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16 juin 2021 3 16 /06 /juin /2021 14:52
The Night

The Night du réalisateur irano-américain Kourosh Ahari est la première production américaine distribuée en Iran depuis 1979. Dans ce film, le réalisateur de "Generations" nous plonge dans l'atmosphère poisseuse et particulièrement Shiningienne d'un  Hôtel mystérieux qui n'aurait rien à envier à l'Overlook de Kubrick.

D'ailleurs, l'ombre du réalisateur anglais flotte beaucoup sur le métrage, même si Kourosh Ahari arrive à tirer sa propre épingle du jeu avec une réalisation beaucoup plus punchy.

Le film s'ouvre sur une scène de "Loup Garou" (dans le film la Mafia), enfin un jeu dans le style du jeu mythique "Thiercellieux" que font plusieurs couples lors d'une soirée festive chez l'un deux. Peu après, un des couples quitte la soirée, emmenant leur bébé pour rentrer se coucher, un peu éméché.. Malgré le fait que leurs amis les exhortent à rester, ces derniers partent quand même en voiture.

Ils finiront par atterrir dans un hôtel pour la nuit, hôtel plus que lugubre à la porte duquel ils sont accueillis par un espèce d'illuminé qui leur raconte quelque chose, mi menace, mi prophétie qui les laisse plus que perplexe.

Puis ils rencontrent l'inquiétant concierge de l'hôtel, remarquablement interprété par George Maguire, (13 reasons Why) dont l'interprétation également passablement inquiétante fait monter un peu plus les "putters" de l'angoisse.

Récupérant l'inquiétante étrangeté Freudio-Lacanienne, l'Unheimliche, point primordial de l'épouvante plutôt que le "gore porn" d'un Hostel, le réalisateur entraîne le spectateur avec son étrange famille sur les pentes de la folie. Folie qui sera le déclencheur de quelque chose d'encore plus profondément enfoui dans les personnages, faisant dysfonctionner la petite famille, "le mensonge". Si on rajoute à ça le bébé qui de par son âge et sa vulnérabilité, joue avec nos nerfs sur sa possible disparition ou mort à tout moment, le cocktail d'angoisse et de terreur pure, fonctionne à plein rendement, quasiment sans jump-scare, sang à gogo, ou autre topoï du cinéma d'horreur actuel. La réalisation, le montage, et la direction de la photo et du cast finit d'emporter l'adhésion du spectateur.

On ne révèlera pas la fin, qui même si elle n'est pas bien difficile à deviner, entraîne le film dans un regard beaucoup plus politique, sur un des tabous de certaines sociétés, notamment en Iran.

Film d'horreur récent, The Night trouvera-t-il sa place parmi les représentants les plus cultes du cinéma angoissant ? C'est possible. En revanche, une chose est sûre, Kourosh Ahari est à surveiller de près, et on espère qu'il tentera d'autres incursions, un peu plus osées cette fois-ci, toujours sur les versants du film d'horreur ou d'épouvante.
En DVD, Blu-Ray et VOD depuis le 20 mai 2021. Edité par First International Production. Le site Internet de l'éditeur.
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28 mai 2021 5 28 /05 /mai /2021 21:21
Sorcière

Neil Marshall, réalisateur acclamé de "The Descent", et du sympathique "Doomsday" s'attache à nouveau dans "Sorcière" à décrire le destin de femmes fortes. 

Après le controversé Hellboy, reboot plutôt inutile de la bd de Mike Mignola et de la saga initiée par Guillermo Del Toro qui devait réaliser le 3 d'ailleurs ; Neil Marshall embraye dans le train du féminisme américain actuel, et propose un film, dans l'ère me too qui a moins à voir avec le film d'horreur qu'avec le film de cape et d'épée, mâtiné d'une forme de "rape and revenge" si ce n'est qu'il n'y a pas de viol à venger, juste une histoire familiale maternelle.

A la manière d'un Paul WS Anderson, Neil Marshall met en scène sa propre compagne, Charlotte Kirk dans le rôle de cette paysanne confrontée à la folie humaine de l'Inquisition en Angleterre. Grace vit avec son mari et son enfant dans une petite maison dans la campagne Anglaise. En pleine période de la Peste. Ce dernier par un malheureux ou volontaire concours de circonstances (on ne saura jamais vraiment) contracte la maladie en buvant dans la chope d'un pestiféré. Il rentre chez lui, et pour ne pas contaminer sa femme et sa fille, se pend avec une corde à un arbre de la propriété. 

Sa femme ne le voyant pas revenir, sort de la maison et le voit pendu. Elle coupe la corde avec une épée qu'elle n'arrive pas à manier tant elle est lourde pour elle (vous avez compris la métaphore), et creuse un trou pour l'enterrer, le tout sous une pluie diluvienne. Suite à cela, elle se retrouve sans le sou, puisque c'était lui qui travaillait au champ on imagine. Le seigneur local vient la visiter pour réclamer son loyer impayé. 

Elle ne peut s'acquitter de cette dette, et part à la ville pour demander un prêt à l'aubergiste mais ce dernier la congédie sans argent. Une nuit, elle a une vision de son mari qui sort de sa tombe et vient la voir. Elle se réveille et court après la corde du pendu qui part de la porte de la maison jusqu'à la tombe (fantasme ? rêve ? réalité, encore un point qui ne sera jamais expliqué). Et parvient à attraper la corde avant qu'elle disparaisse dans la tombe, et tire sur le cadavre, le faisant sortir de terre. Elle récupère l'alliance en or de son mari.

Le lendemain, le seigneur revient, et elle lui donne l'alliance de son mari pour payer 3 mois de loyer d'avance. Et elle y ajoute la sienne propre (aussi en or, ils sont riches pour des paysans). Mais le seigneur en question aimerait bien autre chose, et il tente de la violer, pendant que dehors son écuyer ? factotum ?  se tâte à intervenir ou pas.

Finalement, Grace se défend toute seule, et brûle la main du seigneur avec un tisonnier. Ce dernier fou de douleur et de colère la traite de sorcière et s'enfuit. Il revient bientôt avec une foule en colère pour la capturer et la soumettre à la question. Pour cela, il convie un célèbre chasseurs de sorcières, un religieux qui fait des merveilles sur l'aveu des sorcières. Accompagné de son bras droit, une femme rescapée d'un bûcher de sorcière grâce à une pluie diluvienne que le religieux a vécu comme un signe divin de l'épargner (elle est quand même bien brûlée).

Sans trop en dire pour donner au spectateur l'envie de voir le film, on est face à une sorte de "rape et revenge" sans le rape. Le film aurait pu être le retour en grâce de Neil Marshall, malheureusement, le réalisateur et sa compagne (co-productrice et co-scénariste du film) n'arrivent pas à trouver un point de vue pour raconter l'histoire, et sur la fin, on est quasiment en face d'une sorte de super-héroïne. D'où le côté cape et épée du film sur sa fin.

A noter d'ailleurs, que comme souvent dans beaucoup de films de l'ère Me Too, quasiment aucun personnage masculin n'est positif (à part l'écuyer du seigneur qui semble un peu simplet et le mari de Grace qui décède bien vite). On aurait aimé se passionner pour le destin de Grace, malheureusement, malgré d'évidentes qualités, dont l'interprétation de Charlotte Kirk (un peu trop proprette toutefois par rapport à la vie au moyen-âge), la mayonnaise ne prend pas vraiment.

