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19 mai 2019 7 19 /05 /mai /2019 20:33
Spider versions

"Spider-man into the spider-verse" avait tout du projet ultra casse-gueule, et pourtant à l'arrivée, on se retrouve avec une des meilleures adaptations du Tisseur, si on excepte la trilogie incroyable de Sam Raimi, malgré les légers défauts qui la traversent.

Annoncé fut un temps avec Chris Lord, et Phil Miller aux manettes, les géniaux réalisateurs de "la Grande Aventure Lego", mais aussi des sous-estimés "Tempêtes de boulettes géantes 1 et 2", et des sympathiques films méta que sont "21 Jump Street" et sa suite "22 Jump Street", le projet même si il est resté dans les mains productives et narratives de Lord, a finalement échu à non pas, un ni deux mais bien trois réalisateurs différents. Et même si deux d'entre eux, ont fait leurs premières armes de réalisateurs sur ce film, le dernier a commis le génialissime "Les 5 Légendes".
Ainsi, outre donc, Peter Ramsay, le créateur génial du film "les 5 légendes", produit par Guillermo del Toro d'ailleurs, on retrouve deux noms quasi inconnus, à part de spécialistes d'animations ultra pointus, car le premier, Bob Persichetti a été animateur de quelques Disney, ainsi que sur le récent "Le Petit Prince", tandis que le second Rodney Rothman a été le scénariste de 22 Jump Street du duo Chris Lord et Phil Miller, et scénariste sur ce film, avant de réaliser le futur spin-off entièrement féminin de la série "24 Jump Street" (mais où est passé le 23 ?)

Ce travail à six mains est tout simplement époustouflant, jamais une aventure de Spider-man n'aura été autant cinégénique, cinétique et émotionnellement et formellement si forte. Depuis on le répète, la trilogie de Raimi, qui reste pour votre serviteur en tout cas, indépassable.
Le scénario de Chris Lord et Rodney Rothman convoque intelligemment plusieurs versions de Spider-man. Un jeune garçon afro-latino américain (afro américain par son père et latino américain par sa mère), Miles Morales se fait mordre par une araignée radioactive échappée d'un univers parallèle et récolte les pouvoirs de spider-man. Il essaie de faire comme son idole, et finit par le trouver alors que ce dernier est au prise avec le Caïd (Kingpin). Ce dernier finit par piéger Spider-man, et le tuer sous les yeux de Miles. 

Après la mort de Spider-man, tué par le Caïd, Miles décide de devenir Spider-man à son tour, et entreprend de créer son propre mythe. Il achète un déguisement de spider-man, vendu par Stan Lee en personne, qui lui assure que le costume lui siéra parfaitement et que la maison ne rembourse ni n'échange les costumes. Par cette simple idée narrative méta, mais profondément intelligente tant elle reste connectée à la mythologie de Spider-man, le ton est donné.
Spider-man into the spider-verse est un grand film postmoderne, un blockbuster intelligent, dont la réalisation renvoie sans arrêt au comics. Autre point méta amusant, avant de devenir Spider-man, Miles a une narration et un découpage de plans tout à fait normal, pour un film, qui pourrait s'apparenter à une comédie dramatique. Mais dès le moment où Miles devient Spider-man, l'univers graphique et réalisationnel se modèle autour du comics, une voix off intérieure de Miles apparaît, des onomatopées de coup et de pensée se matérialisent sous forme de bulle ou de carton, et la réalisation devient encore plus virtuose.

Le film passe par une partie tribute à Sam Raimi, très clairement mais en réinventant chacune des scènes qu'il décrit. Sans trop dévoiler l'intrigue pour celleux qui voudraient voir le film, le Caïd déclenche une perturbation du continum espace et temps, et notre terre, la terre des comics Marvel, Terre-616 se voit envahie par des version alternatives des comics spider-man, d'où le titre.
On se retrouve donc avec pas moins de 5 versions alternatives.

-Une version manga avec une petite fille et son robot, Péni Parker.

-une version film noir avec un Peter Parker plus violent, dont l'histoire se passe pendant la prohibition, évoquant autant les premiers Batman que The Spirit ou Sin City de Miller.  Spider-Man Noir n'est autre que la transposition des comics Spider-Man dans l'âge Noir (les années 1930). Ce personnage apparaît en 2009.

- une version dessin animé avec Spider-Ham (Spider Cochon, le fameux, du dessin animé les Simpsons, évoqué par Homer dans le film), transfuge des Looney Tunes, et tiré de réels comics, parodie de Spider-man ayant existé dans les années 1983.  Le personnage a fait sa première apparition dans le comics intitulé "Marvel Tails Starring Peter Porker, the Spectacular Spider-Ham #1" en 1983 qui sera suivi par 17 volumes. L'histoire est totalement loufoque, puisque Peter est ici une araignée qui se fait mordre par une scientifique devenu folle, May Porker. "Peter est une araignée qui vit dans le sous-sol d'une scientifique folle nommée May Porker. Elle réalise des expériences dans le but de révolutionner l'industrie du cheveux ! Elle a créé le premier sèche-cheveux atomique. C'est en séchant ses cheveux justement qu'elle sera accidentellement irradiée et qu'elle va mordre Peter l’araignée... C'est ainsi qu'il deviendra "Spider-ham" !" 

-une version où Spider-man est une fille, Gwen Stacy, mordue par une araignée radioactive et ayant développé les pouvoirs à la place de Peter, son meilleur ami. Personnage de Spider-Gwen, tiré de comics paru en 2015, édité par Marvel, sans doute pour surfer sur les nouvelles revendications féministes en terme de personnage.

et enfin, une version alternative de Peter Parker, qui est plus vieux, et dont l'histoire sentimentale autant que familiale n'a pas tourné pareil.

Tous ces personnages se trouvent face à un grave problème, les agissements du Caïd ont un effet sur leurs multivers et si chacun n'a pas réintégré son univers respectif très vite, il sera rayé de la carte. Commence alors une course contre la montre et contre le Caïd.

Spider-man into the spider-verse est incroyable, dans tout, sa narration, son montage, sa musique signée Pemberton, son découpage technique ou ses idées de mise en scène ou symboliques.
La meilleure façon de lui rendre hommage est de voir ce film, et trop en parler, gâcherait de beaucoup le plaisir de la découverte. Sachez juste qu'on retrouve beaucoup d'éléments de spider-man, ainsi que bons nombres de personnages secondaires et antagonistes de l'univers du Tisseur.

A savoir que Miles Morales est lui aussi tiré d'un vrai comics, paru en 2011, dessiné par Brian M'Bendis et Sara Pichelli dans les pages de Ultimate. Au final, ces incessants aller retour entre film meta et film premier degré aurait pu décevoir ou être raté, mais il n'en est rien, tant le scénario est précis, et tant la structure du film ne tombe jamais dans la blague facile ou dans le désamorçage d'émotion, à une ou deux exceptions près. Un film incroyable, à voir au moins une fois, tant l'entreprise tient du pari fou.  Et comme disait Stan Lee à qui le film est en parti dédié, "That person who helps others simply because it should or must be done, and because it is the right thing to do, is indeed without any doubt, a real superhero".

LA 3D apporte une réel plus au découpage, et à la cinégénie des plans des réalisateurs. Au niveau des défauts rares du film, on regrettera juste quelques passages idéologiques un brin appuyé mais sans que cela ne soit pour autant un frein au plaisir et à l'émotion qu'on éprouve à la vision du film.

Au niveau des bonus, on retrouve un commentaire audio des réalisateurs, différentes scènes alternatives qui apporte un peu plus de densité encore au personnages, le tout commenté par les réalisateurs. Mais aussi un court-métrage inédit "Spider-Cochon : pris pour un jambon" de Miguel Jiron. Un hommage à Stan Lee et Steve Ditko, les créateurs de Spider-man qui nous ont quitté récemment, respectivement en Novembre 2018 et Juin 2018. Un documentaire sur les voix du film, et des featurettes à l'intérêt divers.

En Blu-Ray, Blu-Ray 3D, Blu-Ray 4K Ultra HD, DVD, Editions spéciales et VOD depuis le 6 mai 2019, et en Achat digital depuis le 29 avril 2019. Edité par Sony Pictures France. Le site et la page Facebook de l'éditeur.

