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24 mars 2020 2 24 /03 /mars /2020 19:45
Retour à Zombieland

Dix ans, après le très sympathique, et assez rafraîchissant Zombieland dont c'était par ailleurs le premier long métrage, et qui jouait déjà avec les codes du film de Zombie, et après une tentative beaucoup moins réussie de faire de même avec les codes du film de gangster (Gangster's Squad) en 2012, qui lui vaut un changement de voie, en se consacrant principalement à des séries télé, avant de proposer un Vénom en 2018 qui ne convainc pas tant le sujet nécessite un rated R, et les studios et le réalisateur en font un PG-13, limite comédie ; Ruben Fleischer, donne une suite à son film de zombie, toujours au poste de réalisateur, et avec trois scénaristes pas moins pour écrire l'histoire, Rhett Reese, Paul Wernick, et Dave Callahan.

On reprend donc au niveau de l'histoire, les personnages là où on les avait laissés, Wichita (Emma Stone) et Columbus (Jesse Eisenberg) en pleine idylle malgré la présence des zombies, Tallahassee (Woody Harrelson) (au nom toujours aussi imprononçable ce qui donnera lieu à quelques réjouissantes scènes de comédie avec le personnage qui rejoint le groupe d'ailleurs) en proie à la "paternité" figurative avec la petite soeur de Wichita, Little Rock (Abigail Breslin) formant peu ou prou une sorte de famille un peu boîteuse.

Leur périple les conduits au début du film dans la maison blanche désertée, et ils y établissent leur campement. Colombus, souhaitant officialiser la relation, demande une nuit Wichita en mariage, avec pour bague de fiançailles, le diamant Hope (excusez du peu), et comme chacun s'y attend, la jeune fille accepte, ils se marient, et vécurent heureux avec beaucoup d'enfants et Tallahassee est un heureux grand-père de substitution pour eux...

Que nenni, elle se tire en emmenant le Monstre (la voiture bélier chouchou de Tallahassee), sa petite soeur et en laissant un "mot".
Au réveil le lendemain, Colombus et Tallahassee sont à la fois triste et en colère, ne comprenant pas la poursuite des évènements, et c'est lors d'une de leurs balades au centre commercial pour décompresser, et accessoirement tuer quelques zombies qu'ils rencontrent le nouveau personnage du film, Madison, une cruche, blonde, qui a survécu pendant tout ce temps dans un congélateur d'un restaurant du centre commercial, mais qui n'a jamais pensé à l'éteindre pour avoir plus chaud.

Le personnage est posée comme une cruche, et elle le restera tout le long du film, mais à travers ce personnage, volontairement cliché, et qui rappelle les stéréotypes les plus éculés du film teen movie de 1980, les scénaristes et le réalisateur nous disent deux choses : 1) ils se permettent de parler de tout, et de montrer un personnage de femmes qui ne soit pas 100% sans tâche, comme c'est tristement le cas depuis quelques années, où les producteurs, et les décideurs semblent confondre "féminisme", "empowerment", et déesse invicible et sans aucun défaut ni manque (les exemples abondent : Captain Marvel, Rey, Wonder Woman aussi quoique un peu moins). Et on ne le cachera pas ça fait du bien de trouver un personnage comme ça, ici aussi pour incarner le refus de tout ce politiquement correct qui sévit au USA depuis quelques temps.
2) Ce personnage qui n'est pas sans faille (loin de là même), on pourrait même dire qu'elle les a toutes, est surtout là pour montrer qu'elle est un des personnages les plus vrais, les plus sincères, et par extension, les plus attachants, (véritable révélation du film Zoey Deutch qui n'est autre que la fille de Léa Thompson, madame Mc Fly pour les adeptes de Retour vers le futur, de Robert Zemeckis, produit par Steven Spielberg) qui vit dans le creux de ses émotions, et qui écoutent sans arrêt ses sentiments, sans se cacher derrière des barrières qu'elles soit sociétales comme les Hippies qu'ils rencontreront plus tard, ou clanique comme celle de Tallahassee et les "siens".
Une vraie adepte du "Carpe Diem" d'Epicure mais dans son sens le moins perverti, elle n'est pas une jouisseuse, elle vit le moment présent loin des règles de Colombus, des maximes de Talahassee, ou des errances sentimentales de Wichita et Little Rock. LA preuve s'il en est, qu'on peut donner une leçon de vie, avec un personnage qui est pourtant l'incarnation parfaite d'un stéréotype "sexiste".