Aucun bonus n'est présent, ce qui est dommage car on aurait peut-être pu saisir plus facilement, le propos du couple sur ce film. 

En DVD, Blu-Ray, et VOD le 20 mai 2021. Edité par Metropolitan Films Vidéo. Le site Internet de l'éditeursa page Facebook et sa page Twitter.
 
Par certains côtés, Sorcière  Cinq jours en Enfer cherche à marcher dans les pas des grands films d'horreur cultes, comme le font His house ou N'écoute pas, que l'on retrouve dans le classement des meilleurs films sortis sur Netflix 


 

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19 mai 2021 3 19 /05 /mai /2021 20:39
Shadow in The Cloud

"Shadow in The Cloud" de Roseanne Liang est un film qui s'inscrit dans la nouvelle tradition post "me too" de la remise à l'honneur des femmes dans le milieu cinématographique aussi bien en tant que réalisatrice, puisque le film est réalisé par une femme, qu'en terme de sujet, puisque le sujet est entièrement tourné autour d'une femme. On pourrait croire que le film est un de ces nombreux blockbusters américains, mais ce serait faire erreur, puisque en fait de gros budget, il s'agit d'un film indépendant américano-néo-zélandais dont les effets spéciaux ont été confiés au studio Weta d'ailleurs.

"Shadow in the Cloud" s'ouvre sur un dessin animé satirique sur l'aviation, illustrant la pire crainte des pilotes, le Gremlin durant la seconde guerre mondiale. Ce petit animal mythologique popularisé par l'écrivain Roald Dahl, à la frontière physique entre korrigan et farfadet, était en effet accusé, à chaque fois qu'un pilote ne voulait pas assumer la responsabilité de ses erreurs sur les accidents qui pouvaient survenir sur son appareil. Puis avec le temps, les pilotes ont commencé à les voir réellement dans le ciel. Le Gremlin devenant la marque de leur stress, et de leur confrontation à la violence et à la mort qu'ils semaient dans le ciel.
Une fois le dessin animé passé, on entre dans le vif du sujet, avec une machine à écrire, sur laquelle des doigts de femmes tapent une lettre au contenu top secret défense pour un pass de navigation au nom de Maude Garret. Puis nous suivons le personnage, une femme, un bras cassé enroulé dans une écharpe, avec une valise à la main, qui se dirige vers un terrain  d'aviation sur lequel un B-17 finit par atterrir, façon "vaisseau fantôme". Elle grimpe dans l'avion, et retrouve l'équipage composé uniquement d'hommes de divers âges, et d'elle-même. Positionnée dans la tourelle de la mitrailleuse de défense du B-17 et "délestée" de son bagage qui ne doit surtout pas être ouvert du fait de son essence top secrète. Elle rechigne à descendre dans le nid de mitrailleuse, et finit par s'exécuter en demandant à ce qu'on garde un oeil sur le bagage qu'elle transporte, du fait de son côté top secret. Elle s'acclimate à son nouvel environnement en devant supporter, et subir à la radio et dès son arrivée, les remarques misogynes et les commentaires graveleux, de la quasi totalité de l'équipage du B-17, sur sa nature de femme, physique et morale. Seuls épargnés, le deuxième mitrailleur du B-17, et le co-pilote noir.

Petit à petit, Maude Garret, se révèle être également au fil de ses confessions, une pilote d'avions civils qui a traversé les océans sans aucune arme pour se défendre. Elle finit par être confrontée à une vision fantastique d'un Gremlin, embarqué à bord du B-17. Elle en fait part à l'équipage qui se moque d'elle, et lui demande si elle n'a pas vu des Japs non plus.
On retrouve ici, un élément de la série la "4eme dimension", dans l'épisode "Nightmare at 20.000 feet" de 1963 qui voyait William Shatner aux prises avec un Gremlin, durant le vol d'un avion de ligne, réalisé par Richard Donner. Cette histoire sera d'ailleurs reprise dans le film à sketchs, initié par Steven Spielberg, la "4eme dimension" en 1983, dans lequel l'histoire remakée sera cette fois-ci filmée par le jeune George Miller, réalisateur de "Mad Max", John Lightow prenant la place de William Shatner. Un troisième remake de la série plus contemporain sera également réalisé, mais je ne peux en parler, ne l'ayant pas vu.

Maude utilise son pistolet et tire sur le Gremlin à travers la paroi. L'équipage lui intime l'ordre de sortir du nid de mitrailleuse, car il leur semble qu'elle est devenue folle, ou a ses règles. Elle essaie de s'exécuter mais casse la manivelle qui permet d'ouvrir la trappe pour remonter dans l'avion. Elle se retrouve donc bloquée dans sa tourelle boule.
C'est alors que le film va aller piocher dans un autre ouvrage télévisé, un élément supplémentaire au récit. Elément similaire, toujours chez Spielberg, le premier court-métrage de sa série "Histoires Fantastiques" (Amazing Stories), intitulé "La Mascotte" montre comment un jeune mitrailleur bloqué dans sa tourelle boule, suite à une défaillance du levier de déverrouillage va réussir à se tirer d'affaire, grâce à son imagination.

De ces deux éléments, la réalisatrice Roseanne Liang et son co-scénariste Max Landis (fils de John Landis) sortent un film qui met le personnage principal aux prises avec la folie des hommes, et la misogynie plus ou moins typique de cette époque. Toute la première partie du film fonctionne vraiment très bien, et le spectateur s'attache à la pilote jouée par Chloé Grace Moretz, transfuge de Kick Ass, qui resplendit dans le rôle et livre une performance impeccable. On ne peut malheureusement pas en dire autant du cast masculin, non pas par défaut de talent mais bien par une volonté de la réalisatrice de rendre les personnages transparents, sans épaisseurs, sans aucune personnalité ou presque, et de ni traiter, ni esquisser le moindre rapprochement sympathique du spectateur avec ces derniers.  A l'exception peut-être du co-pilote noir, et d'un personnage qui aura son importance par la suite. Là où un James Cameron mais pas seulement lui, même si on pense beaucoup à "Terminator", "Abyss", ou "Titanic", savait montrer la force d'une femme en la confrontant à des personnages masculins bien écrits, attachants ou antipathiques. Roseanne Liang, malheureusement, ne s'attache qu'à démontrer le talent de son personnage principal, et on ne verra ni n'entendra de la présence des autres membres de l'équipage, en tout cas dans la première partie du film, que leurs voix, ou des flashs vécus par Maude Garret comme des intrusions sexistes. Misogynie partout, civilité nulle part.

C'est réellement dommage car à partir d'un moment précis du film, lorsque la seconde tourelle boule du B-17, s'arrache, détruit par le Gremlin. Même le personnage féminin qui n'était pas trop mal écrit dans ses capacités, est desservi en devenant une sorte de "Mary-Sue" invincible, façon Wonder Woman, avec un bras cassé, et une main brisée, sans aucune justification, survivant même à une réaction atmosphérique qui aurait dû la tuer, rappelant par bien des points, l'évolution aberrante d'une certaine Rey dans la nouvelle trilogie Star Wars. Son invincibilité ira crescendo dans le film, encore plus illogique, quand on sait pourquoi et comment elle a eu le bras cassé. La réalisatrice se justifie en disant qu'elle a adoré les héros humains comme John Mc Clane par exemple dans Die Hard, qui en chiait avant de triompher, sauf qu'elle semble avoir oublié, que justement, l'humanité de John ressort en grande partie parce qu'il n'est pas invincible et que tout ce qu'il va traverser va le faire "grandir" aux yeux du spectateur.