Retrouvez bien d'autres films dans les catégories une autre catégorie de l'an dernier : les films d'horreur applaudis et
pas mal d'humour et un tout petit peu de romance.
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7 mai 2019 2 07 /05 /mai /2019 19:32
Le Retour de Mary Poppins

Lorsque le trailer de ce film est paru, je me souviens de m'être fait la réflexion que si j'avais pleuré devant rien que le visionnage du trailer, je pleurerais et serais ému par le film entier, et maintenant que j'ai vu le film entier, je peux dire que mes sens ne m'ont pas trompé. Pourtant ce n'était qu'un échantillon du film de 2min35 environ, et monté de manière assez anarchique, mais l'évocation de ce personnage si emblématique qu'est Mary Poppins, aura suffit à me renvoyer à l'esprit, autant mon enfance, que mon amour immodéré d'enfant pour ce personnage aux mille facettes.

Rob Marshall, le réalisateur de Chicago notamment, et Mémoire d'une Geisha, produit par Steven Spielberg, parmi ses plus célèbres travaux, s'attaque à cette icône Disneyenne en donnant une suite à ses aventures avec les enfants Banks.
L'histoire débute lorsque Michael, Jane, et les propres enfants de Michael se voient quasiment expulsés de leurs maisons car Michael a engagé un prêt avec la banque qui l'emploie en oubliant de rembourser ses mensualités pendant 3 mois. De ce fait, débarque à sa maison, deux huissiers de ladite banque pour lui donner une mise en demeure avec un ultimatum, si il ne rembourse pas la totalité du prêt avant vendredi minuit, l'hypothèque de sa maison prendra effet et son bien sera saisi par le directeur de la banque. 
Michael et sa soeur Jane sont désespérés, et ils essaient de cacher leurs soucis aux enfants de Michael autant que faire se peut. Michael se souvient que son père a signé un papier de possession d'actions de la banque et cette somme pourrait l'aider à ne pas perdre sa maison dans lequel il a vécu toute sa vie. Il monte au grenier et tombe sur le collier de sa femme, décédée, il n'y a pas très longtemps et dont il n'arrive pas à faire le deuil. Il retrouve également son vieux cerf-volant, et le descend aux ordures avec tous ses vieux dessins. 
Pendant que ses trois enfants, John, Annabel et Georgie se promène au parc, un vent violent se lève et emporte le cerf-volant qui rejoint bientôt les enfants au parc. Georgie le poursuit et s'accroche à lui. Il le fait voler, quand soudain le vent redouble de violence, et Georgie commence à s'élever dans le ciel. Jack, un ancien employé de Bert le ramoneur, qui est lui-même devenu allumeur de réverbère rattrape Georgie alors que ses pieds quittent le sol. Il tire sur la corde, et bientôt apparaît de derrière un nuage, une silhouette familière, qui descend lentement du ciel vers la terre, Mary Poppins.

Voilà pour le gros de l'intrigue, inutile de dire que cette première apparition de Mary va provoquer par son afflux de nostalgie, des petits pincements au coeur et des petites gouttes dans les yeux de ceux et celles qui comme moi, adoraient le premier film de Disney. Inutile de dire aussi que la composition de Mary Poppins que fait la sublime et fantastique Emily Blunt est parfaite en tout point. C'est bien Mary Poppins qui est devant nous, et Julie Andrews pourrait être fière de sa remplaçante tant elle incarne à la perfection le personnage, mélange de douceur, de vanité, de fermeté et de folie. Jack lui, joué par Lin-Manuel Miranda, acteur-chanteur-danseur de Broadway et compositeur des chansons de Vaiana de Disney, est un très bon palliatif à Dick Van Dyke pas complètement absent du métrage d'ailleurs (on en dira pas plus pour préserver la surprise du spectateur). Le casting est complété par Ben Whishaw qui compose un Michael parfait, digne successeur de son père, à la banque, et miroir des mêmes problématiques d'adultes qu'il ne sait dépasser, et Emily Mortimer qui joue une Jane adulte, révoltée et passionnée, membre du parti des travaillistes et syndicalistes acharnées pour le soutien des ouvriers, beaucoup plus fidèle à la petite fille qu'elle était. On trouve ensuite Colin Firth dans le rôle du directeur de la banque, et Meryl Streep dans le rôle de Topsy, la cousine de Mary Poppins.

Avec ce film, d’après les personnages de P.L Travers, Rob Marshall et son scénariste, David Magee, scénariste entre autre de l'Odyssée de Pi et de Neverland, donc pas un débutant des univers oniriques, s'emploient à donner une suite plus que satisfaisante au premier film dans lequel, Mary Poppins vient en aide à nouveau à Michael et Jane, et un peu aux enfants de Michael comme le caractérise très bien cette réplique : 

"La même chose que la première fois, je viens m'occuper des enfants Banks.
Anabel : Nous ?
Oui, vous aussi".

On reconnaît bien là le goût du scénariste de l'Odyssée de Pi et de Neverland pour les symboliques, car que ce soit les chansons, pas toutes mémorables, mais dont deux au moins sortent du lot, "Où vont les choses" et "a t-on jamais vu ça" respectivement sur l'acceptation du deuil et la quête de l'imaginaire dans le quotidien, ou encore certains événements (dont un vase de porcelaine cassé qui va avoir un double sens symbolique), tout n'avance que par des images fortes, et des thématiques liées à la quête de la lumière qu'on a perdu.
Au final on se retrouve avec un très bon film pour enfants, qui fera très certainement verser sa petite larme à tous et toutes les nostalgiques de Mary Poppins. Un film qui ne prend pas les enfants pour des idiots, ne les infantilise pas, et n'hésite pas (comme Neverland ou Pi) à les confronter même à la terreur, ou à leur subconscient : de la peur du noir, à la peur des monstres.

Rob Marshall réussit un très bon film, avec de magnifiques chorégraphies, quelques séquences d'actions honorable, une très belle lumière faisant de Londres quasiment un personnage à part entière. Et c'est avec plaisir qu'on retrouve le 17 avenue des cerisiers, comme si on ne l'avait jamais totalement quitté. Sans égaler le premier film, cette suite de Mary Poppins n'a pas du tout à rougir d'elle-même, tant tout est rassemblé pour en faire un divertissement de qualité, réalisé avec passion et sincérité. Comme le dit Rob Marshall lui-même, Mary Poppins est tout pour lui, le premier film de Disney vu, et surtout celui qui a influencé énormément sa vie sur la comédie musicale et le cinéma.

Bonus : Les bonus sont assez conséquents, un magnifique making of assez complet qui revient sur tous les points de fabrication du film, des décors, aux chorégraphies en passant par la musique. Un bel hommage à Dick Van Dyke, les habituels bêtisiers et scènes coupées. Une chanson alternative (envisagée au début puis remplacée par une autre) dont on comprend pourquoi elle a été re-écrite car elle faisait trop de similitudes avec une chanson sur l'inversion des valeurs qu'interprète Topsy, la cousine de Mary Poppins. Quelques bandes annonces, et une featurette sur une séquence un peu hommage au premier, mêlant comme l'original, acteurs filmés sur un fond vert (noir pour l'original) et animation en dessin animé à la main. A noter que le film vous est proposé en deux versions, la version cinéma, et la version karaoké dans laquelle les chansons sont sous-titrées et dont les paroles sont surlignées en rythme pour pouvoir être chantées par le spectateur en même temps que les artistes.

En DVD, Blu-Ray, coffret Mary Poppins/Le Retour de Mary Poppins et en VOD le 26 avril 2019. Edité par Disney DVD. Le site et la page Facebook de l'éditeur :  https://www.facebook.com/disneyfrance/ .
 
Retrouvez ce film et bien d'autres sur Cinetrafic dans les catégories tout le cinéma de cette année et dans un autre genre : les productions françaises.
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30 avril 2019 2 30 /04 /avril /2019 16:37
Bumblebee

Travis Knight, réalisateur du gigantissime "Kubo et l'armure magique", film entièrement réalisé en stop-motion, fait comme Gil Kenan avant lui, en passant de l'animation (pour lui, image par image, pour Kenan en synthèse et performance capture) à la prise de vues réelles dans la réalisation de ce spin-off de la saga Transformers (5 films) sur le personnage le plus sympathique, et attachant d'icelle, à savoir Bumblebee.

