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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 14:51

http://www.iconophages.fr/wp-content/uploads/2012/01/the-woman-600x356.jpgPour cet avant-dernier papier de la saison, notre dévolu est tombé sur le film "La Dame en noir" de James Watkins (Eden Lake).

Loin de la noirceur et de la violence sourde et sèche de son précédent film, le réalisateur James Watkins, un nom à suvire par ailleurs, se fait plaisir et nous fait plaisir en se lançant dans la réalisation de ce film d'horreur plus proche de l'Orphelinat dans son ambiance que les films d'horreurs gore US.

L'histoire plutôt classique prend effet dans un village où des "suicides mystérieux" se sont produits. Dans cet univers propre à la déprime, un jeune clerc de notaire joué par Daniel Radcliffe se retrouve forcé sur l'injonction de son cabinet à gagner ce village pour s'occuper de la vente d'une maison dont la propriétaire est décédée. Il est bien sûr inutile de dire que comme dans tout film de maison hanté qui se respecte (et la Dame en noir en est un honnête représentant), le clerc de notaire est loin d'être le trés bienvenu dans le village, et il se heurte trés vite à la vindicte populaire et nobiliaire du village qui l'enjoint expréssément de se mêler de ses affaires et de regagner ses pénates au plus vite.

Confronté à la mort devant lui d'une petite fille qui a avalé de la soude ou autre produit d'entretien, Arthur Kipps (Radcliffe) va décider d'aller jusqu'au bout, aidé d'un châtelain dont la femme est sujette à des crises de démence passagère, mais est-ce bien de la démence. Accompagné par ce dernier dans la maison de la femme décédée, il se confrontera aux démons qui hantent le village à tous les sens du terme, afin de mettre en lumière un crime atroce et permettre à deux êtres tourmentées de trouver la paix. Nous ne raconterons pas la fin du film pour ne pas dénaturer l'intérêt de ce dernier, mais il est bon de savoir que la femme en noir n'est pas forcément celle que l'on croit, ce qui donne au film un niveau de lecture supplémentaire bien agréable et une capacité au revisionnage de ce dernier non négligeable.

Le projet est intéressant à plus d'un titre, car il a été produit sous la houlette de la prestigieuse Maison "Hammer Films" qui se destine à une ressurection aussi tardive qu'engageante. Certes, il n'est point question de bestiaire monstrueux comme dans les films d'origines qui ont hissé Peter Cushing et Christopher Lee (entre autres) à leur statut de "star", mais en refusant le gore inutile et en privilégiant les "sauts de suspens" et en déroulant son intrigue presque entièrement de cette manière, James Watkins ressucite un engouement pour le film de suspens qu'on croyait perdu depuis longtemps. Les décors gothiques somptueux, ainsi que le magnifique travail sur la lumière du chef op sublime le film, sans compter l'excellent score de Marco Beltrami qui distille une ambiance pesante et opressante tout le long du métrage. 

De son côté, Daniel Radcliffe est trés à l'aise dans son costume de clerc de notaire, et séduit le spectateur en jeune veuf éploré et quasiment suicidaire (il est à deux doigts de se trancher la carotide avec son rasoir lorsque son enfant surgit dans la salle d'eau), bien loin du personnage d'Harry Potter qui l'a fait connaître. Après son succès dans la pièce Equus, Radcliffe prouve bien qu'il faut compter avec lui et qu'il est bien décidé à entrer à son tour dans la court des grands, qui sait, peut-être qu'un prochain film de la Hammer Films enfin ressucitée lui donnera raison.

On pourrait bien entendu reprocher aux films d'avancer par "saut de suspens" mais en cela, le réalisateur démontre bien sa connaissance du genre qu'il investit et il arrive par son cadre à raconter bien plus de choses sur ce notaire et sur l'intrigue que par certains dialogues un peu convenus. Toujours est-il que ce film, même si il ne restera pas forcément dans les annales du genre est bien sympathique, et ne doit pas trop souffrir d'un revisionnage tant on prend plaisir à plonger au coeur de ce village dont la violence des parents envers leurs progénitures n'est pas si différente de notre époque actuelle. Une sorte de "ruban blanc" mais bien moins prétentieux et boursouflé que ne l'a été le film de Michael Haneke, et surtout bien plus respectueux de ses références qu'il transcende sans peine.

Découvrez aussi plein d’autres films sur Cinetrafic dans la catégorie  Film d’horreur ainsi que la catégorie  sortie cinéma.

Distribué par la Metropolitan Filmexport, sortie le 14 Juillet 2012

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