De ce fait, Roseanne Liang, dont c'est le deuxième film, propose un film de série B de facture correcte (jolies photographie et réalisation), où malheureusement aucun attachement n'est possible pour les personnages masculins, et pour leur destin, à l'extrême limite pour le co-pilote, et le second mitrailleur de la tourelle boule. Là où paradoxalement Maude Garret regrette parfois leur sort, sans aucune explication ni justification, vu comment ils se sont acharnés sur elle, et c'est bien un des gros points faibles du film. On n'en dira pas plus pour ne pas trop gâcher le plaisir du spectateur dans la découverte du film qui contient quand même pas mal de jolis moments, et autres rebondissements.

Le film se rattrape avec des bonus assez chouettes. Un documentaire intéressant mais qui ne fait qu'entériner les choix idéologiques de son équipe, réalisatrice et producteur compris. Et une petite visite guidée des studios, par un des acteurs, qui est toujours agréable à regarder. On se prend alors à penser que Me Too, et la transformation des studios et du cinéma outre Atlantique qui en a suivi, mérite de biens meilleurs "défenseurs".

En DVD, Blu-Ray, et VOD depuis le 15 avril 2021. Edité par Metropolitan Films Vidéo. Le site Internet de l'éditeursa page Facebook et sa page Twitter.

Shadow in the Cloud gagnera-t-il sa place parmi les très bons films d'horreur ? En l'état, il tient parfaitement la comparaison avec les meilleurs films sortis sur Netflix en 2021

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6 mai 2021 4 06 /05 /mai /2021 16:39
Ip Man Kung Fu Master

Après la saga de Wilson Yip (aucun lien fils unique) dont j'ai personnellement vu et adoré les opus 1 et 2. Pas vu ni le 3, ni le 4. Et le film de Wong-Kar Waï que je n'ai toujours pas vu à ce jour, c'est avec un plaisir mêlé d'appréhension que je m'attèle à ce "Ip Man les origines" de Li Liming, sous la caméra de qui Dennis To incarne à nouveau le légendaire maître de Bruce Lee (entre autres), Ip Man, qu'il avait déjà incarné dans un précédent film de 2012, réalisé par Herman Yau "Ip Man la légende est née".

"Ip Man les origines" est la suite officielle du film de Herman Yau, mais avec un autre réalisateur, Yau revenant en 2014 pour un troisième opus "Ip Man le combat final" mais sans Dennis To en Ip/Yip Man car le personnage est beaucoup beaucoup plus vieux. A ne pas confondre avec la propre trilogie, quadrilogie maintenant, "Ip Man" de Wilson Yip, dans laquelle Ip Man est incarné par Donnie Yen.

Le but de cette chronique n'est ni de comparer, ni d'opposer les deux sagas. Juste de rétablir un point que beaucoup de médias français ont tendance à oublier.
Dans "Ip Man les origines", on retrouve donc Ip Man, jeune capitaine idéaliste de la Police de Foshan, qui va se retrouver confronté à la corruption de son propre service, et cela va tellement le dégouter qu'il va quitter la police et tenter de rendre la justice pour son propre compte. En effet, après le suicide pour le moins étonnant d'un chef de gang, le gang des Haches, San Yen, responsable d'un trafic d'opium de grande envergure, dans sa cellule alors qu'il s'était laissé arrêter en faisant confiance à Ip Man qu'il admirait, ce dernier vient demander des comptes à son chef de la police qui appuie la thèse du suicide.

Face à tant de mensonges, Ip Man rend sa plaque et son arme, et quitte la police. Il se retrouve bientôt sous la vendetta de la fille du mafieux, Qing Chuan qui tient Ip Man pour responsable de la mort de son père. Pendant ce temps, un mystérieux "bureaucrate" japonais prend rapidement le contrôle de la police, appuyé par un général de l'armée japonaise, le tout sous couvert de rapprochement entre la Chine et le Japon. Ip Man nouvellement papa, arrive à convaincre Qing Chuan de l'aider à rétablir la justice ainsi que l'honneur des chinois face à l'envahisseur nippon. Il se fait aider d'un mystérieux vieillard alcoolique qui est aussi un des meilleurs amis de l'ancien maître de Ip Man.

Comme souvent dans le cinéma chinois, les enjeux géopolitiques sont assez ardus à comprendre, surtout pour un occidental qui n'est pas trop au fait de ces périodes de dissensions, voire de profonde inimitié entre les deux pays. Et ce Ip Man les origines ne fait pas défaut sur ce point là, en revanche, les chorégraphies des combats sont superbes (même si souvent filmées à coup de gros plans, et avec moins de plans larges qui durent qu'habituellement dans les films asiatiques). La lumière est vraiment très belle, on s'en rend d'autant plus compte en bluray qui magnifie l'image et la réalisation de Li Liming. L'humour est comme souvent dans le cinéma asiatique, présent, même en parallèle d'une grande violence et le film brille par de nombreuses références, notamment à la saga de Wilson Yip. Plusieurs belles scènes marquent l'esprit, comme un combat contre 100 hommes en début de film qui rappelle bien évidemment "Cyrano de Bergerac", et un peu Matrix Reloaded, l'accouchement de la femme d'Ip Man en parallèle de l'assaut de la maison de ce dernier par le gang des Haches qui veut venger leur chef San Ye. Ou encore une scène sublime sous la pluie, dans laquelle le mystérieux vieillard alcoolique protège le cercueil de San Ye des outrages que le général japonais cherche à faire sur son ultime demeure.

Au final, on se retrouve avec un film d'action assez lent, mais dont chaque plan est travaillé et regorge de significations, qui se suit sans aucun déplaisir. On regrettera juste l'absence totale de bonus, car dans un projet de cette envergure et sur ce type de personnage historique, même un peu romancé, il est toujours intéressant d'en découvrir les coulisses.  Sorti tout récemment, Ip Man – Kung Fu Master : les Origines est un film d'action qui entend défier les productions de ce genre sorties sur Netflix et saluées comme de bons films, comme Double World.


En DVD, Blu-Ray, et VOD le 5 mai 2021. Edité par Program Store/M6 Vidéo. Le site Internet de l'éditeursa page Facebook et sa page Twitter

 

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29 avril 2021 4 29 /04 /avril /2021 16:52
SongBird

Le confinement aura eu ça pour lui en 2020 de renouveler les idées de scénario du cinéma, français et américains en tout cas. Si le cinéma français aura surtout fait de la comédie ou du "high concept" du sujet, le cinéma américain, avec ce "Songbird" de  Adam Mason propose un film anticipation action qui est loin d'être inintéressant.
Déjà le sujet, l'histoire d'un livreur DPD ou Amazon (tchut tchut pas de marques) à moto qui parcours la ville en confinement pour livrer des produits à ses clients. Ces derniers sont confinés chez eux, et chaque livraison doit être placée dans un containeur décontaminant, avant d'être réceptionnée. Quant au chauffeur livreur à moto, lui possède non pas une autorisation ou une attestation, mais bien un blanc-seing unilatéral pour traverser la ville, car ce dernier a la "chance" d'être immunisé contre les effets de la COVID.

