Un regard d'analyse objective essentiellement sur le cinéma de genre et les blockbusters généralement américain mais pas toujours
Paul WS Anderson, réalisateur apprécié du superbe Event Horizon, de Mortal Kombat et Resident Evil pour le plaisir coupable qu'ils représentent tous deux, et détesté pour quasiment tout le reste de sa filmographie, revient sur le devant de la scène avec l'adaptation en film de la série de jeux vidéo (près de 25 titres depuis sa création en 2004) de Capcom, Monster Hunter.
Grand amateur du jeu vidéo, Paul WS Anderson (à ne pas confondre avec Paul Thomas Anderson) voulait adapter le jeu Monster Hunter (pas un titre en particulier, plutôt l'ambiance globale) au cinéma, avec comme toujours sa femme, Milla Jovovich, dans le rôle titre. Et Tony Jaa qui endosse le rôle masculin de l'autochtone.
Le film débute avec une séquence de navire voguant sur le sable, à mi chemin entre Tintin de Steven Spielberg, et Pirates des Caraïbes 3 jusqu'au bout du monde de Gore Verbinski. Au cours d'une tempête, un des hommes passe par dessus le bord, et tombe dans le sable, évanoui. Ensuite, le film se poursuit dans note monde, pour voir débarquer une compagnie de Marines partis à la recherche d'une autre équipe qui s'est perdue dans un orage magnétique, sûrement en lien avec celui de l'ouverture du film. Résultat de l'opération, la deuxième équipe partie sauver la première, les Bravo (un clin d'oeil à Resident Evil sans doute), se perd à son tour dans l'orage magnétique, et comble de la malchance se retrouve propulsée dans un univers parallèle dans une scène qui emprunte énormément au Mad Max Fury Road de George Miller, jusque dans certains plans similaires.
La petite équipe se réveille bien vite, pour tomber nez à nez, enfin, plus exactement, nez à griffes avec un énorme monstre sorti du sable juste sous leur pied. Ils fuient mais se font rapidement décimer. Les survivants se réfugient dans un dédale de grottes, pour tomber nez à antennes, avec des sortes d'araignées mutantes qui ne leur veulent pas de bien. Décidément, c'est pas leur jour. Le reste de l'équipe est tué et enfermé dans des cocons, la lieutenant jouée par Jovovich compris. Elle se réveille prisonnière, et entreprend de se libérer du cocon. Une fois libre, elle est bientôt rejoint par un de ses hommes, mais pas longtemps, puisque ce dernier se rend compte que son estomac le tiraille un peu, avant que ce dernier explose (l'estomac, pas l'homme) donnant naissance à des centaines de mini araignées qui vont entreprendre de le dévorer.
De nouveau seule, La lieutenant s'enfuit à travers le dédale de galeries des araignées, et parvient à émerger à l'extérieur. non sans mal. Seule, désemparée, elle tente de regagner leur point d'arrivée, mais elle se retrouve bientôt impliquée dans un combat avec un autochtone armé d'un arc, qui n'a pas l'air très enjoué de l'arrivée des marines dans son monde. Leur combat se termine rapidement par la capture de la Lieutenant par le mystérieux autochtone. Parvenue à se libérer la tendance s'inverse, et c'est elle qui fait prisonnier son ravisseur. Mais pas longtemps, car ce dernier se libère aussi, et leur combat continue, jusqu'à ce que l'infortuné Chasseur à l'arc, tombe dans le terrier des Araignées. Mais La Lieutenant lui sauve la vie, et ça marque la fin des hostilités entre eux.
Ils s'apprivoisent petit à petit, et commencent à envisager conjointement de détruire le Diablos, le monstre qui vit sous le sable, que la petite équipe a rencontré, quelques temps avant.
Le film se suit sans déplaisir, et fait peut-être partie des films dans lesquels, Paul WS Anderson s'est le plus impliqué, et ça se sent. Le character design des montres, repris du jeu lui-même est vraiment pas mal, l'ambiance est correcte, et la musique à base de synthétiseur, un peu 80's, plutôt agréable à écouter. Est-ce que ça en fait un chef d'oeuvre pour autant, évidemment que non, mais c'est une série B plutôt fun qui tire parfois un peu vers la série Z, par certains choix de narrations, ou de structure narrative, quelque peu dommageables.
Mais au final, la mayonnaise prend, notamment grâce à l'alchimie entre Tony Jaa et Milla Jovovich. Il est quand même dommage que sur le bestiaire, assez complet du jeu, Paul et son équipe n'en ait retenu, qu'une poignée. Et que les membres de l'équipe de Milla, autant que les autres personnages de l'univers parallèle (issus également du jeu vidéo) soient traités à ce point par-dessus la jambe, ne permettant aucune identification possible, ce faisant, aucune "tristesse" lors de leur mort, quasi obligatoire.
On se consolera avec des bonus plutôt sympa, allant du traditionnel making of, au featurette promo, et à deux scènes coupées, agréables quoique dispensables effectivement pour le montage final. Les amateurs du jeu vidéo n'y trouveront pas nécessairement leur bonheur, mais le film pourra plaire à ceux qui aiment les combats prétextes burnés, et la testostérone animale ^^. On regrettera juste que Paul WS Anderson ne pose pas assez sa caméra pour souffler ou nous faire admirer les superbes paysages (le film ayant été en partie filmé en Afrique), ou que sa réalisation souligne parfois deux ou trois fois, un mouvement ou un élément de scénario qu'on avait saisi dès le premier plan.
Monster Hunter vient d'intégrer le top des meilleurs films de science-fiction 2021. Reste à savoir s'il pourra se classer parmi les plus grands films d'action du monde.