On apprend dans le film par exemple, que Bumblebee avait auparavant une voix, et qu'il l'a perdu. Et surtout comment il l'a perdu. Le film suit les traces du premier Transformers en racontant moins la guerre entre Decepticons et Autobots que les errances d'une adolescente, qui fête ses 18 ans avec tous les problèmes que comportent une vie finissante d'ado, et orpheline de père depuis que ce dernier, probablement mécanicien ou pilote automobile, (on ne saura jamais) est mort et que sa mère s'est remise en couple avec un autre homme.
Le premier Transformers avait un héros masculin, les suites des affaires Weinstein et Me Too, et la prise en compte progressive des femmes à Hollywood, entraîne une héroïne, qui ne se contente pas d'être le sidekick du héros masculin (c'est d'ailleurs ici l'inverse), et un récit initiatique dans la lignée de E.T écrit encore une fois par une femme, Christina Hodson, qu'on verra trés prochainement à l'écriture du film centré sur Harley Quinn, "Birds of Prey".
Mais l'histoire s'ouvre sur une scène d'introduction sur Cybertron, la planète des Autobots et des Decepticons, et de la guerre qui fait rage entre eux. Optimus Prime envoie B127 sur Terre pour organiser la résistance, et il lui assure qu'il le rejoindra plus tard (faisant ici le lien avec le premier opus de Transformers). Ce dernier atterrit sur terre pendant un entrainement de soldat à des phases d'attaques en mode fantassin, et ces derniers se mettent à se poursuite. Il se transforme alors en une des jeep du campement et s'enfuit.

Charlie, l'héroïne de l'histoire aide son oncle dans sa carrosserie, et découvre sous une bâche, une coccinelle jaune qu'elle baptise Bumblebee. Son oncle lui en fait cadeau pour ses 18 ans, et la jeune fille la ramène dans le garage de sa maison. Elle finit par découvrir la vérité sur son auto, il s'agit de B127, le robot Autobots. En essayant de la réparer, elle déclenche un message pré-enregistré de Prime, et un signal électrique est émis. Ce signal arrive jusqu'aux Décepticons qui dépêchent d'eux d'entre eux pour traquer Bumblebee, récupérer les infos sur la résistance et le lieu où sont Prime et les autres Autobots et tuer Bumblebee. Ces derniers débarquent sur Terre, et se faisant passer pour des forces de l'ordre traquant un criminel, ils s'allient aux forces armées terriennes pour retrouver l'endroit où se terre B127. Une traque sans pitié commence alors, tandis que de son côté, Bumblebee et Charlie sympathise.

Le film même si il s'adresse à un public plutôt jeune est vraiment très efficace, grâce à un traitement à auteur d'homme (en l’occurrence de femme), plus intime et moins axé action que les précédents opus. Ce spin-off est l'occasion pour Travis Knight de rendre son petit hommage personnel aux films de banlieues des années 80, chers au producteur de la saga Steven Spielberg. On est donc moins en face d'un film de robots que d'un film initiatique, flirtant avec "E.T" et "le Géant de Fer". Travis Knight et sa scénariste réalisent donc un film jeunesse pas du tout inintéressant, mâtiné de "Terminator 2" pour le côté traque, et d'un peu de "Breakfast Club" pour le coté teen movie sur les affres de l'adolescence, le résultat s'avérant plutôt convaincant.

La maîtrise de la stop motion permet à Travis Knight d'être dans une fluidité vraiment exceptionnelle dans sa mise en scène, et de rendre les rares combats, intenses et parfaitement lisibles. Le niveau d'image et de son, que rend le bluray 4K UHD finissant d'apporter l'immersion à l'univers ainsi dépeint. Au niveau des bonus, ils sont d'excellentes factures, et on trouve les habituels featurettes, bêtisier et makin of plutôt complet. Au final, un film qui est vraiment une belle surprise, en attendant de découvrir, Travis Knight dans un univers encore complètement différent, puisqu'il va mettre en scène l'adaptation cinéma de la série "L'homme qui valait 3 milliards" (en VO, The Sixth Billion Dollar Man", ne me demandez pas pourquoi on a divisé de moitié en VF ^^).

En DVD, Blu-Ray, Blu-Ray 4K Ultra HD et coffret DVD / Blu-Ray Intégrale Transformers le 30 avril 2019. Edité par Paramount Pictures France. Le site et la page Facebook de l'éditeur.

Retrouvez sur Cinetrafic d'autres films dans les catégories les meilleurs films à regarder et le catalogue du cinéma de l'année en cours.
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3 avril 2019 3 03 /04 /avril /2019 08:00
Les Crimes de Grindelwald
David Yates après le plutôt bon "Harry Potter 5" et le plus conventionnel "Harry Potter 6", finit la saga de Joanne Kathleen Rowling avec le dyptique efficace "Harry Potter 7" première et deuxième partie. Une fois ce tour de force effectué, David Heyman, Steve Kloves, et la Warner lui confient les rênes d'une autre saga de JKR, puisqu’il se retrouve à la tête de l’adaptation d'un livre publié entre le tome 4 et 5 d"'Harry Potter", "les Animaux fantastiques" en deux longs-métrages distincts et qui doivent aussi fonctionner en dyptique. Au final, 5 films vont voir le jour en tout dans le futur. 
En adaptant les aventures du jeune Norbert Dragonneau pour le cinéma, David Yates réussit ce nouveau pari fou. Puisqu’avec une trame qui mêle de façon un peu résumée, intrigue initiatique façon Pokémon et menace diffuse pré-Mangemort, il arrive à réenchanter le spectateur grâce à un produit dérivé de l'univers du petit sorcier avec quasiment que des nouveaux personnages, à l’exception de l'apparition d'un Albus Dumbledore jeune, incarné parfaitement par un Jude Law totalement habité et de quelques allusions à des personnages évoqués dans "Harry Potter".
Ce premier épisode convainc autant la critique que le public, et le jeune Eddie Redmayne s'impose rapidement avec son personnage à la limite de l'autiste Asperger dans le rôle de Norbert Dragonneau, et ses personnages secondaires tous très touchants. Le premier épisode se termine sur un climax avec la révélation du visage du mal qui menace le monde des sorciers, le sorcier Grindelwald, sous les traits de Johnny Depp. Le second épisode s'ouvre sur son procès. Et Norbert lui doit continuer son parcours sur les traces du jeune Albus Dumbledore. Beaucoup de critiques décrivent Grindelwald, son projet et ses soutiens comme l’émergence de la doctrine Nationale Socialiste, et l'impact qu’elle a pu avoir sur le peuple allemand après la sortie de prison du jeune Aldof Hitler. Nous sommes en effet loin des personnages de nazis un peu fantoches que peut combattre par exemple un Indiana Jones chez Spielberg. C’est l'incarnation plus froide et dénuée de folklore mythologique que vont devoir combattre Norbert et ses amis et amies dont L’Aurore. Cette représentation symbolique du national socialisme est assez intéressante en soi, mais contrairement à Harry Potter qui mettait vraiment en scène des méchants quasiment obsédés uniquement par le sang pur, contre les sangs de bourbes et quasiment tous blancs, blonds aux yeux clairs (Jason Isaac en tête), dans les animaux fantastiques 2, les partisans de Grindelwald sont des hommes et des femmes de toutes les ethnies. Ce qui pourrait aisément faire penser à ce nouveau courant progressiste venu des USA qui voudrait supprimer quiconque ne pense pas de la façon dont ils et elles pensent. Ces nouveaux penseurs idéologiques sont surnommés les SJW (pour Social Justice Warrior) d'abord par l’alt-right américaine puis ensuite l'usage de ce terme s'est étendu à tous les utilisateurs de réseaux sociaux (Facebook, Twitter) et de forums publics (Reddit, 4chan, etc…). Bref on ne peut s'empêcher en voyant les partisans et le discours de Grindelwald de penser à cette nouvelle idéologie qui tend à devenir dans un futur proche, une nouvelle idéologie totalitaire.. Même la maxime de Grindelwald y fait penser "pour le plus grand Bien".