L'histoire prend place en 2023, de quoi nous faire un peu peur, quand on regarde le film chez soi en 2021, alors que le troisième confinement touche enfin à sa fin, et que la culture vient de récupérer un espoir de ressortie à partir du 19 mai de cette année. On est donc dans un futur plus que proche. 

Tout se passe pour le mieux dans la vie de livreur de Nico, autant qu'on puisse être "mieux" en période de COVID, surtout dans sa forme la plus létale, le COVID 23 qui tue en 48h en cas d'absence de soin. Mais un jour, sa petite amie, contracte le COVID, et Nico va tout faire pour pouvoir extirper sa fiancée de ce mauvais sort, avant l'intervention de la police de mise en quarantaine. Avant tout Film de science-fiction, ou dirons-nous, anticipation, Songbird peut aussi trouver sa place dans la liste des thrillers.

On pourrait reprocher aux USA de déjà vouloir faire de l'argent avec un sujet brulant et épineux qui aujourd'hui encore ne nous a pas réellement quittés, mais c'est oublier que l'Amérique est un pays qui a toujours questionné son histoire de façon plutôt rapide. Contrairement à la France dont les premiers films réalisés sur le passé polémique du pays qu'ils soient de notre part ou de la part des américains (on se souviendra aisément de la censure des "Sentiers de la Gloire" de Stanley Kubrick) sont sortis assez récemment, les USA ont toujours eu cette façon de sortir des films sur un sujet polémique rapidement pour pouvoir s'extraire du traumatisme ou pour pouvoir questionner le sujet avec un maximum d'acuité historique. On peut en penser ce qu'on veut et trouver cette manière d'agir un peu cavalière vis à vis du drame, mais que ce soit le Vietnam, le 1109, le Massacre de Columbine, ou encore des sujets moins graves comme Julian Assange ou Edward Snowden, le constat est là. Les réalisateurs américains, et le public américain ont besoin de voir leur "Histoire" par le prisme d'un regard cinématographique pour mieux l'appréhender, la digérer, la questionner moralement. Est-ce parce que les USA sont un pays relativement jeune, contrairement à la France qui est un des plus vieux pays d'Europe, peut-être, toujours est-il que c'est Robert Redford qui lorsqu'on l'interrogeait sur le "patriotisme" à l'occasion de la sortie de "Lions and Lambs", avait répondu en interview, que le premier patriotisme d'un américain, est de questionner sans arrêt les agissements de son pays, aussi sombres soient-ils.

Fort de ce constat, les films sur l'Histoire des USA au sens large s'enchaînent, avec parfois très peu de temps entre le tournage et la sortie du film, comme en témoignent plusieurs films catastrophes "World Trade Center", ou "Vol 93", ou encore ce "Songbird" qui ouvre le bal des films sur le confinement.

Bien sûr, on est pas du tout dans le même registre, puisque "Songbird" produit par Michael Bay d'ailleurs s'inscrit complètement dans le film d'entertainment pur et dur. Mais malgré cela, l'issue du film apporte quelques interrogations intéressantes, sur la manière dont des gens peu qualifiés, voire psychotiques peuvent se retrouver à des postes haut placés par un certain concours de circonstances.

Dans "Songbird", on suit donc le quotidien de ce livreur qui est en couple avec une jeune femme dont il est tombé amoureux en se trompant dans l'adresse de livraison. On comprend donc bien vite qu'ils ne se sont jamais rencontrés en vrai, et n'ont jamais vécu ensemble. Cette dernière vit avec sa grand-mère, toutes deux confinées dans leur immeuble. A ça, s'ajoute un couple de riches entrepreneurs, un patron irascible mais paternel, un informaticien ancien d'Afghanistan, et une Youtubeuse chanteuse influenceuse.

On suit plusieurs de ces personnages mais "Songbird" n'est pas un vrai film choral comme "Collision" par exemple ou "Babel", et on verra bien vite au fil du récit que leurs interactions sont très peu nombreuses. Le background du film nous fait comprendre que le confinement du COVID 19 est une plaisanterie face à celui de 2023. En effet, dans le film, les personnages doivent se scanner tous les jours, pour attendre une confirmation éventuelle de leur contamination (sauf le héros qui est immunisé), et lorsqu'ils sont positifs, la Police vient les chercher pour les emmener en quarantaine, les contrevenants étant purement et simplement abattus. 
Dans ce tableau d'une Amérique, un brin fasciste et supra autoritaire, on pourrait penser à une exagération des années Trump. Malgré tout, on se prend d'attachement pour ces personnages, et même si certains frôlent un peu la caricature un peu opportuniste, le film fonctionne pour ce qu'il est, une série B de facture correcte, avec quelques belles idées assez originales (comme celles de la responsabilité évoquée plus haut), ou encore "le complexe de Dieu "abordé de manière plutôt intelligente dans le film.

Sans révéler la fin, "Songbird" de Adam Mason dont c'est le 7eme film quand même, est une série B qui ravira les amateurs du genre, et laissera certainement de glace tous les détracteurs qui penseront que le COVID n'est pas un sujet de cinéma, ou qu'il est trop tôt pour faire des films. Je pense que peu importe ce qu'on a à dire, sur un sujet, on peut le dire, sans attendre de "temps prescriptif", tant que c'est intéressant.

On notera la présence dans des partitions dramatiques relativement intéressantes également, de Demi Moore, et Bradley Whitford, Peter Stormare étant dans un rôle un peu plus habituel. On regrettera aussi l'absence de bonus, qui aurait été amusant pour découvrir la genèse d'une telle aventure, étant donné que le film "Songbird" comme le dernier "Mission Impossible" par exemple a été filmé en pleine période COVID.

En DVD et Blu-Ray depuis le 15 avril et en VOD depuis le 16 décembre 2020. Edité par Metropolitan Films Vidéo. Le site Internet de l'éditeursa page Facebook et sa page Twitter.

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28 avril 2021 3 28 /04 /avril /2021 16:42
Monster Hunter

Paul WS Anderson, réalisateur apprécié du superbe Event Horizon, de Mortal Kombat et Resident Evil pour le plaisir coupable qu'ils représentent tous deux, et détesté pour quasiment tout le reste de sa filmographie, revient sur le devant de la scène avec l'adaptation en film de la série de jeux vidéo (près de 25 titres depuis sa création en 2004) de Capcom, Monster Hunter.

Grand amateur du jeu vidéo, Paul WS Anderson (à ne pas confondre avec Paul Thomas Anderson) voulait adapter le jeu Monster Hunter (pas un titre en particulier, plutôt l'ambiance globale) au cinéma, avec comme toujours sa femme, Milla Jovovich, dans le rôle titre. Et Tony Jaa qui endosse le rôle masculin de l'autochtone.

Le film débute avec une séquence de navire voguant sur le sable, à mi chemin entre Tintin de Steven Spielberg, et Pirates des Caraïbes 3 jusqu'au bout du monde de Gore Verbinski. Au cours d'une tempête, un des hommes passe par dessus le bord, et tombe dans le sable, évanoui. Ensuite, le film se poursuit dans note monde, pour voir débarquer une compagnie de Marines partis à la recherche d'une autre équipe qui s'est perdue dans un orage magnétique, sûrement en lien avec celui de l'ouverture du film. Résultat de l'opération, la deuxième équipe partie sauver la première, les Bravo (un clin d'oeil à Resident Evil sans doute), se perd à son tour dans l'orage magnétique, et comble de la malchance se retrouve propulsée dans un univers parallèle dans une scène qui emprunte énormément au Mad Max Fury Road de George Miller, jusque dans certains plans similaires.

