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1 septembre 2013 7 01 /09 /septembre /2013 14:17

http://www.devildead.com/russie/warzone01.jpgIl est parfois de ces films qu'on délaisse ne trouvant pas le titre alléchant et dont la pochette reste longtemps sur le bureau avec la poussière qui s'accumule dessus. Et quelle bêtise, parce que parfois, dans ce titre peu inspirant, se cache un des films les plus réjouissants qu'aient pu nous apporter les blockbusters russes actuels, depuis Night Watch et la révélation du réalisateur russe Timur Bekmanbetov, qui a depuis creusé son trou à Hollywood.

War Zone m'a laissé donc tout pantelant et je me demande encore comment un film pareil n'a pas eu droit à une sortie autre qu'en DTV, tant sa mise en scène et son idée est poussée jusqu'au bout. Un trés grand film pour enfant et grands enfants en tout les cas.

L'histoire raconte le périple de Ksenia à la recherche de son fils partit se ressourcer en Ossétie du Sud chez son ex-mari avant que la guerre entre la Russie et la Géorgie éclate. Que ce soit clair, je ne traiterai pas du point de vue propagandiste ou non du film, pro-russe ou anti-georgien, je m'en tamponne, j'y connais rien en géopolitique et le film marche tout autant avec un pays imaginaire comme la Poméranie de l'Ouest. Je l'aborderai donc sous l'angle de la fantaisie, et pas sous l'angle du réalisme (réalisme qui d'ailleurs ne parlera pas au 3/4 de ses spectateurs occidentaux).

Le film démarre donc à la manière d'un Spy Kids sur un petit garçon qui lutte en enfer aidé de son robot contre le prince du Mal, dont les pieds sont subtilement évoqué sous la forme de chenilles de char (et trés brièvement d'ailleurs), et dont la tête rappelle un canon, arme de guerre, mais surtout symbole phallique, puisqu'on le verra plus tard, le prince du Mal est autant le spectre de la Guerre que le rival du père, en la personne du nouveau petit ami de la mère du petit garçon. S'ensuit un combat effroyable, qui voit presque l'enfant vaincre, mais le Mal gagne et s'envole, laissant le petit garçon désemparé et son robot agonisant. L'image se fige et la comédie musicale car c'en était une, se poursuit in vivo, le tout capté par la caméra vidéo du téléphone du petit garçon qui s'était identifié au héros "Astroboy". Il faut d'ailleurs savoir que Robot est joué dans la comédie musicale par une femme, et ceci prendra tout son sens dans la deuxième partie du film lorsque la mère partira à la recherche de son fils. Nous avons donc en trés peu de temps, la situation initiale posée de manière analytique : un petit garçon se réfugie dans une réalité alternative (l'imagerie de synthèse du cinéma d'animation ou du jeu vidéo)issu elle-même d'une représentation tout autant alternative de la réalité (le théâtre ou la comédie musicale) pour échapper à cette même réalité comprendre il n'aime pas trop son futur beau-père ; et le tout capté par un élément symbolique filmique évident : une caméra de téléphone portable. Caméra qui revêtira d'ailleurs tout au long du métrage un réel lien de trait d'union entre la mère et son fils.

En une scène assez brillante d'un point de vue mise en scène, le réalisateur Dzhanik Fayziev dont c'est ici le premier film à ma connaissance, pose brillamment les bases de son récit. Mais au contraire de n'importe quel blockbuster formaté, il s'autorise soudain la fantaisie d'évacuer cette relation au père de substitution plutôt houleuse ainsi qu'avec sa mère pour aborder dans une deuxième partie saisissante, le rapport à la guerre et à la mort, autant pour le fils auquel rien ne sera épargné (même vu sous un prisme fantasmatique) que pour la mère, fille d'un milieu bourgeois, acoquinée avec un financier dont on ne sait pas grand chose, et qui vont devoir l'un autant que l'autre grandir dans un parcours initiatique assez classique lui en revanche, mais pas exempt de confrontation à la mort.

En bref, un film auquel donner une chance, peut-être il vous plaira, peut-être pas, mais quand le cinéma grand spectacle d'un Michael Bay rejoint le rapport à la guerre Spielbergien (la première attaque sera également vu par la mère comme une féérie, lui donnant ainsi une vision enfantine proche de son fils, comme Christian Bale vivra de manière mystique l'explosion de la Bombe A) et les allusions plutôt implicite à un film comme le Géant de Fer de Brad Bird, on ne peut qu'être au moins curieux d'en voir le résultat. Bien sûr le film est loin d'être parfait, et certains esprits chagrins le trouvent propagandiste, mais si on le voit comme un film teinté de fantastique dans lequel la réalité des pays en guerre n'a aucune importance, alors on entre de plain pied dans ce qu'a voulu à mon sens le réalisateur.

Sortie en DVD et Bluray depuis le 7 août 2013. Réalisé par Dzhanik Fayziev. Et distribué par la Metropolitan Filmexport.

Retrouvez d'autres films dans les catégories - http://www.cinetrafic.fr/film-d-action et

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