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28 janvier 2007 7 28 /01 /janvier /2007 14:04
un anonyme a écrit : "Tom cruise pas un super heros ? dans la guerre des mondes ?
10 secondes de film, premier cliché du film US de base. faire comprendre rapidement, que le mec en question c'est un des meilleurs dasn son boulot ! son bosse lui demande de faire des heures sup, parce qu'il est le meilleur, ensuite la scene de la montre et lorsqu'il sort il dit au mecano, remplace jesaisplusquoi ( le mec est dessus depuis on s'est pas combien de temps, il comprend rien au tuture le mecano ! ), bon il est mauvais père ( je déteste meme ce fait ) , mais quand il s'agit de survivre il est efficace, et c'est encore lui, qui détruit un tripod de l'interieur, et pour finir il signale au militaire stupide que les oiseaux tournent sur le tete du tripod. c'est quoi alors ? si c'est pas un super heros ? la relation père fils ? il dit je t'aime à son fils ! je pense que c'est l'exploit de Tom comme acteur. Il vise l'oscar , bon il pleure pas dans le film, du coup c'est raté."

Justement pas j'ai une toute nouvelle théorie après mes 3 visions du dvd (ce qui fait donc 5 avec les deux cinés ) sur le personnage de Ray et c'est trés subtil de la part de Spielberg et ça joue sur les clichés, ça oui. mais ça s'en joue aussi .

En réalité il ya deux Ray, disons deux évocation de Ray (peut-être même trois mais j'y reviendrai)

Il ya un Ray qu'on nous présente effectivement comme un génie, génial, superieur, le super héros type :

Il est prétendument le meilleur dans son job "personne ne décharge 40 caisses à l'heure, j'ai la moitié de la corée qui débarque" ; il est prétendument génial en mécanique "remplace le contacteur, ça doit être ça" ; il est prétendument un surhomme "il évite les rayons, il ne se fait pas tuer, il détruit un Tripode", il est super patriotique "regardez le tripode, regardez les oiseaux, vous ne comprenez pas, il n'a plus de bouclier". Il est même prétendument super voyant "embarque tout ce qu'on peut manger, il nous reste plus qu'une minute" (fait énormément penser à la Bible, noé et le déluge).

Bref, le but de Koepp (déjà scénariste de l'ambigüe JP et Lost World) et de Spielberg est de nous présenter prétendument Ray comme un héros, un meneur, un guide (ce n'est encore pas pour rien qu'il s'appelle Ray Ferrier, le porteur de rayon, comme Moise revenant du Sinai, le front ceint de rayons qui l'illumine). Seulement et c'est là qu'est le coup de génie, Spielberg/Koepp et son deuxième scénariste qu'il me pardonne, j'ai oublié son nom, présente ce personnage super pour le démystifier et le détruire tout aussi vite.

De ce fait, On s'attend à voir dans le film, un Emmerich-yes men de plus, un action boy et on est bien déçu, oui mais en bien. Il est le meilleur dans son job, mais ça veut juste dire qu'il est extrêment doué manuellement, c'est une tâche en culture "à nous deux avec mon frère, on sait tout ! __ Quelle est la capitale de l'Australie ?"

(Camberra, ya pas plus simple, vous en conviendrez), réponse de l'intéressé "ça c'est mon frère qui le sait". Bref, Ray ne connait rien, même le plus simple.
Première démystification du héros. Deuxio, il semble génialement doué en mécanique mais bon avec un moteur de V12 sur la table de la cuisine et un bitoniot souvenir Ford sur l'étagère, pas difficile de comprendre qu'il s'y intéresse comme tlm, c son hobby quoi, un peu plus que les autres. Il sort et dit au garagiste "c'est surement le contacteur, change le" montée en flêche du héros et l'autre dit à son apprenti "tu vois c'est bien ce que je te disais", redescente du spectateur, ouais pas terrible comme génie, si même le garagiste du coin l'avait capté avant lui.