Le deuxième film prend un réel essor et une vraie ampleur narrative grâce à sa version longue, disponible sur le Bluray du film dans un autre disque séparé de la version cinéma. La version longue, loin des 4h30 du "retour du Roi version longue" par exemple ne consiste qu'en 8 courtes minutes supplémentaires mais qui suffisent toutefois à apporter un peu plus de vraisemblance dans certaines failles narratives de la version cinéma. Et la version proposée est une version du commerce avec packaging et sérigraphie, et rien que pour ça, ça donne envie de vanter cette édition, encore que le simple fait que "Les Animaux Fantastiques 2" soit aussi bon que le premier, voire même meilleur, suffisait déjà amplement à en dire du bien. On rajoutera que pour les JKR-fans, et les Potter-fans, le climax du deuxième opus des Animaux Fantastiques est terrassant d'émotions tellement on vit l'action avec les personnages, action dont nous ne dirons rien pour ne pas gâcher le plaisir du spectateur. Rendez-vous est pris en tout cas et avec impatience pour les prochains épisodes de la franchise. Avec aux dernières nouvelles, toujours l'efficace David Yates aux commandes, qui décidément sait bien diriger les acteurs dans l'émotion, et qui manie plutôt bien les intrigues politiques.
 
En DVD, Blu-Ray, Blu-Ray 3D, 4K UHD et VOD depuis le 25 mars 2019, et en Achat digital depuis le 14 mars 2019 (avec une Version longue disponible sur les éditions Blu-Ray et en Achat digital). Edité par Warner Bros. France. Le lien vers le site et la page Facebook de l'éditeur.

Retrouvez d'autres films sur Cinetrafic dans les catégories ceux que l'on dit indispensables et le cinéma de l'an dernier.

 
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2 avril 2019 2 02 /04 /avril /2019 18:36
Je suis pas spéciste, j'ai un ami "Black"

On ne présente plus Shane Black, ce réalisateur scénariste américain qui a révolutionné le genre comédie action, et lui a même quelque part offert ses plus belles lettres de noblesse en terme d'écriture. Que ce soit "Le dernier Samaritain", "Last Action Hero", ou les 2 premiers "L'Arme Fatale", ainsi que le moins connu mais sympathique, "Au revoir et à jamais" de Renny Harlin, sa patte mi-rigolarde, mi-sérieuse est partout identifiable sur sa filmographie en tant que scénariste. 

Il vend d'ailleurs son premier script, "Lethal Weapon" ("l'Arme Fatale" en VF) à la Warner au producteur Joël Silver, à tout juste 23 ans en 1987. Et fort de ce succès, il participera aussi à l'histoire du 2 mais laissera toute lattitude à Jeffrey Boam pour écrire le scénario du film, ainsi que du 3 (scénariste sur Indiana Jones et la dernière croisade de Steven Spielberg pour le scénario). Il ne participe pas à l'écriture du 4, mais il est crédité comme créateur des personnages. En 1987 toujours, il fait ses premiers pas comme comédien dans Predator, dans lequel il incarne un soldat rigolard, adepte de bonnes blagues et vannes en tout genre. Il meurt d'ailleurs en tout premier.

Comme un clin d'oeil, il re-écrit avec son compère Fred Dekker, un rôle de soldat de ce type dans son dernier film The Predator. C'est trés tardivement qu'il réalise son premier long-métrage, puisqu'il faudra attendre 2005, et la comédie action "Kiss kiss bang bang" pour se faire. Il enchaîne ensuite avec le Iron Man 3, qui a rencontré un succès critique mitigé mais qui a cartonné commercialement parlant. Personnellement, c'est l'Iron Man que je préfère avec le premier opus. Le film finit à 1.2 milliards de dollars de recette monde, ce qui lui permet de revenir sur le devant de la scène avec l'excellent Nice Guys, dont on attend un deuxième opus avec grande impatience. Puis s’attelle à une suite de Predator 1 et 2, qui se passe avant le Predators de Nimrod Antal et qui ne renie pas les Alien Vs Predators, il fait même un clin d'oeil à l'arme de l'héroïne dans une vitrine.

Et c'est de ce dernier dont nous allons parler, The Predator, pas AVS bien sûr. Shane Black et son compère, ami de 30 ans, Fred Dekker (dont il a écrit le script de son premier film "The Monster Squad"), écrivent à quatre mains le script de ce dernier film de Black. Et inutile de dire qu'il leur ressemble. On retrouve des idées que n'aurait pas renié le script du dernier Samaritain, voire même des punchlines digne de Last Action Hero. Black et Dekker ^^, s'unissent donc pour raconter l'histoire d'un soldat Quinn Mc Kenna, qui lors d'une banale opération contre des trafiquants de drogue se trouve au prise lui et son unité avec un vaisseau extraterrestre et son occupant qui semble être tout sauf amical. L'opération capote, et tous sont tués, trafiquants comme membres de l'équipe de Quinn. Ce dernier est capturé par une agence gouvernementale, menée par le sinistre Traeger, ainsi que la créature capturée à son tour, mais avant son arrestation, il a le temps de faire envoyer par la poste ce qu'il a trouvé dans le vaisseau spatial à son fils, Rory.

Traeger l'interroge, par un psychologue véreux qui conclue à la folie, et il est envoyé dans un bus qui contient déjà une escouade de soldats pour un internement, ou plutôt une lobotomisation sans faille. Mais c'est sans compter sur le mystérieux visiteur de l'espace, un Predator qui veut récupérer armes et bagages et s'enfuit du complexe scientifique où il était retenu pendant que le bus roule vers le funeste destin de ses passagers. La créature massacre tous les soldats et scientifiques, à l'exception d'une biologiste entomologiste dépêchée là par Traeger pour étudier la créature en question. De son côté, Quinn fait ami ami avec ses compagnons d'infortune, et profitant d'une diversion occasionnée par deux prisonniers, ils se rendent maître du véhicule et éjectent leurs geôliers. Son chemin finit par croiser celui de la biologiste qui se lance à la poursuite du Predator.

Ceci n'est que le départ de l'histoire, mais inutile de dire qu'on ne s’ennuie pas une seule seconde. Le rythme est soutenu, les clins d'oeils aux deux précédents films sont suffisamment discrets et amusants pour ne pas devenir lourd. Et il y a tellement de punchlines qui font mouche qu'il faudrait un carnet entier pour toutes les noter. L'alchimie fonctionne vraiment bien entre tous les membres de l'escouade de Quinn, et ce dernier. Et l'apport de la très bonne Olivia Munn dans le rôle du docteur Casey Brackett, la biologiste en question est un apport féminin supplémentaire dans lequel le personnage n'est pas réduit à un "love interest" du héros mais possède sa propre dimension héroïque. C'est aussi une vraie joie de retrouver l'excellent Sterling K. Brown, (vu dans Hotel Artemis, Black Panther notamment) en antagoniste principal humain, et le trop rare Thomas Jane en marines fou de la gâchette, et fou tout court d'ailleurs, prisonnier du syndrome de Tourette.

Au final, c'est un réel plaisir de cinéphage de voir cette suite de Predator 1 et 2 dans la continuité des deux précédents, et avec une réel apport original à la mythologie Predator, notamment des monstres différents, et nouveaux, dont des chiens et un hybride. On prend même beaucoup de plaisir à retrouver la musique du grand Alan Silvestri, réorchestrée pour l'occasion par Henry Jackman (à qui on doit notamment, le score de "Kick Ass", "X-men le commencement" et "Kingsman : services secrets").

On espère en tout cas que Shane Black reviendra rapidement sur le devant de la scène, car ça fait réellement du bien de voir un film mis en scène depuis tous ses films à la mise en scène et aux répliques interchangeables qui sortent chaque mois sur les écrans.

En DVD, Blu-Ray, Blu-Ray 4K Ultra HD, Steelbook, coffrets Predator et VOD depuis le 20 février 2019. Edité par 20th Century Fox. Le site et la page Facebook de l'éditeur.
 
