées et idées qu'il a dans son inconscient, sans même en avoir conscience (c'est justement le principe même de la maïeutique Socratienne) :

 

"Le terme « maïeutique » vient du grec maieutikè : art de faire accoucher. Socrate, fils de Phénarète sage-femme, disait que, comme sa mère faisait accoucher les femmes, lui faisait accoucher les esprits des pensées qu'ils contenaient déjà, sans le savoir ou en être conscients73.

L’idée d’une maïeutique est déjà présente dans l’idée de la dialectique abordée dans la section précédente. En effet, la stupeur que provoque Socrate tient essentiellement au fait que ses interlocuteurs sont mis face à leurs propres contradictions ; ces contradictions qui naissent de ce regard tourné soudainement sur soi-même engendrent des troubles de l’âme dont elle a besoin de se délivrer. " (source Wikipédia)

« Socrate est le tournant décisif de l’histoire universelle »

— Friedrich NietzscheLe Crépuscule des idoles

Des films qui replacent notre questionnement anthropologique au centre d'une seule et unique question, "POURQUOI" ou pour jouer sur les mots de façon Freudo-Lacanienne, "Pour Quoi ?". Ce que Socrate lui-même, appelait le "ti esti", en grec, "qu'est-ce que c'est", c'est à dire l'essence des choses. Cloud Atlas de la fratrie Wachowski, Andy et Larry devenu Lana sur le tournage de Cloud Atlas, ainsi que l'allemand Tom Tykwer, heureux papa du film Cours Lola, Cours, et dernièrement de l'adaptation plus qu'acceptable du Parfum de Patrick Süskind, tentent d'apporter si pas des réponses, du moins des pistes à cette question centrale de notre humanité et de notre Histoire humaine.

Le film Cloud Atlas adapté du roman réputé inadaptable "La Cartographie des Nuages" que je n'ai personnellement pas encore lu cher lecteur, s'attache à raconter 6 histoires vécues par 9 personnages (6 plus ou moins principaux à leurs tours, et quelques autres secondaires) créant ainsi au fil de leurs imbrications, une 7eme histoire globale (7, tiens donc ? :)) chiffre éminemment symbolique et magique s'il en est dans l'ésotérique. 7eme histoire qui les résume toutes, les contiens toutes et les transcendent toutes. Le roman se présentait sous forme de lettres et le lecteur jonglait d'une époque à l'autre mais en suivant un fil linéaire de lecture. Lors de l'adaptation, les Wachs et Tykwer prennent un risque énorme, un risque inconsidéré, un risque absolu, en poursuivant leurs expérimentations narratives et plastiques de Speed Racer. Pour se faire, ils mélangent toutes les époques, jonglent d'une histoire à l'autre comme bon leur semble, dans le désordre ? frénétiquement ? sans but ?

Non, pas du tout, ami lecteur, n'écoute pas Télérama ou les gens qui ne savent pas voir plus loin qu'un choix qu'ils ne peuvent pas comprendre, bien au contraire. Le montage du film a été fait avec un but clair, passablement inscrit dans la tête de ses créateurs, un but qui se comprend à la simple vue du métrage, mais dont il est particulièrement ardu d'établir la recette de fonctionnement à l'écrit. En effet, les Wachs et Tyk choisissent de coordonner le sens de chaque histoire et leur lien par l'image avant tout (et dans une moindre mesure par la voix off ou le dialogue, mais on le verra, parfois le dialogue va à l'encontre de l'image et inversement). Ainsi par un complexe schéma d'associations d'idées visuelles, ou d'évocations, le film jongle habilement d'une époque à l'autre, d'un personnage à l'autre, d'une émotion à l'autre, reliant au final chaque micro point pour tisser la tapisserie d'un film à l'ambition démesurée, une ambition que n'aurait pas renié quelques uns des grands réalisateurs qui ont eu l'honneur de fouler ce sol de leurs pieds et ce monde de leur âme : des gens comme D.W Griffith, Sergei Eisenstein, Joseph Murnau, Abel Gance, Orson Welles, John Ford, Michael Cimino (Cloud Atlas étant un peu le Heaven Gate des Wachs, et sans le soutien indéfectible de la WB et de Joel Silver cela fait bien longtemps qu'ils auraient été blacklisté d'Hollywood), Stanley Kubrick, Charlie Chaplin et bien d'autres.