Ray n'est donc pas un héros à ce moment là, mais continuons : Il évite les rayons et ne se fait pas tuer (là je n'ai rien à vous opposer, juste mon questionnement sur la foi : quand c'est pas son jour, c'est pas son jour, on meurt pas, et ya bien d'autres accidents ou évènements desquels les gens se sont sortis vivants sans qu'on puisse l'expliquer rationellement.
On ne peut pas tout expliquer rationnellement et pour croire à ce film, car il s'agit bien de croyance dans le film, il faut accepter les notions clés du cinéma de Spielberg : la destinée et le hasard (au sens sort).

Ray ne meurt pas parce que c'est écrit ainsi (de la même manière qu'il est écrit dans la vie, et le nom du héros de Minority Report, John Anderton, le fils de l'homme en grec (donc Jésus) que sa vie sera condamné par le même Destin / Hasard (qu'il s'appelle Lamar, Agatha, Lycaon, Hinema, ou Crow). Les héros de Spielberg ne sont jamais maître de leur destinée, comme dans les récits fondateurs, qu'il soit grec ou antérieur. ils peuvent l'infléchir, la modifier, la changer, mais jamais la choisir à l'origine, elle les dépasse tous ! Et ce qu'il soit bon ou "mauvais". I

léger HS : Il serait aussi intéressant de s'intéresser à l'animisme chez Spielberg, comme le revolver qui s'enraye et le tabouret qui refuse de se briser dans La Liste de Schindler peuvent en être des symboles. fin du HS.

Ensuite, Ray est super patriotique, il aide les marines à tuer le Tripode en leur signalant que les corbeaux ne sont aps repoussés par le bouclier.
Geste prétendument patriotique, c'est juste que les militaires sont des gros bourrins, et même ray ne comprend pas (il a pourtant vu peu avant, un tripode couché sur un immeuble) que les pilotes sont mort et que le tripode va pas tardé à tomber en arrière, mais l'image de la peur est plus forte que la peur elle-même et les soldats US l'abattent au bazooka.
De ce fait, un acte patriotique se transforme en débacle. Les tirs de bazooka, le font tomber en avant, et pas en arrière, il écrase une usine porteuse de deux tours (j'ai d'ailleurs là dessus une théorie épineuse mais toujours traité en sous marin par Spielberg, roi du subtil décidément, de l'ordre du paquet de chips et de la pomme de Terminal pour vous donner une idée, mais je n'en parlerais pas ici). Mais surtout, il s'abat sur une voiture qui valdingue et tue ? écrase ? une dizaine d'innocent (bravo pour le patriotisme sans danger). vérifié à la vidéo (on les voit trés nettement écrasés par la voiture).

Finalement il n'ya que son don de voyance que je ne m'explique pas "on a trés peu de temps, il nous reste qu'une minute, monte Mani ou tu vas mourir". J'ai deux semblant de "réponse" : soit il s'agit encore une fois de pre-science et donc de destin, hasard, etc... qui renvoit à la mythologie et au devin.

soit et c'est plus vraisemblablement le cas, Ray pressent (puisque l'histoire semble se passer post11) que si ce sont des terroristes ça va chauffer (souvenir post 11 des deux tours)et que si c'est autre chose ce qu'il comprendra rapidement "ce n'est pas des terroristes, c'est autre chose... Non, Robbie, pas genre d'Europe",

ça relève du même ordre d'idée, il faut fuir, l'histoire nous l'a toujours appris (Shoah mais avant occupation de l'allemagne et de la france ; Hiroshima, mais avant combat incessant contre le Japon, etc...) Bref, une invasion entraine forcément l'horreur avec elle et c'est justement ce que Ray perçoit peut-être inconsciemment, du moins c'est mon avis, à ce moment là.

Et puis il reste le troisième Ray, je vous en avait parlé un peu plus haut.
Il s'agit du Ray gamin, l'enfant gâté et post ado rebelle, limite immature, un Robbie Bis en somme (qui laisse trainer un moteur sur une table à manger, fait crisser sa voiture, fait des blagues salaces (avec son chef au début : "tu sais quel est ton problème toi ? __ ça je connais un paquet de fille qui se ferait un plaisir de te le dire" enjoy.