La petite équipe se réveille bien vite, pour tomber nez à nez, enfin, plus exactement, nez à griffes avec un énorme monstre sorti du sable juste sous leur pied. Ils fuient mais se font rapidement décimer. Les survivants se réfugient dans un dédale de grottes, pour tomber nez à antennes, avec des sortes d'araignées mutantes qui ne leur veulent pas de bien. Décidément, c'est pas leur jour. Le reste de l'équipe est tué et enfermé dans des cocons, la lieutenant jouée par Jovovich compris. Elle se réveille prisonnière, et entreprend de se libérer du cocon. Une fois libre, elle est bientôt rejoint par un de ses hommes, mais pas longtemps, puisque ce dernier se rend compte que son estomac le tiraille un peu, avant que ce dernier explose (l'estomac, pas l'homme) donnant naissance à des centaines de mini araignées qui vont entreprendre de le dévorer. 

De nouveau seule, La lieutenant s'enfuit à travers le dédale de galeries des araignées, et parvient à émerger à l'extérieur. non sans mal. Seule, désemparée, elle tente de regagner leur point d'arrivée, mais elle se retrouve bientôt impliquée dans un combat avec un autochtone armé d'un arc, qui n'a pas l'air très enjoué de l'arrivée des marines dans son monde. Leur combat se termine rapidement par la capture de la Lieutenant par le mystérieux autochtone. Parvenue à se libérer la tendance s'inverse, et c'est elle qui fait prisonnier son ravisseur. Mais pas longtemps, car ce dernier se libère aussi, et leur combat continue, jusqu'à ce que l'infortuné Chasseur à l'arc, tombe dans le terrier des Araignées. Mais La Lieutenant lui sauve la vie, et ça marque la fin des hostilités entre eux. 

Ils s'apprivoisent petit à petit, et commencent à envisager conjointement de détruire le Diablos, le monstre qui vit sous le sable, que la petite équipe a rencontré, quelques temps avant.

Le film se suit sans déplaisir, et fait peut-être partie des films dans lesquels, Paul WS Anderson s'est le plus impliqué, et ça se sent. Le character design des montres, repris du jeu lui-même est vraiment pas mal, l'ambiance est correcte, et la musique à base de synthétiseur, un peu 80's, plutôt agréable à écouter. Est-ce que ça en fait un chef d'oeuvre pour autant, évidemment que non, mais c'est une série B plutôt fun qui tire parfois un peu vers la série Z, par certains choix de narrations, ou de structure narrative, quelque peu dommageables. 

Mais au final, la mayonnaise prend, notamment grâce à l'alchimie entre Tony Jaa et Milla Jovovich. Il est quand même dommage que sur le bestiaire, assez complet du jeu, Paul et son équipe n'en ait retenu, qu'une poignée. Et que les membres de l'équipe de Milla, autant que les autres personnages de l'univers parallèle (issus également du jeu vidéo) soient traités à ce point par-dessus la jambe, ne permettant aucune identification possible, ce faisant, aucune "tristesse" lors de leur mort, quasi obligatoire.
On se consolera avec des bonus plutôt sympa, allant du traditionnel making of, au featurette promo, et à deux scènes coupées, agréables quoique dispensables effectivement pour le montage final. Les amateurs du jeu vidéo n'y trouveront pas nécessairement leur bonheur, mais le film pourra plaire à ceux qui aiment les combats prétextes burnés, et la testostérone animale ^^. On regrettera juste que Paul WS Anderson ne pose pas assez sa caméra pour souffler ou nous faire admirer les superbes paysages (le film ayant été en partie filmé en Afrique), ou que sa réalisation souligne parfois deux ou trois fois, un mouvement ou un élément de scénario qu'on avait saisi dès le premier plan.

Monster Hunter vient d'intégrer le top des meilleurs films de science-fiction 2021. Reste à savoir s'il pourra se classer parmi les plus grands films d'action du monde.

En DVD, Blu-Ray, Blu-Ray 4K UHD et VOD le 28 avril 2021. Edité par Sony Pictures Home Entertainment France. Le site Internet, sa page Facebook et sa page Twitter.
 
 
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20 avril 2021 2 20 /04 /avril /2021 21:46
The (M)Other Side

The Other Side est le premier film du duo de réalisateurs suédois, Tord Danielsson, et Oskar Mellander, également scénarisé par eux. Auparavant, le duo a beaucoup officié dans l'écriture et la réalisation d'épisodes de différentes séries télés en Suède.

The Other Side ou "Andra sidan" dans la langue de Bjorn Börg est un film fantastique, horreur mais absolument pas gore. L'horreur reste surtout suggérée, et quand on se rend compte en plus que le film est très symbolique, cette volonté de ne faire que de la suggestion donne beaucoup plus de force au film en lui-même. 

L'histoire est celle d'une famille recomposée (après la mort de la mère d'un cancer), un papa, une belle-mère plus jeune et un peu inexpérimentée et un enfant emménagent dans la maison que le couple vient d'acheter. Maison qui est d'ailleurs mitoyenne d'une autre maison, abandonnée celle-ci.

Les relations entre la jeune belle-mère et le petit garçon, Lucas, ne sont pas conflictuelles mais sont assez difficiles, le "fantôme" de la précédente étant omniprésent dans le quotidien de son compagnon et de son beau fils, de la chanson du soir pour le coucher de Lucas, à des photographies qui la présentent rapidement, les cheveux rasés (d'où l'hypothèse du cancer) à côté de son mari et de Lucas. Malgré tout, Shirin, arrive à trouver peu à peu ses marques, malgré l'omniprésence de l'absente. On n'en saura pas plus sur la femme de Fredrik le père de Lucas, que la photographie, sa comptine avant de dormir, et deux ou trois évocations de son passé, mais ça suffit à bien l'intégrer dans le coeur du spectateur.

De sorte, qu'on a l'impression de faire partie de la famille, et que Shirin est laissée de côté, entre nous, spectateur dans la confidence, et sa famille recomposée.

Lucas, commence bientôt à discuter avec le petit garçon de la maison d'à côté, sauf qu'on le rappelle, la maison d'à côté n'a jamais été habitée. De ce fait, Shirin et Fredrik, (pas mal absent d'ailleurs, accaparé par son nouveau poste de chef de chantier semble t-il) vont rapidement lui expliquer qu'il n'y pas d'enfant à côté, et qu'il a un ami imaginaire, après tout, à 6 ans et des brouettes, rien de très anormal.

Le plus anormal, viendra quand l'ami en question, lui demandera de l'aider à échapper au croquemitaine. Et que Lucas en fera part à une Shirin, déjà pas à l'aise dans son rôle de "marâtre". Il n'en faut pas plus pour faire encore plus flipper, la jeune belle-maman, et d'autant plus quand la maîtresse d'école, lui dira qu'elle aime beaucoup le dessin de Lucas, qui le représente avec son nouvel ami... 

Mais bientôt, Shirin va être confrontée à des évènements qui vont la contraindre un peu malgré elle, à épouser la vision de Lucas, du dit ami.