Alors le film peut trés bien être analysé comme prétentieux, oui il l'est, mais toute grande œuvre ou se voulant comme telle n'est-elle pas en soi le reflet des prétentions de son auteur. Kubrick a t-il jamais été un réalisateur d'une grande prétention ? Mais là où le film réussit c'est qu'il n'est jamais arrogant ou présomptueux, cette prétention du film fait à six mains n'est jamais conduit sans talent et sans acharnement dans sa lisibilité émotionnelle (ne disons pas lecture immédiate, intellectuellement ce n'est pas forcément le cas, même pour des Wachowskiens deuxième langue). Ainsi par ce subtil réseau d'association visuelle d'idée, un plan du film qui évoque l'eau, verra le plan suivant montrant un autre personnage sortir de l'eau, ou lorsque la rébellion est évoqué, le plan suivant le dialogue met en lumière par l'image ce dont il a été question au son. Le film progresse ainsi de cette manière, et jamais le spectateur ne se retrouve perdu, que ce soit dans les époques ou les personnages.

 

cloud-atlas-concept-art-2

 

Mais le spectateur n'est pas au bout de ses peines, le récit est donc conduit de manière totalement non linéaire, marqué par des flash-forwards et des flash-backs, par des ellipses (qui seront expliquées plus tard), par des incohérences qui trouveront leur sens en fin de métrage, etc... Et ce n'est que le début, le film s'ouvre ainsi sur le ciel étoilé, puis la caméra descend de ce ciel (Cloud) vers celui qui va porter le récit, un conteur chamanique, un druide, un oracle doté d'un seul œil, un héros (Atlas), un témoin de l'histoire assis autour d'un feu de camp. toute ressemblance toute proportion gardée avec l'ouverture de cette série de Steven Spielberg n'est pas purement fortuite :) http://www.dailymotion.com/video/xmsxsr_histoires-fantastiques-generique-serie-tv_shortfilms#.UWCD2BxSieY.

En un seul plan et un mouvement de caméra, le titre est déjà explicité, et son principe posé. Le conteur, Tom Hanks dans un temps indéterminé, nous parle d'un certain vieux Georgie, et ensuite il laisse place à chacune des 6 époques, résumées en quelques plans que le spectateur reçoit à peine installé dans son fauteuil, et qu'il va devoir tenter d'orchestrer pour faire sens. Mais c'est compter sans la maestria des Wachs, Une fois cette brève présentation du sujet et des personnages accomplis, le titre prend forme par 6 lignes blanches qui rejoignent le tout (Cloud Atlas) et qui constitue les fondements de la base du titre, l'idée est posée. 6 histoires vont créer une 7eme plus solide qui tentera de nous poser des questions et donner des réponses sur le "ti esti" Socratique. Il n'y a dans mon esprit que des réalisateurs comme Steven Spielberg pour proposer le principe même de son film dans le plan ou la séquence d'intro (cf. A.I et la première arrivée de David qui est filmé en longue focale et en flou, rappelant étrangement les robots du futur de la fin du film). 

La séquence deux débute donc par des flaques sur un sol de pierre (on aura l'explication de ses plans en toute fin de métrage avec le dialogue final de Adam Ewing, le héros que nous voyons passer dans le champ, marchant sur ce sol pierreux), flaques dont le dessin en forme de pays rappelle étrangement un atlas, (tiens donc) et dont les reflets sont le ciel nuageux (cloud) humhum :). Le lien avec la séquence précédente étant irrémédiablement ancré dans l'inconscient du spectateur, et même le plus perturbé des spectateurs ayant compris que le récit qui suit est la résultante du propos du vieil homme près du feu, le spectacle peut commencer. Le jeune homme dont nous voyons dans un deuxième plan la forme flou devenir net, s'approche alors d'un deuxième personnage penché sur des pierres, et tournant le dos à un arrière plan de rocher, d'eau et de ciel qui rappelle le plus étrangement du monde la fausseté d'une scène de théâtre ou d'un décor de cyclorama de cinéma. Un gros plan sur cet homme nous dévoile personnage de Tom Hanks, avec un rapide calcul du cerveau, le spectateur comprend que ça ne peut être le vieil homme du plan précédent mais jeune, c'est donc un ascendant ou une réincarnation, le sujet est lancé.