Le Predator original de John Mc Tiernan restant un classique à voir à tout prix et d'autres films du genre demeurant à découvrir dans la catégorie une nouvelle année côté blockbusters.
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12 mars 2019 2 12 /03 /mars /2019 22:16
Chair de Poule 2

Chair de Poule 2 n'est pas un mauvais film, ni même un mauvais film d'horreur, c'est un film qui surfe un peu sur la vague des Conjuring et autres poupées possédées mais pour donner de petits frissons aux enfants ou aux adolescents impressionnables. Ari Sandel qui est surtout connu pour avoir gagné l'oscar du meilleur court-métrage en 2007 avec West Bank Story, variation musicale autour de Roméo et Juliette, mettant en scène un jeune soldat israélien qui tombe amoureux d'une caissière Palestinienne en dépit de la haine qui existe entre leurs deux familles, est ici aux manettes de la réalisation.
 

Dans ce Chair de Poule 2, le réalisateur est un peu en pilotage automatique, un yesman à qui on demande de faire quelque chose de formaté, qui ne dépasse pas, et qui reste divertissant, et qui remplit son contrat. Le film est loin d'être mauvais ou infamant mais on espérait quand même mieux d'une adaptation de l'Univers de R.L Stine, sorte de Stephen King pour enfants des années 90.

Et la "nostalgie" 90's est là pourtant, énormément de choses y font penser dans le film, voire même de la nostalgie 80's, de Ferris Bueller à E.T en passant par Poltergeist ou Gremlins. Même le 2000's Monster House de Gil Kenan, produit par Steven Spielberg et Robert Zemeckis semble être convoqué, mais le problème est qu'on reste toujours à la surface de ces références, et que le scénario tout comme le traitement de l'image n'en fait pas grand chose de plus.

C'est un honnête ride, à mi chemin de plusieurs genres et films, dont Jumanji étrangement, par certains côtés, mais rien ne fait dépasser l'intrigue ou le film. Et ce qui aurait pu être une sympathique variation autour d'une poupée maléfique, sorte de Chucky pour les enfants/adolescents devient juste une foire au monstre intéressante mais un peu vide.

Quitte à revoir un film comme Jumanji, Poltergeist, Gremlins, Monster House, E.T ou Ferris Bueller, autant revoir les originaux qui n'ont pas pris une ride et qui ont en sous-texte, bien plus à dire que cette anecdotique adaptation de l'univers de R.L Stine.

L'intervention de R.L Stine interprété encore par Jack Black est sympa, quoique très anecdotique, et le petit rôle de Ken Jeong qui cabotine pas mal est lui aussi plutôt agréable sans être transcendant ou réellement utile à l'intrigue. On appréciera quand même la tentative de relier Nicolaï Tesla (assez grande idole de l'undeground américain et de la pop culture) et fantastique, même si le principe de l'utilisation de son invention pour servir les desseins de Slappy n'est pas très clair en soi. On retrouve d'ailleurs le personnage de Slappy avec plaisir, mais l'intrigue est moins centrée sur lui que sur une hypothétique foire aux monstres qui pourrait tout autant être dans un opus de la Nuit au Musée. Alors que la simple figure de la marionnette aurait pu être l'occasion de détourner les codes du film d'horreur, et d'en faire un anti-E.T réjouissant et iconoclaste façon Joe Dante.

Dans les années 90, les séries Fais moi peur (dans le style de Chair de Poule), et Chair de poule la série par la suite, étaient plus fidèles aux livres de Stine, et plus intéressantes dans leur sous-texte sur l'adolescence que le film.
Les bonus du dvd sont assez accès gamin, des featurettes, un karaoké avec Slappy, etc... mais toujours agréable à visionner.

La fin semble annoncer un 3, en espérant que ce futur opus sera plus fouillé dans son histoire, surtout au vu de la promesse que la fin semble faire, sur le principe de création, tout ça.

En DVD, Blu-Ray, Blu-Ray 4K Ultra HD, coffret Chair de poule 1 & 2 et VOD depuis le 6 mars 2019. Edité par Sony Pictures France. Le site et la page Facebook de l'éditeur.

Retrouvez ce film et bien d'autres dans les catégories le top cinéma du début d'année et côté dessin animé américain en 2019.

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25 février 2019 1 25 /02 /février /2019 17:17
L'Ombre d'Emily

Paul Feig est le type même du réalisateur yesman hollywoodien, capable du pire (Sos Fantôme 3) comme du meilleur (dont ce "l'Ombre d'Emily" fait d'ailleurs parti). Essentiellement réalisateur de télévision, notamment de séries télé parmi lesquelles la création de l'excellente série Freaks and Geeks, puis la réalisation d'épisodes des années campus, réalisateur d'un premier long-métrage, I'm David (2003), (sorte d'Empire du Soleil beaucoup moins inspiré) échec critique et public qui le conduira à retourner à la série télé (de Weeds, à 30 rocks en passant par The Office, ou Mad Men),  l'homme ne brille pas pour un seul chef d'oeuvre cinématographique. Même si contrairement à son SOS Fantôme 3 totalement raté, le buddy movie féminin les Flingueuses avec Melissa Mc Carthy et Sandra Bullock avait été lui une très agréable surprise et Mes meilleurs amies, un joli succès public qui lui permis d'ailleurs de tourner les Flingueuses, Spy est lui en revanche, juste passable. Pas mauvais mais relativement trés anecdotique, et une fois sorti de la salle de cinéma, on a vite oublié de quoi il est question.

Il semble en revanche qu'avec ce l'Ombre d'Emily, tiré d'un roman de Darcy Bell, Disparue, publié en 2017, cette donne soit appelée à changer. Succès critique et avec une bonne réception du public, le film flirte avec des films à ambiance comme Gone Girl de David Fincher (on pense souvent d'ailleurs à ce dernier pour les similitudes de récit). Le grand intérêt du film est aussi dans sa manière d'utiliser le VLOG de l'héroïne comme manière de raconter le récit, et de faire avancer l'enquête policière qu'elle mène. La fin est aussi très intrigante dans sa volonté d'afficher des cartons comme si on parlait d'une histoire vraie, comme c'est le cas dans les biopics ou plus étrangement dans le film de Night Shyamalan, Incassable. Une autre des particularités du film est d'utiliser des musiques de chanteurs français, notamment Gainsbourg, et le plus fou c'est que ça marche totalement avec le sujet.  Et une allusion plus qu'évidente au chef d'oeuvre d'Henri George Clouzot, le film Les Diaboliques, vers lequel l'Ombre d'Emily lorgne un peu, sans toutefois l'égaler.

L'histoire en quelques mots raconte le quotidien de Stéphanie Smothers, sorte de Brie Van de Camp moderne et beaucoup plus jeune, mère parfaite et qui filerait des complexe à cette dernière. Veuve, et mère célibataire d'un petit garçon, elle se heurte aux moqueries des autres parents d'élèves, qui sont aussi ses "amis et amies" mais qu'elle ne manque pas de bousculer également. Elle est loin d'être la victime d'un harcèlement adulte. Son univers plutôt bien rangé bascule toutefois lorsqu'elle fait la connaissance d'Emily Nelson, la jolie maman de l'ami de son fils. Emily travaille dans la mode, et son irruption dans le quotidien rangé et organisé de Stéphanie va avoir l'effet d'une bombe.

Un jour, Emily propose à Stéphanie que leurs enfants jouent ensemble chez Emily, et cette dernière propose à Stéphanie, un martini, elle qui ne boit jamais d'alcool. Ce rendez-vous improvisé devient un jeu organisé, et elles finissent par devenir totalement amies au point d'être les meilleurs amies du monde. Emily apporte à Stéphanie, son parler franc, le fait qu'elle vienne de la ville, et des astuces pour ne pas se laisser marcher sur les pieds, et Stéphanie apporte à Emily son côté organisé, sincère, gentil et lui fait découvrir son blog d'astuce pour mamans. Un lien trés profond les unis, et lorsqu'Emily disparaît du jour au lendemain, sans aucun mot, et sans aucune nouvelles pendant plusieurs jours, Stéphanie va décider de mener l'enquête pour retrouver sa meilleur amie.

Cette enquête n'ira pas sans heurt, ni sans révélations incroyables, et Stéphanie va découvrir le passé de son amie sous un jour totalement nouveau. 

