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28 octobre 2018 7 28 /10 /octobre /2018 18:09
Jurassic World : The Fall and Kingdom

Après Colin Trevorrow et son plutôt réussi premier opus, essentiellement centré sur la notion de "reboot"  et de suite, et comment des créateurs se retrouvent presque obligé à donner à leur public ce qu'il réclame, c'est à dire toujours plus de gigantisme pour empêcher l'"ennui" ; c'est au tour de Juan Antonio Bayona, le petit génie ibérique déjà à l'origine de l'Orphelinat, The Impossible, et A monster calls de s'attaquer à la franchise, initiée par Steven Spielberg en 1993. Mais l'intelligence de l'espagnol est telle qu'il donne dès les premières séquences le gigantisme et la surenchère dans l'action à son spectateur, refaisant par endroits le premier Jurassic Park de Spielberg de manière taquine, offrant à son public ce qu'il est venu chercher par contrat tacite si on en croit les producteurs actuels comme le disait Jurassic World ;  avant de faire littéralement exploser l'île , et de proposer une deuxième partie de film lorgnant beaucoup plus sur un huis-clos claustrophobique à mi-chemin entre le film de vampire baroque (l'imaginerie de Dracula est convoquée dans une séquence où un dinosaure génétiquement modifié rampe sur un mur, comme dans le Dracula de John Badam (1979) avec Frank Langella) et le manifeste écolo-politique sur les dangers du clonage (rappel des deux premiers Jurassic Park).

Bayona se fait réellement plaisir dans cette deuxième partie et nous offre le film dont il rêve réellement (c'est d'ailleurs un plaisir de l'entendre en parler dans le makin-of du film), se permettant même des références peut-être consciente ou non, au petit chaperon rouge de Charles Perrault. Le film oscille en permanence entre conte baroque et pamphlet décrivant une société ou non seulement le spectacle veut utiliser les dinosaures et leurs capacités, mais tout autant les zoos, les militaires, les dictateurs et autres caïds mafieux. En effet, après qu'Owen et Claire aient récupéré les dinosaures, et se soient fait trahir par les militaires qui les accompagnaient dans cette mission (comme les militaires du monde perdu), le propriétaire de Ingen qui a succédé à John Hammond, décède et son second organise dans le manoir une vente aux enchères au plus offrant, pour "refourguer" les dinosaures comme de vulgaires attraction de foire, ou élément d'actions, comme les gens s'achèteraient un lionceau ou autre animal interdit à la vente en animalerie. Les clients affluent de tous les pays, Russie, USA, Chine, etc... mais un grain de sable va se positionner dans cette machinerie parfaitement huilée et déclencher le chaos. On en dira pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte à ceux et celles qui n'auraient pas encore vu le film, mais on peut toutefois dire que la fin offre un début d'épisode 3, qu'on espère final à la saga, et qui s'il tient les promesses qu'il semble proposer pourrait donner lieu au meilleur film de la saga. Juan Antonio Bayona ne sera malheureusement pas de la partie, car Colin Trevorrow, évincé de l'épisode 9 de Star Wars au profit de J.J.Abrahms reviendra à la réalisation dans ce troisième épisode de Jurassic World.

Bayona et ses scénaristes proposent en tout cas une belle évolution des personnages, faisant de Claire un personnage fort dans la lignée de la Furiosa de George Miller, une vraie femme forte, que le premier épisode avait déjà un peu esquissé mais qui trouve sa pleine mesure féministe dans ce nouvel opus. Owen et Claire sont d'ailleurs ultra complémentaires et c'est un bonheur de voir le sommet de cette complémentarité dans le climax du film. Les personnages secondaires sont loin d'être inutiles, et le plaisir de retrouver Ian Malcolm dans un court caméo de Jeff Goldblum est bien présent.

Au niveau des bonus, le dvd du film propose plusieurs featurettes un peu anecdotiques mais intéressantes, et un making-of passionnant, quoique bien trop court. Un journal de bord du tournage tenu par Chris Pratt est également à l'oeuvre, donnant la parole à des gens aussi divers que le préparateur cascade ou l'ingé son, drôle et indispensable.


En DVD, Blu-ray et VOD depuis le 9 Octobre 2018. Edité par Universal Pictures : le site et la page Facebook de l'éditeur.

Retrouvez ce film et bien d'autres dans les catégories de l'excellent cinéma avec de l'action
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