 

http://2.bp.blogspot.com/-h6vNzqR7uG8/URIBIAVhlGI/AAAAAAAACXw/7brwykbCj3U/s1600/Cloud+Atlas+05.jpgCloud Atlas trés cher lecteur, va parler déjà de magie, de croyance, de Mal, de réincarnation ou de mémoire transgénérationnelle (ceci étant déjà le sujet du Tintin de Spielberg). Et on verra par la suite de beaucoup d'autres thèmes, plus ou moins liés aux précédents.

Et ceci trés cher ami critique français n'est pas "simpliste" ou "enfonceur de portes ouvertes", ceci est lisible, en aucun cas simple, c'est bien différent. Après tout que je sache, Mozart est lisible,  sa musique n'en est pas pour autant simple ;) David Getta lui est simpliste, et pas toujours lisible, histoire de bien poser le distinguo. Et le film se permet même une allusion qui prendra son sens vers la fin du film. Hanks de 1830 déterre des restes de dentition, repas de cannibales dans un monde en construction, et le film se termine sur la mise à mort de cannibales dans un monde en perdition , mise à mort de la main du même Tom Hanks mais celui du futur après la Chute.

La séquence de l'avocat Ewing laisse la place à l'aventure de Luisa Rey en 1970 qui roule dans sa voiture en se posant des questions, notamment un fameux "what am i fucking doing here ?" reformulation quelque peu triviale de la définition ou interprétation, le "ti esti" Socratique. Puis par un travelling arrière dévoilant un pont (on ne peut pas faire plus parlant pour l'inconscient du spectateur pour relier deux choses éloignées), nous passons à l'éditeur, Timothée Cavendish en 2012 qui évoque devant une machine à écrire dont le travelling arrière reprend le mouvement de caméra du plan précédent et dont les touches en gros plans rappellent les arches du pont précédemment évoqué, le principe même de ce auquel le spectateur vient d'assister. A savoir le choix qu'il a fait en entrant dans le cinéma, pour voir ce film, choix dont il ne comprend pas encore le sens, un récit totalement déconstruit en apparence, mais dont chaque rouage est parfaitement pensé :

"Mon expérience en tant qu’éditeur m’a conduit à mépriser les flash-back, les flash-fowards et tous ces artifices faciles d’écrivains. Mais je pense que si vous êtes capables de suspendre votre patience quelques instants, vous réaliserez qu’il existe une logique à ce récit de fou."

Puis nous passons au compositeur Frobisher en 1930 par l'intermédiaire d'une lettre, et qu'est-ce qu'une lettre sinon la résultante de l'action de taper à la machine. Sauf qu'ici le pont temporel est établi par le fait qu'il s'agit maintenant d'une plume et que l'écriture est donc manuscrite. Puis il saisit un pistolet lui non manufacturé et se réfugie dans une prison, une baignoire dans laquelle il veut mettre fin à ses jours. Il arme le percuteur et ce mouvement fait transition avec la partie néo-Seoul, où l'on retrouve le clone Sonmi 541 menottée pour être exécutée (la résultante d'une arme également, l'exécution) soumise à l'interrogatoire sans violence d'une autorité quelconque. Une fois cette petite gymnastique à nouveau assimilée par le spectateur le plus turbulent, le récit s'envole et prend le sens qu'il veut, jonglant entre les histoires au fil des associations visuelles, l'intro aborde la notion de rébellion, et la finalité de la rébellion ultime (la mort ou l'emprisonnement). Puis les fils blancs soutiennent le titre, les 6 liens d'une blancheur immaculée, et le titre s'estompe commençant l'histoire à proprement parler par un plan sur un ciel nuageux suivi d'un pano de haut en bas dévoilant un navire sur une mer agitée (Cloud Atlas).