Même si Blake Lively est vraiment intéressante dans le film et que son partage mi-blanc, mi-noir est vraiment bien incarné et fouillé, c'est réellement Anna Kendrick, qui tire son épingle du jeu, littéralement géniale, un jeu rempli de micro expressions, elle compose une Stéphanie juste parfaite, et vole parfois la vedette à Blake. A noter que le comédien, Henry Golding dont c'est le second film est des plus convaincant dans le rôle du mari "soumis" et éperdu d'amour d'Emily.

On prend un réel plaisir à suivre les traces d'Emily, et le passé de cette dernière que Stéphanie remue à qui mieux, mieux. Les nombreux rebondissements de l'intrigue sont bien amenés, et au moment de la fin du film, on ne souhaite qu'une chose, que ce stand-alone devienne une nouvelle franchise, tant le personnage de Stéphanie Smothers est attachant, même dans sa "parfaititude". On espère d'ailleurs qu'une suite sera rapidement mise en chantier, tellement ce serait merveilleux de retrouver ce personnage. Salut les Mamans !!

Au niveau des bonus, un très intéressant making of de 18 minutes nous en apprend un peu plus sur le film, un flash mob avec les personnages du film qui devait à l'origine clore le film et son making of, des scènes coupées et un commentaire audio.

En DVD, Blu-Ray et VOD depuis le 8 février 2019. Edité par Metropolitan Filmexport. Le site et la page Facebook de l'éditeur.

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22 février 2019 5 22 /02 /février /2019 20:01
Venom

Le réalisateur de Bienvenue à Zombieland, et de Gangster Squad, Ruben Fleischer, s'attaque à un des personnages anti-héros/antagoniste les plus décriés de l'écurie Marvel :  Vénom. Ce dernier qui n'avait eu le droit qu'à un film dans lequel le personnage faisait de la figuration active mais sans plus, car son réalisateur Sam Raimi, se l'était fait imposer par le studio sans grand enthousiasme pour le personnage ; se retrouve ici avec son propre stand-alone, origine story. A l'origine prévu comme un spin-off de Spider-man 3, Vénom possède maintenant une vraie identité personnelle, mais peine à convaincre.

Et contrairement à ce que la campagne de bashing pré-sortie du film pouvait suggérer, le résultat final n'est pas aussi catastrophique qu'on aurait pu le craindre, même si il est loin de convaincre complètement non plus. Malgré de relatives incohérences, un peu gênantes parfois, le film même s'il ne dépasse jamais l'ambition d'un produit de studio comme un autre est loin d'être inintéressant.

Tom Hardy campe un Eddie Brock, assez convaincant en soi et sa relation avec le symbiote notamment Vénom, rappelle un peu la cohabitation de Octopus avec ses tentacules, la dimension Shakespearienne en moins malheureusement . De sorte que le film ne dépasse malheureusement jamais l'humour PG13 d'un film qui a l'origine était prévu pour être Rated R. Et ça se sent malheureusement beaucoup dans le film. Et d'anti-héros, un brin subversif (créé à l'origine par Todd Mc Farlane), il devient un clone plus violent de Spider-man quasiment. Et c'est réellement de ça dont il est question, car le Tisseur n'existe pas dans cet "univers filmique car il est parti aider les Avengers. L'adversaire le plus emblématique de Spidey, son quasi miroir (Eddie Brock/ Peter Parker), et celui qui lui amène sa noirceur par l'entremise du symbiote est du coup dépossédé en partie de son intérêt.

Le film se suit sans déplaisir, mais il manque quand même une vraie structure narrative, et un vrai point de vue mythologique pour donner une vraie origine story réellement intéressante et adulte à ce personnage très célèbre de Marvel. On se prend presque à regretter Topher Grace, loin d'être exceptionnel déjà, dans le Vénom de Sam Raimi, tant ce nouveau film manque d'épaisseur. Et une grosse incohérence dans le film, le visuel de Vénom est lié au tisseur, mais ici, foin de tisseur, du coup, on ne comprend pas bien pourquoi Vénom a tout de l'Araignée, puisque Peter n'a pas été contaminé par lui.
On notera aussi un retournement de veste du symbiote Vénom un peu rapide, et des clins d'yeux, volontaire ou non à E.T de Steven Spielberg mais sans la profondeur thématique de ce dernier.

Les SFX sont assez inégaux et varient de super à illisibles (cf le dernier combat du film, pire qu'un combat de robots dans Transformers). Apparemment le film a bien marché au box office, et il sera probablement lié à une suite. On espère juste que la suite sera plus intéressante et plus à même de traduire l'intérêt du personnage de Mc Farlanne. On est content de retrouver Michelle Williams, transfuge de la série Dawson, mais relativement déçu pour elle que ce soit dans ce film là. Riz Ahmed de son côté campe un antagoniste pas mal mais loin d'être inoubliable, sorte d'"Elon Musk" négatif.

Les bonus sont très correct en revanche : scènes supprimées, mode Vénom pour arrêter le film en cours et avoir droit à des easters eggs et références expliquées, des featurettes, making off et le traditionnel commentaire audio. En plus, de ces bonus relativement complet, une deuxième galette Bluray propose un documentaire lui réellement intéressant sur le personnage et son évolution de la BD à l'écran.

En DVD, Blu-Ray, Blu-Ray 4K Ultra HD, et VOD depuis le 18 février 2019. Edité par Sony Pictures France. Le site et la page Facebook de l'éditeur.
 
Retrouvez ce film et bien d'autres sur Cinetrafic dans les catégories toutes les productions de l'année en cours et le cinéma palpitant en 2019.



 

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20 février 2019 3 20 /02 /février /2019 17:16
Manhunt

Etant un fan de John Woo, depuis ses débuts à Honk-Kong et l'avancée de sa carrière là-bas que ce soit dans The Killer, une balle dans la tête, les syndicats du crime 1 et 2, ou A toute épreuve, jusqu'à sa période américaine, Broken Arrow, Volte Face, même Mission Impossible 2 a grâce à mes yeux (un peu plus de réserve sur Wintalkers ou Paycheck), voir le tout dernier de ses films, et dans un retour au cinéma de ses origines avait quelque chose de très excitant. J'avais moins suivi la suite de sa carrière après Paycheck, à l'exception de son retour au cinéma asiatique dans le superbe les 3 Royaumes.

Malheureusement, passé le premier acte du film, vraiment réjouissant, l'excitation est retombée un peu vite. Bien évidemment tout n'est pas à jeter dans le film et il possède quelques très très belles fulgurances visuelles, et d'assez beau cadre ou mouvement de caméra, jamais gratuit mais même si l'ambiance de ce film d'action thriller est assez plaisante, l'intérêt pour le film peine à démarrer, tant on a l'impression d'assister à un exercice de style, à mi chemin de l'expérimentation artistique, voire arty, dans ce que le terme a de plus "péjoratif". Ainsi, on se retrouve face à un film qui essaie beaucoup de choses mais dont les éléments intrinsèques manquent de liant pour emporter l'adhésion du spectateur.

On retrouve bien évidemment les gimmicks de Woo, que ce soit les combats superbement chorégraphiés, les ballets de voitures comme dans MI:2, le sang ou encore les symboles qui n'appartiennent qu'à lui comme les colombes et les flammes, ou les chargeurs de pistolet non réaliste, mais même ces derniers éléments font un peu toc. Pour tout dire on a l'impression d'assister à un "pot-pourri" de toute sa carrière de réalisateur, comme si il y avait des allusions à chacun de ses films tournés pendant sa vie.

Le film Manhunt est un remake d'un film hong-kongais bien plus vieux de 1976. John Woo après la mort de l'acteur du film éponyme Ken Katamura en 2014, voulait faire un film pour lui rendre un dernier hommage. En effet, il déclarait dans une interview « Ken Takakura est l'un de mes acteurs favoris dans le monde. C'était mon idole et il a influencé beaucoup de mes films. L'image de Chow Yun-fat dans Le Syndicat du crime a été inspirée par l'image et le style de Takakura. Je voulais faire un film dédié à Ken Takakura» . Un producteur chinois, Peter Lam, apprenant son désir, lui propose de réaliser un remake du film "Kimi yo fundo no kawa wo watare" (le titre original du film,sorti aux États-Unis sous le titre de Manhunt. Le film dont l'acteur principal était Ken Takakura était tiré du roman Kimi yo Fundo no Kawa o Watare de Jukô Nishimura.

