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9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 13:32

http://www.buzziactu.com/wp-content/uploads/2012/04/Chroniques-de-Tchernobyl.jpgC'est en surfant sur internet, que le réalisateur du controversé "Paranormal Activity", Oren Péli a trouvé le sujet de ce film. En regardant par hasard le blog d'une photographe dans la ville fantôme de Prypiat, ville de Russie non loin de Tchernobyl. Il ne lui en faut pas plus pour décider d'écrire et de produire (il confie la réalisation au novice Bradley Parker) un film d'horreur en s'inspirant de ce lieu. C'est sans doute pour cela qu'un des personnages du groupe est une photographe, peut-être pour rendre hommage à la personne qui lui a inspiré l'idée du film.

Malgré les apparences, le film ne s'est pas tourné à Prypiat même, sans doute pour des questions de sécurité. L'équipe a préféré les villes de Belgrade (Serbie) et de Budapest (Hongrie) pour s'installer. Les lieux complètement déserts présents dans Chroniques de Tchernobyl ont en fait été reconstruits à partir d'une vieille usine de tracteurs et d'anciens bâtiments militaires. Les passages les plus obscurs du long métrage ont été réalisés quant à eux sous la ville même de Belgrade, dans d'anciens tunnels de la Seconde Guerre mondiale !"

L'histoire voit donc 4 jeunes partir en vacances en Russie et faire du tourisme de l'extrême avec un guide du cru, Youri et un couple qui les rejoint. Youri leur propose une excursion non loin de Tchernobyl, mais à peine arrivés, le groupe en camionnette tombe sur des soldats à un poste barrage qui leur interdit de pénétrer sur le territoire en question. Youri contourne les soldats, et les amène dans des immeubles vides, les habitants ayant déserté depuis 1986, date de l'explosion nucléaire du réacteur 4 de Tchernobyl. 

Le film s'ouvre sur des images de "found footage" mais heureusement pour le spectateur, la suite n'est constitué presque exclusivement que d'images tournées avec une caméra de cinéma, donc un caméraman qui n'apparait pas comme cadreur dans la fiction. Il est d'ailleurs du coup trés étrange de voir la presse qualifier ce film de "found footage" de plus, sachant qu'il n'a rien à voir avec REC ou même PA. Bradley Parker dont c'est ici le premier film, bien que ce dernier ait déjà officié comme créateur FX dans XXX, Peter Pan et Fight Club, ne tombe pas dans le piège du "found footage" malgré un début qui pourrait le laisser penser,. Il ne tombe pas non plus dans la facilité (la shaky cam, ou le surdécoupage pour montrer que "oulala on est dans un film de djeuns qui déchire sa race" ; et organise son espace autour de grand plan séquence la plupart du temps filmé en courte focale, donnant à son film des airs de Shining du pauvre, je dis du pauvre, parce que le problème reste le même, Parker contrairement à Kubrick n'a pas grand chose à foutre de ses personnages, et malgré l'évidente bonne volonté du casting, et leur jeux loin d'être mauvais, la sauce ne prend pas. Il ya un manque flagrant de caractérisation des personnages, chose qui ne manquait par exemple pas à "La Cabane dans les Bois", autre produit estampillé djeuns et funky, mais la comparaison s'arrête là, Oren Peli n'étant pas Joss Wheddon loin de là, et Parker n'ayant pas l'acuité visuelle et narrative de Drew Goddard.

Au final, on se trouve avec un petit film d'horreur calibré, qui bénéficie d'un bon casting, de trés jolis décors qui font presque illusion (on se croirait non loin de Tchernobyl) même si ils n'ont pas été construit à Prypiat, sécurité oblige ; mais qui manque cruellement d'âme pour s'élever plus haut qu'un pop-corn movie comme l'industrie en sort à la pelle. Attention, toutefois, le film n'est pas un navet, et il prend le risque de frustrer son spectateur en remplaçant le gore facile par du réel suspens, mais ce n'est malheureusement pas avec quelques jump-scare bien placé ici et là qu'on fait un film qui marque.

C'est d'autant plus dommageable, qu'un tel sujet, autorisait pas mal de folie, et un récit narratif déroulé par un Wheddon, un Del Toro ou autre scénariste talentueux aurait surement pu donner mieux que ce film ou sa fin. Et il y avait moyen de traiter de la contamination et de la folie des hommes sans tomber une fois de plus dans les topoï attendus du film d'horreur pour djeuns.

Film à voir au moins une fois, avec des amis, et des bières, pour passer un moment sympa sans plus, et à enchaîner ensuite avec un "Cabin in the Hoods" histoire de voir la différence entre un film cool et un chef d'oeuvre. Et si vous voulez voir un vrai film réflexif sur la question, ne manquez pas l'excellent Stalker de Andrei Tarkovski.

En revanche, le bluray n'est pas avare de bonus, puisqu'on trouvera dans la galette, une fin alternative qui n'apporte pas grand chose de plus à l'histoire, une scène coupée sur un toit de Kiev, un docu sur Tchernobyl mélangeant images d'archives réelles, information avérées et délire hollywoodien lié au film et une fausse pub pour les virées de l'extrême de Youri le guide du film.

Distribué par la Metropolitan Filmexport en DVD et Bluray depuis le 12 Novembre 2012

Découvrez d’autres oeuvres sur Cinetrafic dans des catégories aussi diverses et variées que Film d’horreur ainsi que Film d’horreur 2012.

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