Le film dont nous allons parler aujourd'hui est encore une fois un remake, cette fois-ci d'un film de 1974, sobrement intitulé "it's alive" et réalisé par Larry Cohen. Le film remake lui est de 2008 (oui il a fallu 4 ans pour qu'il arrive en nos vertes contrées) et se trouve être réalisé par le réalisateur talentueux de Passé Virtuel, Josef Rusnak.
Le synopsis du scénario de Larry Cohen dans les deux cas ( auquel s'adjoint Rusnak dans le cadre du remake) est le même : une jeune femme enceinte parti à l'hôpital pour accoucher voit à son réveil, tout le bloc qui a été sauvagement massacré. Pas de spoiler, mais pas de surprise non plus, puisque dès la scène suivante les soupçons se portent sur le bébé... Oui vous avez bien lu. Faut dire que le spectateur a plusieurs fois la puce à l'oreille, le bébé nait trop gros, pas à terme, ya des complications dans l'accouchement ce qui entraine une obligation de césarienne... Bref, en narratologie on appelle ça un effet d'annonce, mais là c'est plus de l'annonce, c'est carrément un porte-voix règlé sur 500 Watt.
Enfin, que le lecteur et futur spectateur se rassure, l'intérêt n'est pas dans le scénario (à l'exception d'un twist final pas vraiment utile, mais pas inintéressant non plus, quoique guère fouillé); l'intérêt de ce remake est de mixer tout le savoir faire en terme de maquillage numérique, mais aussi en terme d'animatronique pour proposer une version surement plus convaincante que celle de 1974. Et encore je dis ça mais je n'ai pas vu le film original. L'histoire n'est donc qu'un prétexte à étaler du gore et du résiné, en veux-tu en voilà, mais on suit quand même l'histoire sans déplaisir, même si les personnages ne sont pas toujours convaincant dans leurs rapports aux faits. Par exemple, le père va accepter d'un coup d'un seul que oui, c'est bien son bambin de 4 mois qui ne parle ni ne marche qui est à l'origine de la tuerie. Jamais, il n'ira soupçonner sa femme de la chose, ou un quelconque rodeur, tueur en série ou je ne sais quoi.
Par certains côtés, le film rappelle la nouvelle de Ray Bradbury (Fahrenheit 451), "le scalpel" tiré du recueil "celui qui attend" et dont la lecture est fortement conseillé à tous ceux et celles qui apprécient le talent du maître romancier et/ou les visionnages de l'excellente série de Rod Serling, la Quatrième Dimension (Twilight Zone pour les Shakespeariens qui nous lisent).
Au final, on se retrouve avec une pas mauvaise petite série B, mais si on refuse le postulat de base (un nourrisson tue des gens), on peut vite basculer dans la série Z. Il faut toutefois signaler que les comédiens sont trés impliqués dans le film et que si il réussit à nous "surprendre" et à ne jamais nous ennuyer, c'est en partie grâce à leurs implications et au manque de cynisme/ironie/second degré de leur jeu. Le film est donc surtout une affaire de "saut de foi", et pour qui accepte d'effectuer ce nécessaire "saut de foi", le spectacle du film est au rendez-vous, la fin surtout est bien trouvé et apporte un semblant de réflexion à l'histoire, sur l'attachement d'une mère pour son fils. Je ne sais si la fin originale est identique mais toujours est-il que le spectateur passe un bon moment. Maintenant, comme Blood Creek, ça n'est pas le film de l'année, et il ne restera pas non plus dans les annales, mais comme bon petit délire entre pote, le film tient plutôt bien la route.
ps : La jacquette est toutefois superbe et plein de sens. Une trés belle affiche dont le résultat final ne porte malheureusement pas tous les espoirs annoncés par la jacquette. Carton rouge en revanche pour l'absence total de bonus, pourtant, on aurait aimé en apprendre plus sur les différentes utilisations d'Fx numérique et animatronique du foetus/nourrisson dans le film.
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Distribué par la Metropolitan Filmexport . Sortie le 1er Mars 2012 en DVD et Bluray.