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27 septembre 2006 3 27 /09 /septembre /2006 12:51

Cet analyse est la première d'une série que j'espère longue, je commence avec Signes de M.Night Shyamalan (mon nouveau chouchou depuis l'annonce de l'année sabatique de Spielberg :() Touchstone Pictures

J'avoue que je suis resté totalement bluffé par son sens de la mise en scène, on dirait ce que peut faire de mieux un Hitchcock croisé avec un Spielberg, on compare d'ailleurs beaucoup Shyamalan avec ces deux réalisateurs et il ne s'en plaint pas, loin de là, que ce soit l'une ou l'autre des filiations, il la revendique haut la main. 

J'ai regardé ce film avec la même appréhension que Hulk, on m'avais dit tu verras, c'est de la daube, ça fait même pas peur, tout ça ! Bref, c'est avec une circonspection de rigueur que je m'installe devant le film, au bout d'une demi-heure, je me dis mais c'est de la merde, où veut-il en venir, en plus ça fait même pas peur, et puis arrive la vue de l'Extra-terrestre et la double révélation finale, rendant le titre enfin clair, de l'implicite on passe à l'explicite, et aux quelques révélations du film, et là je dois dire que j'ai été bluffé et la vérité m'est apparu comme un coup de poing en pleine figure : le but du film n'est absolument pas de faire peur, les Extra-terrestres, du moins celui qui attaque la maison, ne sont pas forcément méchants, et tout n'est finalement qu'une histoire de Signes à voir ou à ne pas voir.

Ainsi on peut penser que L'Extra-terrestre est venu redonner la croyance et la foi à un pasteur complètement désorienté et déboussolé dans sa croyance (Mel Gibson très bon, en demi-teinte toutefois mais ça reste quand même du grand art).

Les choses sûres et affirmées de facto concernant une possible interprétation du film :

L'Extra-terrestre attaque la maison pour tuer Mel parce qu'il lui a coupé les doigts ! Ce n'est donc pas une invasion mais une bête histoire de vengeance du Talion (cela nous renvoie à la Bible et à la loi du Talion, oeil pour oeil, dent pour dent).

La petite fille réclame à corps et à cris de l'eau et la refuse en disant qu'elle est empoisonnée sans avoir conscience que son destin est déjà tracé !

Le grand gamin (très bon comme d'habitude, Joaquim Phoenix) garde sa batte de base-ball en vue du coup dans les verres d'eau, mais il ne le sait pas encore, pourtant c'est un signe de plus qui est inscrit dans son destin ! Mel Gibson et Joachin Phoenix.

La femme meurt pour que Mel perde sa croyance, pour qu'il accomplisse ce voyage initiatique et pour qu'elle lui dise de dire à son fils de frapper à fond, encore une fois, c'est injuste mais c'est écrit dans le destin qui s'accomplira par les signes !

C'est encore plus fort lorsque l'on sait que la maison dans laquelle va se passer la cruauté de Mel envers l'Alien est la maison même de celui qui ; d'une part est la résultante et l'acteur de la mort de la femme du pasteur (accident de voiture inscrit dans son destin) et d'autre part le grand manitou de l'issue et du déroulement du film et du scénario (le maître du récit, donc le maître du destin de ses créatures de papiers, puis de celluloïd) et enfin le maître des signes, en la personne du réalisateur lui même, M. Night Shyamalan!
Ainsi sa participation que d'aucun ont trouvé inutile, voire égocentrique s'en trouve de ce fait parfaitement justifiée !

Bref du très très grand art, presque mieux oserais-je le dire que le Sixième Sens qui comporte quelques incohérences quand on se penche plus précisément sur le scénario !Mel Gibson.

Enfin, je voudrais rapprocher Signes d'un autre film : Irréversible. Bien qu'il n'est rien à voir en apparence avec le film de Gaspard Noé, je le rapprocherais de ce film, car il aborde les mêmes thématiques, mais là, où la pathétique tentative creuse, de Noé pour présenter un monde où le destin et où les signes prédominent ne conduit finalement qu'à un film vide, au scénario absent bâti sur des références qui ne renvoit qu'à leur simple statut de références et qui n'ouvre sur rien.
Une polémique sur la violence de deux scènes crues et ultra violente, une vision "cliché" de l'enfer chrétien (la boite de nuit le rectum) et un maladroit essais d'implication des signes (prémonition d'Alex, rêve d'Alex, le livre qu'elle lit, etc...).

Signes nous propose toujours un monde où le destin et les signes prédominent notre quotidien, mais son scénario est construit et une deuxième vision du film change totalement notre perception des évènements. De plus, ses références (Hitchcock, Spielberg et le jeu avec les reflets) ouvrent sur sa propre vision du cinéma et de l'histoire, et enfin son essai d'implication des signes (verre d'eau, batte de base-ball, mort de la femme de Mel, perte de sa foi) sont autant d'indices disséminés le long du métrage sur le pouvoir du déterminisme de nos vies. Le tout s'avère réjouissant et beaucoup mieux amené dans le fil du récit.

M. Night Shymalan nous offre un très beau film, bien dialogué, bien mis en scène et dont le final surprenant et inattendu fait mouche et nous donne à voir une réflexion sur le déterminisme de notre univers et de notre quotidien.



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