Pour un budget avoisinant les 50 millions de dollars, John Woo se fait plaisir et met en scène l'histoire d'un procureur qui est pourchassé pour un meurtre qu'il n'a pas commis, et qui est traqué à la fois par un policier trés tenace, et par la mafia qui veut éliminer ce témoin gênant de leurs activités pour le moins trouble. Rempli de faux semblants, et de mensonge sur les apparences, le film est un efficace polar de série B. Le fait que deux tueuses soient des femmes jouent habilement sur les récents bouleversements féministes qui ont secoué l'industrie cinématographique quasi mondiale, et les références aux vieux films, et aux vieux cinéma du type de celui de Melville ou Godard apporte une certain singularité à l'oeuvre. Melville est pour rappel un des réalisateurs préférés de Woo, puisqu'il a toujours dit et répété que le Samouraï était un de ses films favoris du réalisateur français.

La traque du procureur par le policier intègre, et revanchard se suit sans aucun déplaisir, et le manque d'accroche au récit, est plus le fait de ce côté parfois à la limite de l'expérimentation stylistique que dû à des réelles carences de scénario. On retiendra une magnifique idée. La caméra filme en oeil de Dieu d'assez haut (un plan en plongée à 90°), une mariée, dont la robe se couvre du sang de son fiancé qui vient de se suicider d'une balle dans la tête. Ce sang qui envahit la blancheur de sa robe comme une impossibilité d'un bonheur parfait, qui s’entache du deuil de son "mari" le jour même de son bonheur devant censément être le plus intense ; est une idée incroyable, et on regrette presque la rareté de ce genre de fulgurances visuelles.

Le film est tout de même loin d'être un navet, et le spectateur moins exigeant se contentera des magnifiques chorégraphies d'actions qui rappellent le Woo des grands jours. On a une impression très diffuse qui parcours tout le métrage, car ce dernier parle énormément de morts, de passages, de transmissions, un peu comme si Woo faisait un film quasi testamentaire. Et ce sentiment met aussi le spectateur assez mal à l'aise.  Aux dernières nouvelles, John Woo envisagerait un remake de son film The Killer, une manière sans doute de faire le bilan de sa vie de cinéaste, avant de se réinventer qui sait (un peu comme va l'être le projet de réadaptation de West Side Story pour Steven Spielberg). On attend en tout cas de voir le résultat avec impatience même si les dernières news sur cette arlésienne de Woo (annoncée depuis 2011), date de 2015.

Etant un fan de John Woo, depuis ses débuts à Honk-Kong et l'avancée de sa carrière là-bas que ce soit dans The Killer, une balle dans la tête, les syndicats du crime 1 et 2, ou A toute épreuve, jusqu'à sa période américaine, Broken Arrow, Volte Face, même Mission Impossible 2 a grâce à mes yeux (un peu plus de réserve sur Wintalkers ou Paycheck), voir le tout dernier de ses films, et dans un retour au cinéma de ses origines avait quelque chose de très excitant. J'avais moins suivi la suite de sa carrière après Paycheck, à l'exception de son retour au cinéma asiatique dans le superbe les 3 Royaumes.

Malheureusement, passé le premier acte du film, vraiment réjouissant, l'excitation est retombée un peu vite. Bien évidemment tout n'est pas à jeter dans le film et il possède quelques très très belles fulgurances visuelles, et d'assez beau cadre ou mouvement de caméra, jamais gratuit mais même si l'ambiance de ce film d'action thriller est assez plaisante, l'intérêt pour le film peine à démarrer, tant on a l'impression d'assister à un exercice de style, à mi chemin de l'expérimentation artistique, voire arty, dans ce que le terme a de plus "péjoratif". Ainsi, on se retrouve face à un film qui essaie beaucoup de choses mais dont les éléments intrinsèques manquent de liant pour emporter l'adhésion du spectateur.

On retrouve bien évidemment les gimmicks de Woo, que ce soit les combats superbement chorégraphiés, les ballets de voitures comme dans MI:2, le sang ou encore les symboles qui n'appartiennent qu'à lui comme les colombes et les flammes, ou les chargeurs de pistolet non réaliste, mais même ces derniers éléments font un peu toc. Pour tout dire on a l'impression d'assister à un "pot-pourri" de toute sa carrière de réalisateur, comme si il y avait des allusions à chacun de ses films tournés pendant sa vie.

Le film Manhunt est un remake d'un film hong-kongais bien plus vieux de 1976. John Woo après la mort de l'acteur du film éponyme Ken Katamura en 2014, voulait faire un film pour lui rendre un dernier hommage. En effet, il déclarait dans une interview « Ken Takakura est l'un de mes acteurs favoris dans le monde. C'était mon idole et il a influencé beaucoup de mes films. L'image de Chow Yun-fat dans Le Syndicat du crime a été inspirée par l'image et le style de Takakura. Je voulais faire un film dédié à Ken Takakura» . Un producteur chinois, Peter Lam, apprenant son désir, lui propose de réaliser un remake du film "Kimi yo fundo no kawa wo watare" (le titre original du film,sorti aux États-Unis sous le titre de Manhunt. Le film dont l'acteur principal était Ken Takakura était tiré du roman Kimi yo Fundo no Kawa o Watare de Jukô Nishimura.

Pour un budget avoisinant les 50 millions de dollars, John Woo se fait plaisir et met en scène l'histoire d'un procureur qui est pourchassé pour un meurtre qu'il n'a pas commis, et qui est traqué à la fois par un policier trés tenace, et par la mafia qui veut éliminer ce témoin gênant de leurs activités pour le moins trouble. Rempli de faux semblants, et de mensonge sur les apparences, le film est un efficace polar de série B. Le fait que deux tueuses soient des femmes jouent habilement sur les récents bouleversements féministes qui ont secoué l'industrie cinématographique quasi mondiale, et les références aux vieux films, et aux vieux cinéma du type de celui de Melville ou Godard apporte une certain singularité à l'oeuvre. Melville est pour rappel un des réalisateurs préférés de Woo, puisqu'il a toujours dit et répété que le Samouraï était un de ses films favoris du réalisateur français.

La traque du procureur par le policier intègre, et revanchard se suit sans aucun déplaisir, et le manque d'accroche au récit, est plus le fait de ce côté parfois à la limite de l'expérimentation stylistique que dû à des réelles carences de scénario. On retiendra une magnifique idée. La caméra filme en oeil de Dieu d'assez haut (un plan en plongée à 90°), une mariée, dont la robe se couvre du sang de son fiancé qui vient de se suicider d'une balle dans la tête. Ce sang qui envahit la blancheur de sa robe comme une impossibilité d'un bonheur parfait, qui s’entache du deuil de son "mari" le jour même de son bonheur devant censément être le plus intense ; est une idée incroyable, et on regrette presque la rareté de ce genre de fulgurances visuelles.

Le film est tout de même loin d'être un navet, et le spectateur moins exigeant se contentera des magnifiques chorégraphies d'actions qui rappellent le Woo des grands jours. On a une impression très diffuse qui parcours tout le métrage, car ce dernier parle énormément de morts, de passages, de transmissions, un peu comme si Woo faisait un film quasi testamentaire. Et ce sentiment met aussi le spectateur assez mal à l'aise.  Aux dernières nouvelles, John Woo envisagerait un remake de son film The Killer, une manière sans doute de faire le bilan de sa vie de cinéaste, avant de se réinventer qui sait (un peu comme va l'être le projet de réadaptation de West Side Story pour Steven Spielberg). On attend en tout cas de voir le résultat avec impatience même si les dernières news sur cette arlésienne de Woo (annoncée depuis 2011), date de 2015.

En DVD, Blu-Ray et VOD depuis le 8 février 2019. Edité par Metropolitan Filmexport), Le site et la page Facebook de l'éditeur.
 
Retrouvez ce film dans les catégories les films appréciés du public en 2019 et l'adrénaline venue d'Asie cette année.

