Je vais commencer cette critique du film Liability par un petit coup de gueule contre ces traductions françaises foireuses de distributeurs de films qui ne veulent vraiment pas qu'un film marche. Je me souviendrai toujours de ce téléfilm flambant vu sur M6, remake du film éponyme de Stanley Kramer, "On the Beach" renommé par des exécutifs foireux, "USS Charleston, dernière chance pour l'humanité" fleurant bon la bouse médiocre de fin de tiroir à cent lieues, alors qu'en fait on se retrouve en faisant fi de ce titre moisi à un téléfilm d'excellente facture avec des personnages extrêmement biens construit et cernés, une problématique complexe et une réalisation superbe du réalisateur de Highlander, Russel Mulcahy, avec une des fins les plus badantes que vous aurez l'occasion de voir dans un film ou téléfilm.
Si je m'étais fié à ce titre, jamais je n'aurais poursuivi le film plus loin que son générique, mais heureusement pour moi il n'en a été rien. Pour ce film, idem, le titre original étant "Liability" (responsabilité en français) et proposant ainsi une réflexion sur la responsabilité de ses actes, qu'ils soient positifs, ou négatifs, alors même que le titre de distribution : "The Last Hitman, 24 heures en Enfer" semble vendre un énième actionner bourrin et décérébré à la "60 secondes chrono".
Mais là aussi, il n'en est rien. Quand on sait en plus qu'un titre dans un film est la dernière chose qu'on trouve une fois le scénario écrit et sa problématique établie, on est d'autant plus déçu de ce titre qui ne rend absolument pas justice à ce merveilleux petit film briton. Ceci dit on ne leur jettera pas la pierre, le film de Spielberg, le sublime Munich a été vendu avec un visuel de dvd frolant la série Z avec "viseur" et explosion à la clé. Pour rappel, trés loin de la magnifique et mutique affiche de l'exploitation cinéma.
Ainsi, si ce Liability n'a pas rencontré son public, au point de finir dans les bacs de DTV en France, c'est sûrement à cause de cet erreur de titre qui lui a été préjudiciable à plus d'un titre. Puisque loin d'être un actionner crétin bourré à la testostérone, Liability est un vrai film briton (le réalisateur est Craig Vivieros officiant sur la série anglaise Morse), nerveux, sec, tendu, parfois contemplatif et par moments extrêmement drôle (que l'humour y soit noir ou non). L'histoire en deux mots est celle d'un jeune de 19 ans, un peu branleur, vivant dans un pavillon de banlieue aisée avec son beau-père et sa mère. Suite au crash de sa propre voiture, son beau père l'encourage à faire quelque chose de sa vie en détruisant sa console de jeu à coup de club de golf. Il impose au jeune homme pour rembourser la voiture de devenir chauffeur pour un de ses acolytes, tueur à gage de son état. Voilà donc notre jeune branleur obligé de jouer les Taxis pour un tueur à gage, froid et lunatique, impeccablement campé par un Tim Roth inspiré. Seulement ce que le jeune homme (incroyable Jack O'Connel, avant son futur "Invincible" de Angelina Jolie) ne sait pas c'est que le tueur à gage qu'il se trimballe a été engagé par son propre beau père pour le flinguer une fois la journée de taxi terminée. Débarque dans l'équation une jeune femme, (Talulah Riley elle aussi fantastique dans son rôle ambiguë) liée à la victime du tueur et tous ce beau monde se retrouve à jouer les chassés croisés avec la mort. Le film est tout autant un road movie qu'un film d'action un brin punk, et c'est une véritable jolie surprise dans le monde un brin formaté et aseptisé de la série B vénère. Excellent film dont le visionnage est recommandé pour quiconque apprécie un tant soit peu l'école anglaise dont descendent Richie et autres Vaughn.
A noter l'excellente prestation de Peter Mullan, dans un rôle plutôt à contre-emploi de mafieu cinglé.
Sortie en dvd et bluray le 21 octobre 2014. Edité par KMBO éditions.
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