Sans révéler la fin, on se retrouve avec The Other Side (Andra Sidan) face à un film d'horreur de facture tout à fait correcte (à part quelques artefacts étranges, d'autant plus en bluray, sur certains noirs et gris), la musique est bien enveloppante, quelques jumpscares coutumiers du genre font leurs apparitions au fil du visionnage, et le travail sur le son est remarquable (surtout quand on regarde le film au casque, parce que son propre enfant, dort dans votre lit à côté, à cause de ses propres "sorcières"). Un film que n'aurait pas renié un Jason Blum, sauf qu'ici, on est dans une production suédoise, donc plus inattendu. L'interprétation des 3 personnages principaux est très bonne, et le gamin surtout est une incroyable révélation. "En plus on dirait un peu Alexis, je trouve"... Oui c'est pas faux. Quoi ? Mais qu'est-ce que tu fais debout toi !! Files te recoucher, en plus c'est pas pour toi ce film. Ah je vous jure, les mômes.

On aurait apprécié quelques bonus pour mieux appréhender l'univers du film, et surtout c'est un visionnage qui n'aurait vraiment pas été de trop dans une salle de cinéma. Faute de mieux, le passage en bluray sur le petit écran reste assez agréable grâce à l'image impeccable, et au joli travail sur les noirs, et surtout sur le son. Et on espère bien découvrir d'autres films du duo de jeunes réalisateurs (41 ans). Oui, oui, 41 ans pour des réalisateurs, de nos jours, c'est jeune.

En Blu-Ray, DVD et VOD depuis le 14 avril 2021. Edité par Wild Side.  Site Internet, sa page Facebook et sa page Twitter.
 
The Other Side est proche de The Block Island Sound ou N'écoute pas, qui font partie du top des films sortis sur Netflix. Figurera-t-il un jour dans le top des films d'horreur toute époque confondue ?
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27 juillet 2020 1 27 /07 /juillet /2020 10:11
Vivarium (critique sans spoiler)

Vivarium de Lorcan Finnegan a tout du projet casse-gueule. Sur le papier, c'est son deuxième film long-métrage, sur un scénario écrit par un de ses amis, Garret Shanley, un huis clos, sur un high concept. Le grand Chelem cinématographique par excellence. Presque une loi de Murphy en soi, pour quiconque a déjà été confronté aux 3 réunis.
Lorcan Finnegan avait déjà précédemment réalisé un film nommé Foxes, co scénarisé par son ami Garret Shanley déjà, un court-métrage, dans lequel une jeune femme suivait des renards survenus dans un lotissement à moitié abandonné ainsi qu'un long-métrage pas facile à trouver au nom prémonitoire "Without Name", réalisé dans son Irlande natale.

Lorcan Finnegan a par ailleurs réalisé un premier court-métrage de 3min, Defaced, écrit par lui seul, dont le pitch, évoque déjà son amour pour le "high concept", jugeons plutôt : " Un personnage tente de s’échapper d’une affiche publicitaire pour une banque dont le slogan est « Réussissez votre vie : Faites un emprunt » pour rejoindre une fille dessinée au pochoir sur le mur d’en face".
Son court métrage fantastique Foxes a été projeté pour la première fois à SXSW en 2011 et a remporté plusieurs prix. La première de Without Name, son premier long métrage, un conte de fées un peu survolté a eu lieu au TIFF en 2016. Vivarium, son deuxième long métrage, mais premier avec un casting plutôt connu (Imogen Poots, et Jesse Eisenberg) est sélectionné au 72eme festival de Cannes, dans la catégorie Semaine de la critique. Le film a d'ailleurs remporté le Prix Fondation Gan à la diffusion.

Lorcan Finnegan par ses premiers court-métrages ainsi que son premier film, dessine très vite le profil d'un réel auteur, car on retrouve souvent les mêmes interrogations, et questionnements dans son travail. Il est difficile avec si peu de films de déduire de son travail des tics visuels ou mouvements de caméra qui lui sont propres mais rien qu'au niveau des thématiques, le terme yesman ne peut lui convenir. 

Dans Vivarium, ces thématiques spécifiques explosent, puisqu'on retrouve son goût pour la banlieue étrange et fascinante à la Steven Spielberg d'où peut jaillir l'inquiétante étrangeté, si chère à Freud. Mais aussi la dénonciation pour une fois plutôt intelligente et pas trop appuyée de l'uniformisation de la société, ou du formatage capitaliste.

En deux mots, une institutrice fantasque, jouée remarquablement par Imogen Poots, et un élagueur de la municipalité campé avec conviction par Jesse Eisenberg, cherchent une maison à acheter pour convoler ensemble. Il faut d'ailleurs savoir que Imogen Poots est à l'origine de l'arrivée de Jesse Eisenberg sur le projet. Puisque choisie par le réalisateur, ils se rencontrent et parlent tout le rendez-vous d'art et de culture, oubliant presque de parler du film . Elle propose à Finnegan de prendre Jesse, et lui envoie le scénario sur son téléphone portable. Jesse lit le scénario en deux jours et accepte immédiatement.
Le couple se rend chez un agent immobilier, des plus étrange (Jonathan Aris qu'on ne présente plus, à la fois minéral et animal) qui avec un mélange d'amabilité et de folie "hypnotique" les convainc de visiter un lotissement résidentiel, "The Yonder".

Gemma et Tom prennent leur voiture et suivent l'étrange agent jusqu'au numéro 9 de The Yonder. Après une visite des plus banales de l'appartement (à l'exception d'une chambre d'enfant, déjà peinte en bleue, pour un hypothétique garçon selon la norme sociétale acceptée), l'agent immobilier les laisse en plan et disparaît.
Gemma et Tom, un peu étonnés du manque de politesse de l'agent, remontent dans leur voiture, et cherchent à partir, mais impossible de retrouver le chemin du retour. Ils passent des dizaines de fois devant le même numéro 9, et finissent par s'arrêter à lui tombée, et devant l'évidence, impossible de quitter l'endroit, et leur voiture en panne d'essence, ils décident de passer la nuit dans l'étrange maison N°9.
Leur cauchemar ne fait que commencer.

Vivarium est à la fois ce qu'on pourrait appeler un film de petit malin, ET un high concept. Construit à la manière d'un épisode de la 4eme dimension, ou au-delà du réel, il en reprend la structure initiatique mais avec une issue différente, et surtout la dimension politique, et sociétale.

Me concernant, j'ai deviné assez rapidement le début du film, et son principe rien qu'en regardant l'affiche publicitaire du lotissement, et compris en un mot. Mais malgré cela, le film reste des plus plaisants, je ne sais pas si il souffrira d'une revision, mais l'étrange atmosphère fonctionne, et chaque noeud narratif modifiant le récit et les enjeux arrive précisément au moment où on pourrait commencer à s'ennuyer ou trouver que le concept tourne en rond.
C'est une qualité dont déjà peu de films dits de "high concept" peuvent se vanter, si Vivarium ne sera pas un excellent film pour tout le monde, on peut déjà trancher qu'il a un excellent scénario.

Le film va jusqu'au bout de son idée, mais malgré cela, on reste un peu sur sa faim, et si on peut remplir les trous de l'intrigue en réfléchissant de manière sociétale et politique comme son réalisateur, on demanderait presque une suite, ou un préquel, tant l'univers abordé contient un potentiel narratif fort. Je crois que depuis The Arrival, je n'avais pas eu autant envie de savoir des choses sur des personnages "antagonistes".