Le film par l'intermédiaire de personnages dit éveillés, et caractérisés par une tâche de naissance en forme de comète raconte comment l'acte de rébellion est profondément inscrit en l'homme, et que même si l'histoire est appelé à finir mal ou à se répéter en boucle, il y aura toujours des gens pour se lever pour une idée et mourir pour elle, et que chaque fois, l'idée aura été mené un peu plus loin à maturité vers des gens à chaque un peu plus réceptif à son développement et à son accomplissement. Même si pour les Wachs et Tyk le constat est un peu doux amer, la plus grande évolution, c'est le retour à l'état de nature, au groupe primitif en dehors d'une science jugée trop dangereuse entre de mauvaises mains.

Ainsi la fin du film avant le prologue qui dévoile le vieux Zachary racontant à sa descendance l'histoire du monde (un rappel assez éloquent du 2001 de Kubrick sur l'enfant étoile ou du A.I de Spielberg également) prend un sens plus fort encore à l'aune de ce constat sur l'impossibilité de réussir la rébellion, mais de la nécessité de la poursuivre quand même pour que le monde change, et que d'autres suivent l'idée "Qu'arrivera t-il si personne ne croit votre histoire ?", "quelqu'un y croit déjà" répondra Sonmi 451 à propos de son envie de révolte avant de se faire exécuter à Néo-Seoul.

Claude At Last

Pour finir, juste un mot sur "Claude Lévi-Strauss", le Claude du titre de ma critique, nom puissamment évocateur, mais surtout un des rares philosophes à s'être penché sur le principe du Mythe avec la même finalité que l'anglais Joseph Campbell, c'est à dire établir des passerelles de sens entre chacun des grands mythes de ce monde. 

"Fasciné par les ressemblances apparentes entre les mythes du monde entier, Lévi-Strauss rejette d'emblée l'idée que ceux-ci puissent « se réduire tous à un jeu gratuit, à une forme grossière de spéculation philosophique52 ». Ce qui importe, c'est la substance du mythe, et celle-ci « ne se trouve ni dans le style, ni dans le mode de narration, ni dans la syntaxe, mais dans l'histoire qui y est racontée » (1958 : 232). Partant de l'idée qu'il n'y a pas une version unique « authentique » du mythe mais que toutes les versions sont des manifestations d'un même langage, il développe une méthode d'analyse calquée sur la linguistique. Le mythe est d'autant plus justiciable d'une analyse de ce genre qu'il relève lui-même du discours : « (…) modes du langage, les mythes et les contes en font un usage hyper-structural : ils forment, pourrait-on dire, un métalangage où la structure est opérante à tous les niveaux53." (source Wikipédia)

"Lévi-Strauss en arrive à la conclusion qu'un mythe consiste uniquement en oppositions binaires. Le mythe d'Œdipe, par exemple, est à la fois l'exagération et la sous-évaluation des relations de sang, l'affirmation d'une origine autochtone de l'humanité et le déni de cette origine. Sous l'influence de Hegel, Lévi-Strauss pense que l'esprit humain organise fondamentalement sa pensée autour de telles oppositions binaires et de leur unification (thèse, antithèse, synthèse), ce mécanisme permettant de rendre la signification possible. De plus, il considère que le mythe est un stratagème habile qui transforme une opposition binaire inconciliable en une opposition binaire conciliable, créant ainsi l'illusion ou la croyance qu'elle a été résolue54." (Source Wikipédia)

