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26 mars 2014 3 26 /03 /mars /2014 14:23

Ami cinéphile et ami bilingue, et même peut-être les deux, tu auras surement reconnu dans ce titre au combien poétique l'un des films les plus poétiques justement d'un des réalisateurs français les plus poétiques et parmi les plus doués que nous ayons, je veux bien sûr parler de Christophe Gans.

l'homme du Pacte des loups, avant de tenter avec un résultat mitigé de redonner ses lettres de noblesse au film d'aventures français, avait déjà tenté d'adapter un manga et anime japonais, Crying Freeman avec beaucoup plus de succès. Puisque, le fondateur de Starfix, aidé de son essentiel collaborateur Samuel Hadida, tous deux fans de japanimation et de films asiatiques, avait réussi avec Crying Freeman à mettre en image la poésie et le romantisme des productions du pays du soleil levant dans un film signé d'un amoureux des dites productions.

L'histoire en deux mots pour ceux et celles qui auraient raté le train Gans en 1995 est celle d'un tueur chinois, surnommé le Freeman qui tue les cibles que lui désigne ses patrons, et notamment ici des membres de la mafia japonaise. Un de ses meurtres est aperçu par une jeune femme, Emu O'hara peintre de son état, qui se retrouve dès lors en danger de mort, puisque un Fils du dragon comme l'est le Freeman ne peut pas montrer son visage, et qu'il doit donc tuer tous témoins de son identité. Mais Yo, le Freeman, va être touché au coeur par la vision de la jeune femme et il en tombe amoureux, c'est à cet instant qu'il devient une cible pour la mafia japonaise et que ses ennuis commencent.

Le Duo, Julie Condra, et Mark Dacascos fonctionne à merveille pour retranscrire la romance entre Emu et Yo.  Julie Condra habituée des plateaux télés à l'époque (elle apparait dans Santa Barbara, Madame est servie, Mariés deux enfants, Parker Lewis ne perd jamais, Code Lisa) franchit le fleuve cinéma avec une grande aisance et incarne son personnage de peintre avec une justesse touchante. Dacascos, aussi bien dans les scènes de combats que dans les scènes de jeu, habite son personnage à tel point que le duo deviendra aussi duo dans la vie et l'est toujours, puisque Julie Condra est l'actuelle femme de l'acteur depuis la fin du tournage de Crying Freeman. Les retrouvaille entre l'acteur et le réalisateur se scèleront en 2001 avec le tournage du Pacte des Loups. Quand à Dacascos, il marquera l'ado que j'étais avec la série The Crow adaptée du comics éponyme de James O'Barr.

Mais revenons à ce Crying Freeman sorti en bluray, force est de constater que même si il a un poil vieilli, les presque 20 ans qu'il accuse ne lui sont pas si nocive, puisque le trip revival fonctionne, et même pour quelqu'un qui découvrirait le film maintenant, l'intelligence de son cadrage, de sa mise en scène, et de quelques unes de ses scènes cultes (comme le trip chambranle de porte avec un couteau dans les dents) font encore largement leur petit effet. Seuls, certains costumes et coiffures dénotent des 90's mais l'ensemble du film tient fort bien la route.

Oserais-je même le dire, on pourrait voir dans le combat de l'organisation des Fils du Dragon, un duel métaphorique entre cinéma de Wu Xia Pian (la sorcière qui dompte le Freeman, les pleurs quasiment surnaturels du héros) et Chanbara/film d'action japonais (les yakuzas armés, le film plus proche d'un film actionner hard boiled à la Kitano) mais peut-être est-ce voir un peu plus loin que ce que nous donne l'oeuvre. En même temps, quand on sait combien Christophe Gans est un théoricien de cinéma de génie, et combien il apporte un soin minutieux à tous les détails de son film, on pourrait se poser la question.

Bonus : Au niveau des bonus, l'édition nous gâte, car en plus d'un magnifique transfert HD de l'oeuvre, le réalisateur et le distributeur nous rajoute un commentaire audio du film, plus le premier épisode de l'animé japonais dont est inspiré le film, avec un commentaire audio de l'animé, et enfin, un entretient plutôt long et assez passionnant avec Christophe Gans ( récent 2014) qui revient sur son cinéma et sur Crying Freeman, ainsi qu'une longue interview de Marc Dacascos achève de conquérir le coeur de tous les afficionados des deux hommes.

Un film dont la vision est à recommander, car Gans en plus de la revue HK, et des distributions de films asiatiques souvent méconnus du grand public, a véritablement prouvé avec Crying Freeman, qu'un réalisateur occidental était largement capable de rendre la fureur et le romantisme du cinéma asiatique sans jamais en trahir l'essence même.

Sortie le 10 février en Bluray. Distribué par http://www.metrofilms.com/

Retrouvez d'autres films sur le site  Cinetrafic et dans la catégorie  top film.

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