Mais aussi n'achète rien à manger pour ses enfants, rate ses rendez vous "huit heures et demi ? __non, ray, on avait dit huit heures", laisse sa fille sous l'orage au mépris de tous les risques éventuels par pur égoisme enfantin (ya qu'à voir son regard et ça phrase sur la foudre "c'est comme le "4 juillet", "le 14 juillet", "allons enfants"...") ; et surtout engage contre son fils, un bras de fer aussi stupide que témoin d'infantilité : superbe métaphore de la partie imposé de baseball

"ça te fera pas de mal", un peu imposé comme moment convivial. D'ailleurs, chaque balle s'envenime de plus en plus, et la dernière (l'avant dernière a fait craquer un os à Robbie, on l'entend trés disctinctement) laisse dans la vitre (Robbie a préféré l'esquiver à raison) un impact qui n'est pas sans rappeler celui que ferait une balle 9mm, c'est dire la violence immature que Ray peut avoir contre son fils (violence qui se retrouvera dans un autre sens contre Ogilvy, mais bon, difficile de lui jeter la pierre, c'est comme ça dans le roman et aucun de nous ne sait comment il aurait réagi dans pareille cas).

voilà, après on peut ne pas être d'accord avec ce que j'avance, mais je crois l'avoir avancé avec un minimum d'argument surtout de connaissance sur le cinéma de Spielberg, son scénariste et le réa. Et pour voir tout ça, pas besoin d'être Einstein, il suffit d'ouvrir les yeux et les oreilles quand on regarde un Spielberg, et de réfléchir, mais il faut aussi être ouvert et tolérant.

désolé, j'avais pas beaucoup de temps mais j'espère que ça sera suffisant pour vous faire comprendre le point de vue de Spielby/Koepp. Bref, on nous présente un début de héros qui perd les points qu'ils gagnent tout aussi vite, et pour finir, Ray se transcendera pour devenir un héros mais seulement pour sa propre famille, trés restreincte la famille : juste ses deux enfants (cf le regarde que porte Rachel sur son père après la chute de la cage), merci timide de sa femme, et sourire forcé des grand parents.

C'est dire pourquoi WOW est un des scénarios les plus pointus avec les personnages les plus étoffés de Spielberg + scénaristes qu'il m'ait été donné de voir


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commentaires

V
Excellent blog et tres bonne analyse en effet !
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S
Eh oui on a le droit de ne pas être d'accord avec toi dans un esprit de tôlérance ! :)<br /> La preuve, c'est que je t'ai lu en entier et que tu as réussi à m'intéresser même si je ne partage pas ta vision du héros...<br /> <br /> J'ai envie de revenir notamment sur le premier point que tu évoques à savoir la non-intelligence du héros. Est-ce-que cela le transforme pour autant en un être vulnérable ? Non, loin de là. Il est ce que l'Amérique admire, a envie d'être. Les gamins rêvent plutôt du super mec, bon père de famille, aimant avec ce qu'il faut de grands sentiments mais aussi super baraque, bon travailleur, dévoué à son patron et à ses enfants que l'intello de service qui sait tout sur tout (c'est pas toujours bien vu car énervant).<br /> Donc malgré ce que tu viens d'avancer, j'aurais tendance à appuyer un peu plus encore la thèse du super-héros en me soutenant des grands exemples que je viens de citer dans un autre commentaire : les Superman, Spider-Man et compagnie n'ont pas forcément grand-chose dans le cerveau mais ils sont des super-héros populaires parce qu'ils aiment leur pays, leur femme (ou copine), famille et qu'ils battent les grands méchants (même si les Aliens meurent tout seuls, Cruise a offert une sacrée résistance et démontré un gros courage). Ils sont attachants aux yeux du grand public, comme Tom C. dans WOW.<br /> <br /> Après, il est évident que tout ceci n'engage que moi... :)<br /> A+
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J
Très bonne analyse. Je suis moi-même un apprenti spielbergien (dans le sens où je ne me contente plus d'admirer ses films, mais je tente de pousser au maximum mes reflexions sur ses oeuvres -j'ai quelques textes et critiques qui en témoignent), et c'est un pur plaisir que de lire des textes comme le tien (je poste sur ce texte car en l'occurence c'est le dernier que j'ai lu).<br /> <br /> See you soon. ;)
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