"Dans cette méthode d'analyse, l'accent est mis non pas sur les enchaînements syntaxiques entre les divers moments du récit, mais sur les oppositions paradigmatiques qui sous-tendent la dynamique profonde des événements et donnent au mythe sa signification : le cru et le cuit, le ciel et la terre, le soleil et la lune, etc. Ce choix s'appuie sur le fait que le mythe joue beaucoup plus nettement sur les oppositions que ne le fait le conte, dans lequel les contradictions sont affaiblies et se situent à un niveau social ou moral plutôt que cosmologique ou métaphysique (1973 : 154 ; 1968 : 105). Cette importance des relations d'opposition entraîne l'analyste à délaisser la trame temporelle du récit pour se concentrer sur les articulations logiques qui forment sa structure matricielle. Par ailleurs, Lévi-Strauss justifie l'élimination du temps en montrant que, dans le mythe, le temps est foncièrement autre, en quelque sorte immobile : en plus de se rapporter toujours à des événements passés, le mythe attribue au dénouement du récit une valeur définitive et se présente comme « un schème doué d'une efficacité permanente » (1958 : 231)." (source Wikipédia)

 

Le temps n'est pas une ligne droite, le futur, le passé proche ou éloigné, le présent ont déjà eu lieu ont lieu, auront lieu tous en même temps. Pendant que nous parlons, Hitler réenvahit la Pologne, Ted Mosby rencontre sa femme et les hommes préhistoriques découvrent le feu (ne me demandez pas le sens de mes associations d'idées à propos du présent, passé, futur, je ne le sais pas moi-même ;).
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ujours est-il qu'aux personnes qui critiquent le montage de Cloud Atlas, demandez-vous pourquoi à la fin du film, on a un plan sur la fiancée de Ewing qui réfléchit, puis Sonmi, puis de nouveau la fiancée de Ewing, qui regarde son mari et ce dernier acquiesce. Ce n'est pas qu'une simple réflexion dans le temps passé, elle a juste vu plus loin (ses réincarnations dont la principale, Sonmi) et contemplant le lieutenant qu'il deviendra, elle SAIT. Et tout ce montage et découpage fait sens quand on réfléchit aux paroles qui sont prononcées par son père à ce moment donné (sur le fait de choisir d'être le fort ou le faible et de ne pas bousculer l'ordre préétabli du monde et que ça ne peut qu'échouer). Lorsqu'elle choisit d'un commun accord avec son mari de lutter pour l'abolition de l'esclavage, elle sait déjà qu'elle sera Sonmi et que l'esclavage et l'exploitation de l'homme par l'homme continuera quand même, malgré le travail des abolitionnistes mais elle choisit de continuer malgré tout, parce qu'elle en a fait le choix et surtout parce qu'elle a vu plus loin, et une idée poussée par des gens de bien, arrivera toujours à quelque chose, même si elle est, 10, 100, 1000 fois réfutée et brimée. (ceci étant valable pour les mauvaises idées aussi ;) Ying yang, tout-ci tout ça :)).

Voilà, ami lecteur, cette critique analyse de Cloud Atlas se termine, je suis content d'avoir pu mettre un terme à ce bouillonnement d'idées qui me trottaient dans la tête depuis les deux visionnages du film, et en même temps, affligé de ne pas avoir pu mieux structurer les tonnes d'idées éparses que je n'ai réussi à caser nulle part dans ce texte. Bien sûr aucune étude n'est totalement exhaustive mais j'aurais tellement voulu évoquer encore pleins d'autres sujets qui me tenaient à cœur dans ce film. Tant pis, ça sera peut-être l'occasion d'un prochain texte critique... ou pas. J'espère que les quelques courageux qui liront ce texte, prendront autant de plaisir à lire que je n'en ai eu personnellement à l'écrire, voilà, le sujet est clos pour ma part, je vais pouvoir passer à d'autres choses dans mon cerveau ^^...

A écouter pendant la lecture, je l'ai écris en l'écoutant deux fois, et ça fait tout bizarre :) https://www.youtube.com/watch?v=DJ0c4vv2aoM

A lire pour approfondir, l'excellente critique de l'ouvreuse.net : http://louvreuse.net/Critique/cloud-atlas.html

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