La deuxième grande force du film est picturale, puisque s'imprégnant de l'atmosphère du peintre Magritte (j'avoue avoir pensé à Magritte dès l'ouverture du film), et précisément, du tableau "l'Empire des Lumières" de 1961 de son propre aveu, Finnegan fait baigner son spectateur dans un mélange permanent de surréalisme et "Das Unheimliche" Freudienne. Ce parti pris esthétique étant plus que magnifié par le bluray, rendant l'image d'une cristallinité totale, et le son du quotidien ou plutôt son absence presque insoutenable.

Au final on se trouve face à un réalisateur, intelligent, engagé, créatif, qui sait de toute évidence manier écriture et réalisation, et dont on espère voir les suites d'une carrière qui s'annonce plus que prolifique si il perpétue son oeuvre dans le sens de ce deuxième film. Entre nouvelles de Dino Buzatti (jouant souvent sur le principe de boucle, cf la fin du film), et épisode de Twilight Zone, ou d'Au-delà du réel, j'ai adoré ce film, car il m'a rappelé pourquoi j'aime le high concept quand il est réussi, parce que Magritte est aussi un peintre dont j'adore le travail, et l'univers, et parce que j'ai écrit en cours d'atelier d'écriture, une nouvelle qui n'aurait pas déparé dans le monde de Yonder. Rendez-vous est déjà pris pour son prochain film en tout cas. De mon avis, un futur grand nom est né.


Bonus : La galette du bluray offre de bien belles choses pour les amateurs de bonus, notamment, une interview fleuve (quasiment 30 min) de questions réponses entre Félix Moati et Jesse Eisenberg filmé à l'occasion de la 58eme Semaine de la critique. Moment plaisant et sans langue de bois ou presque entre les deux comédiens qui évoquent leur amitié récente, puisqu'ils ont partagé l'affiche d'un film sur le mime Marceau qui sort prochainement, l'un jouant le frère de l'autre. Une interview du réalisateur, dans lequel on entre presque dans son subconscient. Un storyboard du film dont on voit la grande différence avec le produit final. une bande annonce et un teaser du film, et une featurette sur les VFX des plus instructifs pour un budget plutôt "ridicule" dans le genre de 4 millions de dollars, pour l'entièreté du film. N'hésitez pas à sauter sur le film, peu importe son format, même si on va dire que le bluray est le plus propice à rendre sa beauté, car à part Tenet qui se fait décidément de plus en plus attendre, niveau film "high concept", on a pas grand chose à se mettre sous la dent. Le plus dommageable, étant que le film, véritablement ovni, aura eu la malchance de sortir en plein confinement ou presque, l'empêchant d'atteindre le public, tout en illustrant parfaitement, voire de manière quasi prophétique l'ambiance qui allait suivre pour le monde entier.
Mais nulle doute, qu'un Netflix, Amazon Prime ou autre aura les "cojones" de le proposer sur une plateforme de streaming. On peut également l'acheter sur la boutique de l'éditeur, ou sur les sites en ligne.

En DVD et Blu-Ray depuis le 8 juillet 2020. Edité par The Jokers. Le site de l'éditeur, sa boutique et sa page Facebook.

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24 mars 2020 2 24 /03 /mars /2020 19:45
Retour à Zombieland

Dix ans, après le très sympathique, et assez rafraîchissant Zombieland dont c'était par ailleurs le premier long métrage, et qui jouait déjà avec les codes du film de Zombie, et après une tentative beaucoup moins réussie de faire de même avec les codes du film de gangster (Gangster's Squad) en 2012, qui lui vaut un changement de voie, en se consacrant principalement à des séries télé, avant de proposer un Vénom en 2018 qui ne convainc pas tant le sujet nécessite un rated R, et les studios et le réalisateur en font un PG-13, limite comédie ; Ruben Fleischer, donne une suite à son film de zombie, toujours au poste de réalisateur, et avec trois scénaristes pas moins pour écrire l'histoire, Rhett Reese, Paul Wernick, et Dave Callahan.

On reprend donc au niveau de l'histoire, les personnages là où on les avait laissés, Wichita (Emma Stone) et Columbus (Jesse Eisenberg) en pleine idylle malgré la présence des zombies, Tallahassee (Woody Harrelson) (au nom toujours aussi imprononçable ce qui donnera lieu à quelques réjouissantes scènes de comédie avec le personnage qui rejoint le groupe d'ailleurs) en proie à la "paternité" figurative avec la petite soeur de Wichita, Little Rock (Abigail Breslin) formant peu ou prou une sorte de famille un peu boîteuse.

Leur périple les conduits au début du film dans la maison blanche désertée, et ils y établissent leur campement. Colombus, souhaitant officialiser la relation, demande une nuit Wichita en mariage, avec pour bague de fiançailles, le diamant Hope (excusez du peu), et comme chacun s'y attend, la jeune fille accepte, ils se marient, et vécurent heureux avec beaucoup d'enfants et Tallahassee est un heureux grand-père de substitution pour eux...

Que nenni, elle se tire en emmenant le Monstre (la voiture bélier chouchou de Tallahassee), sa petite soeur et en laissant un "mot".
Au réveil le lendemain, Colombus et Tallahassee sont à la fois triste et en colère, ne comprenant pas la poursuite des évènements, et c'est lors d'une de leurs balades au centre commercial pour décompresser, et accessoirement tuer quelques zombies qu'ils rencontrent le nouveau personnage du film, Madison, une cruche, blonde, qui a survécu pendant tout ce temps dans un congélateur d'un restaurant du centre commercial, mais qui n'a jamais pensé à l'éteindre pour avoir plus chaud.

Le personnage est posée comme une cruche, et elle le restera tout le long du film, mais à travers ce personnage, volontairement cliché, et qui rappelle les stéréotypes les plus éculés du film teen movie de 1980, les scénaristes et le réalisateur nous disent deux choses : 1) ils se permettent de parler de tout, et de montrer un personnage de femmes qui ne soit pas 100% sans tâche, comme c'est tristement le cas depuis quelques années, où les producteurs, et les décideurs semblent confondre "féminisme", "empowerment", et déesse invicible et sans aucun défaut ni manque (les exemples abondent : Captain Marvel, Rey, Wonder Woman aussi quoique un peu moins). Et on ne le cachera pas ça fait du bien de trouver un personnage comme ça, ici aussi pour incarner le refus de tout ce politiquement correct qui sévit au USA depuis quelques temps.
2) Ce personnage qui n'est pas sans faille (loin de là même), on pourrait même dire qu'elle les a toutes, est surtout là pour montrer qu'elle est un des personnages les plus vrais, les plus sincères, et par extension, les plus attachants, (véritable révélation du film Zoey Deutch qui n'est autre que la fille de Léa Thompson, madame Mc Fly pour les adeptes de Retour vers le futur, de Robert Zemeckis, produit par Steven Spielberg) qui vit dans le creux de ses émotions, et qui écoutent sans arrêt ses sentiments, sans se cacher derrière des barrières qu'elles soit sociétales comme les Hippies qu'ils rencontreront plus tard, ou clanique comme celle de Tallahassee et les "siens".
Une vraie adepte du "Carpe Diem" d'Epicure mais dans son sens le moins perverti, elle n'est pas une jouisseuse, elle vit le moment présent loin des règles de Colombus, des maximes de Talahassee, ou des errances sentimentales de Wichita et Little Rock. LA preuve s'il en est, qu'on peut donner une leçon de vie, avec un personnage qui est pourtant l'incarnation parfaite d'un stéréotype "sexiste".

