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23 janvier 2019 3 23 /01 /janvier /2019 14:39
Peppermint

Face au 5eme film de Pierre Morel et n'ayant pas vu Gunman, la circonspection est de rigueur. Débutant sa carrière de réalisateur par l'anecdotique mais un peu plagiaire Banlieue 13, et la poursuivant ensuite avec le beaucoup plus intéressant Taken, film qui a propulsé Liam Neeson dans le rôle récurrent de père absent partant à la recherche ou dans la vengeance d'une fille ou d'un fils, disparu ou tué, Pierre Morel est un réalisateur de film d'action qu'on prend plaisir à retrouver, un solide "executionner" comme disent les américains, de films en films. Un peu comme  Louis Letterier, même si la préférence va clairement à ce dernier.

Dans ce Peppermint dont le titre est tiré d'une réplique de la petite fille de l'héroïne qui réclame une glace "peppermint" à sa mère à la fête foraine avant son exécution sommaire par des mafieux locaux, on suit les tribulations de Riley North ( incandescente Jennifer Garner) qui pour venger la mort de son mari et de sa fille se met en chasse contre les responsables non seulement de leur mort mais aussi de leur non justice.

Riley North vit avec sa petite fille et son mari, garagiste de son état. Et le jour de l'anniversaire de son enfant, elle demande à son mari de gérer le jour J, pendant que Riley doit travailler à la banque qui l'emploie. Le mari accepte, et juste avant reçoit un appel d'un ami qui lui demande de l'aider à voler une cargaison de drogue imagine t-on à des mafieux mexicains. Le mari dit à son ami qu'il doit réfléchir et qu'il lui donnera sa réponse plus tard.
Le soir lorsque Riley rentre de son travail trés tard car son patron l'a obligé à faire la fermeture de la banque, elle trouve son mari et sa petite fille, seul dans la maison décorée, et pour le moins décontenancé. Personne n'est venue au goûter d'anniversaire de sa fille, et lorsque Riley consulte son répondeur, elle comprend pourquoi. Mandy la femme la plus riche du quartier a invité tous les enfants à une fête pour se venger d'un problème minime que lui a causé Riley sur le parking d'un centre-commercial, une vague histoire de place de parking réservée à son groupe.

Riley est furieuse et triste pour sa petite fille et lui propose de pas se laisser abattre et d'aller quand même s'amuser, en mangeant une pizza, tous les trois, une glace, et un tour à la fête foraine. De son côté son mari, rappelle son ami pour lui dire qu'il refuse le "boulot" qu'il lui propose. Il tombe sur son répondeur et pour cause, puisque l'ami est déjà au main du mafieux qu'il voulait dépouiller, et que ce dernier l'ayant appris, est en train de le torturer, puis il le tue.

Riley, son mari, et sa fille, partent donc pour cette soirée improvisée, soirée qui n'aurait pas eu lieu si la femme antipathique n'avait pas invité tous les amis de sa fille à une fête pour se venger. Bref, les deux parents et l'enfant passent une bonne soirée sur les manèges et autres barbe à papa pour rattraper ce jour de fête gâché. Le groupe s'achète une glace, "peppermint" pour la petite fille, et recommence à déambuler, Riley se rend compte qu'elle n'a pas eu de serviette en papier, et retourne sur ses pas pour en demander. Son mari et sa petite fille continuent seuls, et c'est là que le drame survient, puisqu'une voiture émerge et roule le long de la rue, puis les vitres se baissent et en sortent des armes automatiques qui exécutent sommairement le mari, et forcément la petite fille qui était à côté. Riley assiste impuissante à la scène, et accourt vers eux, mais elle reçoit également des balles et s'évanouit.

Mais ceci n'est pas le début du film, ceci est un flashback car le film s'ouvre sur une voiture qui se secoue et dans laquelle on entend un "couple" possiblement pousser des cris comme si ils faisaient l'amour, mais en réalité ils se battent, ou plutôt la femme du "couple" est en train de coller une dérouillée à l'homme, elle finit par sortir un pistolet et le tuer. Cette femme c'est Riley North. Ensuite survient le flashback expliqué plus haut.