Toujours est-il que Tallahassee et Colombus la ramène à la maison blanche, où elle s'extasie de tout. Elle demande à visiter la maison blanche et parvenu dans la chambre de Lincoln, elle saute sur Colombus et couche avec lui, prenant ainsi le pas, de manière ultra symbolique sur Wichita.
Seulement voilà, la même nuit, du bruit survient dans le garage, et Tallahassee et Colombus débarquent s'attendant à voir débarquer des zombies, (notamment les nouveaux modèles quasiment increvable, surnommé les T-800 en hommage à Terminator 2) mais tombe avec surprise sur Wichita qui est revenu chercher des vivres.
Elle leur apprend que Little Rock est parti pour Graceland, avec un jeune hippie Berckeley, rencontré sur la route, et qu'ils ont emmené le Monstre avec eux.
Talahassee fout de rage, décide de partir le lendemain la chercher. Wichita découvre sa rival, et reste abasourdie de la rapidité avec laquelle Colombus l'a "remplacée".

Le groupe part le lendemain dans un monospace, mais c'est trop pour Talahassee qui veut un autre moyen de transport trouvant le monospace trop "humiliant". Ils finissent après une échauffourée avec des zombies, dont les nouveaux T-800 par dégoter un camping-car dont deux roues crèvent en passant sur une herse, et retour au monospace. Ils arrivent à Graceland, où les attend, la propriétaire des lieux, une copie conforme de Tallahassee mais en femme, forte, courageuse, un brin redneck, amatrice du King, et fana de grosse voiture et de flingues, Nevada (parfaite Rosario Dawson). Talahassee s'en amourache aussitôt.  Ils y rencontrent aussi deux chasseurs de zombie qui sont le parfait décalque de Talahassee, et Colombus : Flagstaff (Thomas Middleditch) et Albuquerque (méconnaissable Luke Wilson).

Sans raconter tout le film, Retour à Zombieland est un film de mon point de vue, bien mieux construit que le premier, et que j'ai préféré également. Entre les quelques petites piques aux SJW (qui sont d'ailleurs en train de faire parler tristement d'eux en ce moment au USA) qu'on peut y déceler sur la fin de l'aventure dans la communauté hippie : Babylone, le climax façon "7 Mercenaires", et la liberté de ton du film, sans oublier ses vrais bons moments de comédie, on a la un film d'une excellente facture. On aimerait presque comme le dit le réalisateur et les acteurs et actrices dans les bonus, qu'un troisième opus voit le jour dans 10 ans. Quant à Ruben Fleischer, on lui souhaite bonne chance pour son adaptation d'un prequel d'Uncharted, le jeu PS3 avec Mark Walhberg dans le rôle de Sully, et Tom Holland dans le rôle du jeune Nathan Drake, le choix peut surprendre, mais on attend de voir avant de condamner, beaucoup d'autres choix non immédiat, ont surpris par le passé.

BONUS : Au niveau des bonus, on trouve un commentaire audio du réalisateur, des featurettes sur le tournage du film, mettant pour une fois la part belle sur les figurants, et les toutes petites mains qui constituent un tournage (cascadeurs, chef décorateurs, ensembliers), plus que sur les acteurs et actrices, même si ils/elles sont également à l'honneur.
Ces featurettes font toujours un peu formaté "j'ai adoré travailler avec untel", "unetelle est géniale, tellement drôle", mais pour une fois, on a l'impression que ces propos sont sincères, et que le plaisir a vraiment été là de se retrouver pour tourner cette suite de Zombieland, chez tous les participants.

 
En DVD, Blu-Ray, Blu-Ray 4K UHD, Steelbook, coffret Zombieland 1&2 et VOD depuis le 11 mars 2020. Edité par Sony Pictures France. L
e site et la page Facebook de l'éditeur.
 
 
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