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29 décembre 2018 6 29 /12 /décembre /2018 20:47
Equa-liseur 2

Après le premier opus assez sympathique de découverte ou de redécouverte du personnage de Robert Mc Call, inspiré de la série tv du même nom des années 80, Equalizer, Antoine Fuqua, son scénariste et Denzel Washington remette le couvert pour un second opus, bien plus intéressant, avec des thématiques et des ambiances flirtant aussi bien avec l'esprit du regretté Tony Scott qu'avec le très frenchy Jean-Pierre Melville, on pense beaucoup à son le Samouraï).

Dans ce nouvel épisode de la "franchise", et d'aprés Denzel, le dernier, Robert Mc Call doit affronter des éléments de son passé. Si le film commence comme un film d'espionnage avec un clin d'oeil inversé au Cercle Rouge de Melville, puisqu'au lieu d'un détenu convoyé par train, on voit Mc Call traverser un train à la recherche d'une enfant enlevée par son père pour punir son ex-femme de l'avoir quitté. ; il se poursuit de manière plus conventionnel en illustrant le parcours de chauffeur Uber ou VTC de Mc Call, et sa manie de venir en aide à quiconque en a besoin.

Il rosse ainsi de belle manière, un quatuor de "yuppies" de Wall Street apparemment, qui ont drogué et abusé d'une jeune femme avant de la mettre dans la voiture de Mc Call. Puis on le retrouve confronté à un jeune noir, dont l'existence fluctue entre l'école d'art dont il sèche les cours et le zonage avec des membres de gang de ses amis. Jeune homme dont le frère a été tué dans une rixe entre gang.

Mc Call propose au jeune homme de peindre une jolie fresque sur la vie du quartier pour couvrir les graffitis identitaires des gangs en question, et puis il va voir une connaissance à lui, qui bosse pour Interpol sur l'assassinat d'un autre responsable et sa famille, connaissance qui semble être aussi une grande amie. Mais c'est lorsque cette dernière se fait assassiner, à son tour que Mc Call décide de déclencher une vendetta sanglante contre les responsables. Il enquête et ce qu'il découvre le met à son tour en danger, lui et le jeune noir qu'il a pris sous aile.

Le deuxième film Equalizer est une très bonne série B, mais dont la profondeur scénaristique, les références à la communauté noire (on voit un portrait de Frédérick Douglas, grand abolitionniste noir américain chez Mc Call, mais aussi des allusions subtiles par des morceaux de jazz, ou encore une référence au livre "une colère noire" de Ta-Nehisi Coastes (en VO "Between the World and Me" encore plus révélateur), et d'autres références éparses, apportent une plus grande profondeur à l'ensemble du film. Notamment une référence littéraire complètement improbable dans ce genre de film d'action,Mc Call lit A la recherche du temps perdu de Marcel Proust comme pour montrer qu'il se bat aussi contre son passé.

En particulier cet incroyable dernier acte qui se passe au milieu d'une tempête, déchaînant les éléments et l'homme dans un maelstrom de bruit et de fureur, dans lequel Mc Call qu'on ne voit pratiquement pas, mais qui semble être un démiurge omniscient et omnipotent, devient une sorte de fantôme, le tout sur fond de lames de fond déchaînées rappelant clairement le cinéma de Jean-Pierre Melville pour le coup. Antoine Fuqua continue aussi sur sa lancée dans sa volonté de devenir le successeur de Tony Scott, car après avoir récupéré la muse cinématographique que pouvait être Denzel Washington pour le regretté Tony Scott, voilà t'il pas qu'il multiplie les plans de trajet sur des ponts dans le film, comme autant d'étapes symboliques pour Mc Call, les ponts étant déjà une grande figure symbolique souvent employé chez Scott. D'ailleurs ce héros prolétaire luttant contre l'injustice des plus démunis rappelle beaucoup certaines des thématiques Scottienne, même si ce qui était plus valable pour le premier opus se retrouve moins vérifiable dans ce second, qui lorgne clairement plus du côté de Melville comme on l'a dit plus haut.

Après l'avoir sorti des cartons de naphtaline de la série, au final, Fuqua et son scénariste rendent le personnage immortel en en faisant d'un héros, une légende, une sorte de Jack Reacher afro-américain. Puisqu'à la toute fin du film, il devient quasiment un "héros" de comics, sans pouvoir surhumain mais avec des pouvoirs bien réels d'empathie et de don de soi relatif à tout héros quel qu'il soit.

Au niveau des bonus, une sympathique et courte featurette à l'entrée du Bluray, avant les menus du film, puis des scènes coupées, un visionnage du film avec des scènes dont le making-of est montré en même temps que le film, et plusieurs autres documents passionnants sur le film, ainsi que quelques spots TV.

En DVD, Blu-Ray, Blu-Ray 4K Ultra HD, coffret Equalizer 1 & 2 et VOD depuis le 17 décembre 2018. Edité par Sony Pictures France. Le lien vers le site et la page Facebook de l'éditeur.
 
Retrouvez ce film et bien d'autres dans les catégories de belles scènes d'action à prévoir et dans un autre genre, pour se détendre.
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