Suite aux meurtres de son mari et de sa fille ; le fameux lieu commun au cinéma et dans les comics connu sous le nom de "woman in fridge" (la femme dans le frigo) et qui a donné lieu à énormément de film de vengeance parmi lesquels Death Wish (avec Charles Bronson), plus récemment à un niveau presque parodique, John Wick et à un genre en soi, le "vigilante movie" ; Riley North décide de se venger. Appelée en qualité de témoin oculaire au procès des tueurs qui ont été arrêté mais relâché tout aussitôt par l'entremise d'un avocat véreux et d'un juge pour le moins ambiguë lui aussi, elle se précipite sur les prévenus en plein milieu du tribunal après l'arrêt de leur acquittement animée de la ferme intention de les tuer. Mais le juge décide de la faire interner en psychiatrie et dans l'ambulance qui la conduit à l'asile, elle s'évade, et disparaît dans la nature, pendant 5 ans. 5 ans pendant lesquels elle devient une tueuse hors-pair, et au bout de ces 5 ans, la date anniversaire de la mort de sa famille, elle revient exécuter non seulement les tueurs et probablement le commanditaire mais aussi ceux qu'elle estime responsable de leur acquittement. Et en parallèle on suit l'enquête de deux policiers de L.A qui enquêtent sur les crimes des meurtriers de la famille de Riley, puisque chacun des 3 hommes qui étaient dans la voiture ce funeste soir est assassiné à son tour. Et tout porte à croire que la coupable est Riley North.

Le réalisateur a dit en interview qu'il reçoit énormément de scénarios dans la lignée du film de vengeance, mais qu'un seul a eu grâce à ses yeux, car il avait eu en le lisant l'impression réelle que le scénariste ne s'était pas contenté de remplacer "il" par "elle" dedans pour coller à la mode actuelle Hollywood de la féminisation des héros, mais avait réellement écrit un sujet sur une femme, et une mère et que c'est proprement cela qui l'avait séduit pour le réaliser.

Au final, le film est effectivement assez fortement féministe, montrant une femme d'action parfaitement crédible, et Jennifer Garner, actrice rompue à l'action depuis Alias, ou le film Daredevil ne déroge jamais à sa réputation de femme forte. Malheureusement et sans vouloir effectuer de comparaison, le film n'arrive malheureusement jamais au niveau de la dramaturgie d'un Death Wish par exemple, mais il vaut essentiellement pour la performance physique de ka flamboyante Jennifer Garner dans le rôle de cette femme qui a tout perdu et n'a plus rien à perdre. Les seconds rôles ne sont pas en reste, notamment le comédien qui interprète le sergent Moises. 

Il est à noter que même si la réalisation est assez classique dans son ensemble, Pierre Morel culmine comme souvent dans les scènes d'actions, dynamiques et parfaitement chorégraphiées. On retrouve la maestria de Taken dans les lieux clos ou exiguë, tel que les couloirs, une voiture, ou encore un magasin de pinata. Et il faut aussi mettre à son profit, une très belle image symbolique. A un moment de sa vendetta, Riley North vient se recueillir sur la tombe de sa famille, et elle s'adosse contre cette dernière. Son corps cache complètement le nom de famille, à l'exception du début du mot. C'est ainsi qu'on peut lire "NO", autrement dit, une personne qui n'existe  quasiment plus ou bien une personne qui refuse la fatalité de son existence. Sachant que le héros est une femme, cela apporte encore plus de force au message féministe du film.

Au final, on est face à une série B de plutôt bonne facture, qui n'est certes pas un excellent film, mais qui a pour elle le mérite d'oser autre chose que le sempiternel macho ou pas qui venge sa femme ou ses enfants assassinés par des ordures. Rien que pour ça, le film mérite qu'on lui donne sa chance.

Au niveau des bonus, une featurette anecdotique de Garner qui dit qu'elle a adoré faire le film, un peu comme d'habitude à Hollywood, et un entretien avec Pierre Morel sans langue de bois dans lequel on apprend pas mal de choses intéressante sur lui et son cinéma. Egalement le fait qu'il n'aime pas les suites, aussi si Peppermint 2 il y a, bien que la fin soit juste symbolique elle aussi, il y à fort à parier sur le fait que Morel ne le réalise pas.

 

En DVD et Blu-Ray le 19 janvier 2018, et également en VOD. Edité par Metropolitan Filmexport. Lien vers le site et la page Facebook de l'éditeur.
 
Retrouvez ce film et bien d'autres dans les catégories des films qui aimeraient faire partie des meilleurs films du monde un jour et le top du cinéma américain en ce début d'année.

 

 

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