 

 

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23 janvier 2019 3 23 /01 /janvier /2019 14:39
Peppermint

Face au 5eme film de Pierre Morel et n'ayant pas vu Gunman, la circonspection est de rigueur. Débutant sa carrière de réalisateur par l'anecdotique mais un peu plagiaire Banlieue 13, et la poursuivant ensuite avec le beaucoup plus intéressant Taken, film qui a propulsé Liam Neeson dans le rôle récurrent de père absent partant à la recherche ou dans la vengeance d'une fille ou d'un fils, disparu ou tué, Pierre Morel est un réalisateur de film d'action qu'on prend plaisir à retrouver, un solide "executionner" comme disent les américains, de films en films. Un peu comme  Louis Letterier, même si la préférence va clairement à ce dernier.

Dans ce Peppermint dont le titre est tiré d'une réplique de la petite fille de l'héroïne qui réclame une glace "peppermint" à sa mère à la fête foraine avant son exécution sommaire par des mafieux locaux, on suit les tribulations de Riley North ( incandescente Jennifer Garner) qui pour venger la mort de son mari et de sa fille se met en chasse contre les responsables non seulement de leur mort mais aussi de leur non justice.

Riley North vit avec sa petite fille et son mari, garagiste de son état. Et le jour de l'anniversaire de son enfant, elle demande à son mari de gérer le jour J, pendant que Riley doit travailler à la banque qui l'emploie. Le mari accepte, et juste avant reçoit un appel d'un ami qui lui demande de l'aider à voler une cargaison de drogue imagine t-on à des mafieux mexicains. Le mari dit à son ami qu'il doit réfléchir et qu'il lui donnera sa réponse plus tard.
Le soir lorsque Riley rentre de son travail trés tard car son patron l'a obligé à faire la fermeture de la banque, elle trouve son mari et sa petite fille, seul dans la maison décorée, et pour le moins décontenancé. Personne n'est venue au goûter d'anniversaire de sa fille, et lorsque Riley consulte son répondeur, elle comprend pourquoi. Mandy la femme la plus riche du quartier a invité tous les enfants à une fête pour se venger d'un problème minime que lui a causé Riley sur le parking d'un centre-commercial, une vague histoire de place de parking réservée à son groupe.

Riley est furieuse et triste pour sa petite fille et lui propose de pas se laisser abattre et d'aller quand même s'amuser, en mangeant une pizza, tous les trois, une glace, et un tour à la fête foraine. De son côté son mari, rappelle son ami pour lui dire qu'il refuse le "boulot" qu'il lui propose. Il tombe sur son répondeur et pour cause, puisque l'ami est déjà au main du mafieux qu'il voulait dépouiller, et que ce dernier l'ayant appris, est en train de le torturer, puis il le tue.

Riley, son mari, et sa fille, partent donc pour cette soirée improvisée, soirée qui n'aurait pas eu lieu si la femme antipathique n'avait pas invité tous les amis de sa fille à une fête pour se venger. Bref, les deux parents et l'enfant passent une bonne soirée sur les manèges et autres barbe à papa pour rattraper ce jour de fête gâché. Le groupe s'achète une glace, "peppermint" pour la petite fille, et recommence à déambuler, Riley se rend compte qu'elle n'a pas eu de serviette en papier, et retourne sur ses pas pour en demander. Son mari et sa petite fille continuent seuls, et c'est là que le drame survient, puisqu'une voiture émerge et roule le long de la rue, puis les vitres se baissent et en sortent des armes automatiques qui exécutent sommairement le mari, et forcément la petite fille qui était à côté. Riley assiste impuissante à la scène, et accourt vers eux, mais elle reçoit également des balles et s'évanouit.

Mais ceci n'est pas le début du film, ceci est un flashback car le film s'ouvre sur une voiture qui se secoue et dans laquelle on entend un "couple" possiblement pousser des cris comme si ils faisaient l'amour, mais en réalité ils se battent, ou plutôt la femme du "couple" est en train de coller une dérouillée à l'homme, elle finit par sortir un pistolet et le tuer. Cette femme c'est Riley North. Ensuite survient le flashback expliqué plus haut.

Suite aux meurtres de son mari et de sa fille ; le fameux lieu commun au cinéma et dans les comics connu sous le nom de "woman in fridge" (la femme dans le frigo) et qui a donné lieu à énormément de film de vengeance parmi lesquels Death Wish (avec Charles Bronson), plus récemment à un niveau presque parodique, John Wick et à un genre en soi, le "vigilante movie" ; Riley North décide de se venger. Appelée en qualité de témoin oculaire au procès des tueurs qui ont été arrêté mais relâché tout aussitôt par l'entremise d'un avocat véreux et d'un juge pour le moins ambiguë lui aussi, elle se précipite sur les prévenus en plein milieu du tribunal après l'arrêt de leur acquittement animée de la ferme intention de les tuer. Mais le juge décide de la faire interner en psychiatrie et dans l'ambulance qui la conduit à l'asile, elle s'évade, et disparaît dans la nature, pendant 5 ans. 5 ans pendant lesquels elle devient une tueuse hors-pair, et au bout de ces 5 ans, la date anniversaire de la mort de sa famille, elle revient exécuter non seulement les tueurs et probablement le commanditaire mais aussi ceux qu'elle estime responsable de leur acquittement. Et en parallèle on suit l'enquête de deux policiers de L.A qui enquêtent sur les crimes des meurtriers de la famille de Riley, puisque chacun des 3 hommes qui étaient dans la voiture ce funeste soir est assassiné à son tour. Et tout porte à croire que la coupable est Riley North.

Le réalisateur a dit en interview qu'il reçoit énormément de scénarios dans la lignée du film de vengeance, mais qu'un seul a eu grâce à ses yeux, car il avait eu en le lisant l'impression réelle que le scénariste ne s'était pas contenté de remplacer "il" par "elle" dedans pour coller à la mode actuelle Hollywood de la féminisation des héros, mais avait réellement écrit un sujet sur une femme, et une mère et que c'est proprement cela qui l'avait séduit pour le réaliser.

Au final, le film est effectivement assez fortement féministe, montrant une femme d'action parfaitement crédible, et Jennifer Garner, actrice rompue à l'action depuis Alias, ou le film Daredevil ne déroge jamais à sa réputation de femme forte. Malheureusement et sans vouloir effectuer de comparaison, le film n'arrive malheureusement jamais au niveau de la dramaturgie d'un Death Wish par exemple, mais il vaut essentiellement pour la performance physique de ka flamboyante Jennifer Garner dans le rôle de cette femme qui a tout perdu et n'a plus rien à perdre. Les seconds rôles ne sont pas en reste, notamment le comédien qui interprète le sergent Moises. 

Il est à noter que même si la réalisation est assez classique dans son ensemble, Pierre Morel culmine comme souvent dans les scènes d'actions, dynamiques et parfaitement chorégraphiées. On retrouve la maestria de Taken dans les lieux clos ou exiguë, tel que les couloirs, une voiture, ou encore un magasin de pinata. Et il faut aussi mettre à son profit, une très belle image symbolique. A un moment de sa vendetta, Riley North vient se recueillir sur la tombe de sa famille, et elle s'adosse contre cette dernière. Son corps cache complètement le nom de famille, à l'exception du début du mot. C'est ainsi qu'on peut lire "NO", autrement dit, une personne qui n'existe  quasiment plus ou bien une personne qui refuse la fatalité de son existence. Sachant que le héros est une femme, cela apporte encore plus de force au message féministe du film.

Au final, on est face à une série B de plutôt bonne facture, qui n'est certes pas un excellent film, mais qui a pour elle le mérite d'oser autre chose que le sempiternel macho ou pas qui venge sa femme ou ses enfants assassinés par des ordures. Rien que pour ça, le film mérite qu'on lui donne sa chance.

Au niveau des bonus, une featurette anecdotique de Garner qui dit qu'elle a adoré faire le film, un peu comme d'habitude à Hollywood, et un entretien avec Pierre Morel sans langue de bois dans lequel on apprend pas mal de choses intéressante sur lui et son cinéma. Egalement le fait qu'il n'aime pas les suites, aussi si Peppermint 2 il y a, bien que la fin soit juste symbolique elle aussi, il y à fort à parier sur le fait que Morel ne le réalise pas.

 

En DVD et Blu-Ray le 19 janvier 2018, et également en VOD. Edité par Metropolitan Filmexport. Lien vers le site et la page Facebook de l'éditeur.
 
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