Toujours est-il que Tallahassee et Colombus la ramène à la maison blanche, où elle s'extasie de tout. Elle demande à visiter la maison blanche et parvenu dans la chambre de Lincoln, elle saute sur Colombus et couche avec lui, prenant ainsi le pas, de manière ultra symbolique sur Wichita.
Seulement voilà, la même nuit, du bruit survient dans le garage, et Tallahassee et Colombus débarquent s'attendant à voir débarquer des zombies, (notamment les nouveaux modèles quasiment increvable, surnommé les T-800 en hommage à Terminator 2) mais tombe avec surprise sur Wichita qui est revenu chercher des vivres.
Elle leur apprend que Little Rock est parti pour Graceland, avec un jeune hippie Berckeley, rencontré sur la route, et qu'ils ont emmené le Monstre avec eux.
Talahassee fout de rage, décide de partir le lendemain la chercher. Wichita découvre sa rival, et reste abasourdie de la rapidité avec laquelle Colombus l'a "remplacée".

Le groupe part le lendemain dans un monospace, mais c'est trop pour Talahassee qui veut un autre moyen de transport trouvant le monospace trop "humiliant". Ils finissent après une échauffourée avec des zombies, dont les nouveaux T-800 par dégoter un camping-car dont deux roues crèvent en passant sur une herse, et retour au monospace. Ils arrivent à Graceland, où les attend, la propriétaire des lieux, une copie conforme de Tallahassee mais en femme, forte, courageuse, un brin redneck, amatrice du King, et fana de grosse voiture et de flingues, Nevada (parfaite Rosario Dawson). Talahassee s'en amourache aussitôt.  Ils y rencontrent aussi deux chasseurs de zombie qui sont le parfait décalque de Talahassee, et Colombus : Flagstaff (Thomas Middleditch) et Albuquerque (méconnaissable Luke Wilson).

Sans raconter tout le film, Retour à Zombieland est un film de mon point de vue, bien mieux construit que le premier, et que j'ai préféré également. Entre les quelques petites piques aux SJW (qui sont d'ailleurs en train de faire parler tristement d'eux en ce moment au USA) qu'on peut y déceler sur la fin de l'aventure dans la communauté hippie : Babylone, le climax façon "7 Mercenaires", et la liberté de ton du film, sans oublier ses vrais bons moments de comédie, on a la un film d'une excellente facture. On aimerait presque comme le dit le réalisateur et les acteurs et actrices dans les bonus, qu'un troisième opus voit le jour dans 10 ans. Quant à Ruben Fleischer, on lui souhaite bonne chance pour son adaptation d'un prequel d'Uncharted, le jeu PS3 avec Mark Walhberg dans le rôle de Sully, et Tom Holland dans le rôle du jeune Nathan Drake, le choix peut surprendre, mais on attend de voir avant de condamner, beaucoup d'autres choix non immédiat, ont surpris par le passé.

BONUS : Au niveau des bonus, on trouve un commentaire audio du réalisateur, des featurettes sur le tournage du film, mettant pour une fois la part belle sur les figurants, et les toutes petites mains qui constituent un tournage (cascadeurs, chef décorateurs, ensembliers), plus que sur les acteurs et actrices, même si ils/elles sont également à l'honneur.
Ces featurettes font toujours un peu formaté "j'ai adoré travailler avec untel", "unetelle est géniale, tellement drôle", mais pour une fois, on a l'impression que ces propos sont sincères, et que le plaisir a vraiment été là de se retrouver pour tourner cette suite de Zombieland, chez tous les participants.

 
En DVD, Blu-Ray, Blu-Ray 4K UHD, Steelbook, coffret Zombieland 1&2 et VOD depuis le 11 mars 2020. Edité par Sony Pictures France. L
e site et la page Facebook de l'éditeur.
 
 
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23 mars 2020 1 23 /03 /mars /2020 16:51
La Vérité si je mens ! Les Débuts

Après la trilogie inégale de Thomas Gilou, avec un premier opus assez réjouissant, un deuxième opus vraiment réussi, et un troisième très décevant, ce prequel (l'histoire se passe dans la jeunesse des quatre personnages principaux, Dov, Ivan, Patrick, et Serge) réalisé par Michel Munz et Gérard Bitton, co scénariste du 1, 2 et du 3, n'arrive pas au niveau des deux premiers opus.
L'effet de surprise ne marche plus, et même si une partie du cast est assez incroyable de mimétisme (les interprètes de Patrick et Serge), Ivan et Dov sont en revanche moins bien trouvé d'un point de vue ressemblance physique, et interviennent bien moins que les deux autres dans l'intrigue.
L'effet film choral qui aborde la jeunesse de chacun des personnages fonctionne plus ou moins bien mais sans trait d'originalité folle.
On relèvera en revanche l'idée intéressante de faire jouer le père de Patrick, par Gilbert Melki (juste parfait) et de la comédienne Gladys Cohen, qui interprète la mère de Serge. Mais on regrette un peu que l'idée n'est pas était adopté à tout le casting, car alors, le dialogue entre les deux univers auraient été la possibilité d'un point d'ancrage du film. Ici, limité à deux personnages, ça fait vraiment choix du pauvre, et même si ça ne tombe pas à plat, le film n'en sort jamais réellement grandi.

François Berléand est toujours égal à lui-même, et campe avec talent le patron de Dov, tandis que Audrey Dana, incarne de manière très subtile sa femme,  une couguar, croqueuse d'hommes jeunes qui jettent son dévolu, un brin toxique sur le jeune Dov et en fait son amant attitré.

D'un point de vue réalisation, Bitton et Munz font le taf mais sans plus, et la reconstitution historique passe assez bien, de même que le rajeunissement des rares personnages qui subsistent du film original. On appréciera également dans ce prequel, le petit clin d'oeil au personnage d'Elie Kakou, Rafiki dont l'absence reste à ce jour, une immense perte pour les Marseillais, et le monde comique en règle générale.

Au final, on est face à un film qui ne plaira pas à tout le monde, loin de là, mais celles et ceux qui ont apprécié les trois premiers opus auront plaisir à retrouver les personnages qu'ils affectionnent et à en suivre les péripéties de jeunesse.

C'est d'autant plus dommageable, que le jeune cast, malgré ses quelques erreurs de choix de comédiens pour des  personnages au niveau physique uniquement, se donne à 100% et offre une belle palette d'émotion et de situation, parfois comique, parfois émouvante et souvent qui tapent juste. Parfois il est bon de s'arrêter quand on est au sommet de la vague, et ce prequel n'a manifestement pas sû tirer les erreurs du troisième opus. Un film à voir pour le fun, surtout en ces temps de confinement, mais qui ne restera clairement pas dans les annales de la comédie française.

Bonus : Un disque assez vide en bonus, mais demeure quand même, un très intéressant  making of qui se suit avec plaisir, et dévoile les coulisses de l'idée qui a mené aux trois premiers films.
 

En DVD et VOD depuis le 6 mars 2020. Edité par Sony Pictures France. Le site et la page Facebook de l'éditeur.

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