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24 août 2019 6 24 /08 /août /2019 10:37
De L'Esprit des Lois à l'esprit des Cuistre-sse-s

Je n'évoque jamais le cinéma que je n'ai pas aimé, ou que j'ai détesté, et si je le fais, je le fais avec d'infinies précautions pour essayer de ne pas être lapidaire, non constructif et cynique. Il y a une autre chose que je ne fais quasiment jamais, c'est de répondre sur ce blog aux critiques stupides ou infondées sur un film, le billet d'humeur très peu pour moi. Mais quand une journaliste RTBF en mal de buzz se prend pour Slate, Brut ou Konbini, je ne peux faire autrement que sortir ma plume, comme d'aucun sortirait leur fleuret, car si il est une chose que je déteste, à peu près autant que Pierre Desproges en son temps, ce sont les cuistres.

Je ne me suis permis cette exercice qu'envers l'Odieux Connard, car outre sa mauvaise foi assumée, il a présenté des éléments de Mad Max Fury Road, film que j'ai vu plus de 9 fois, 10 cette année au Stade Vélodrome, de façon pertinente soi-disant mais en disant n'importe quoi dessus. J'ai donc pris ma plus belle plume pour lui répondre dans un article intitulé " une droite de réponse à l'Odieux Connard". Ayant adoré le Tarantino, et n'étant absolument pas d'accord avec ce que j'en ai lu sur un site de média de grande influence, je ne peux que réitérer la chose.

Plus que le journalisme encore qui demande rigueur, recherches, investigations d'aucuns diraient même, l'analyse de film ne se fait pas de manière abstraite, sans tenir compte d'un contexte, d'une méthodologie et d'une connaissance effective du sujet dont on veut parler.

Après avoir vu le dernier film "polémique" de Tarantino (tout le monde s'y étant un peu mis, de la fille de Bruce Lee jusqu'aux détracteurs de Polanski), "Once upon a time in... Hollywood", je tombe avec stupeur sur un papier "journalistique" du site RTBF nommé "Once upon a time in Hollywood : Tarantino ou le triomphe du mâle alpha". Stupeur car qui connaît un peu le cinéma de Tarantino, et pas nécessairement l'homme, sait que si un terme ne colle pas avec le cinéma de Quentin, c'est bien "misogyne".

Je n'apprécie pas outre mesure tous les films de Tarantino, loin s'en faut puisque j'ai failli m'endormir devant Boulevard de la Mort, j'ai trouvé Inglourious Basterds incroyablement chiant (en dehors de deux scènes magnifiques, l'intro et l'outro) et parfois mal joué, je trouve la dernière demi-heure de Django largement en trop même si j'en comprend l'idée, et je n'ai toujours pas vu les 8 salopards... Mais quand on attaque le talent et la sincérité d'une personnalité dont le cinéma a souvent été profondément féministe, (Jacky Brown, Kill Bill, Boulevard de la Mort, ou Inglourious Basterds), je ne peux que riposter avec intelligence et arguments (tout le contraire de l'article de la plumitive "journaliste" de RTBF).

NOTA BENE : Ceci n'est en rien un objet cinématographique d'analyse du film, (ça viendra sur le blog), ceci est une réponse de l'Esprit des Lois à l'esprit des cuistre-sse-s d'où le titre.

Avant-Propos : De L'Esprit des Lois

De l'esprit des lois est un traité de la théorie politique publié par Montesquieu à Genève en 1748. Cette œuvre majeure, qui lui a pris quatorze ans de travail, a fait l'objet d'une mise à l'Index en 1751.

Dans cet ouvrage, Montesquieu suit une méthode révolutionnaire pour l'époque : il refuse de juger ce qui est par ce qui doit être, et choisit de traiter des faits politiques en dehors du cadre abstrait des théories volontaristes et jusnaturalistes1. Il défend ainsi une théorie originale de la loi : au lieu d'en faire un commandement à suivre2, il en fait un rapport à observer et à ajuster entre des variables. Parmi ces variables, il distingue des causes culturelles (traditions, religion, etc.) et des causes naturelles (climat, géographie, etc.). Il livre à partir de là une étude sociologique des mœurs politiques.

De nos jours, le journalisme tombe plus souvent dans des biais de confirmations, des dérives idéologiques et des abus de langage, et c'est sur ceci que nous allons nous pencher. 

Avant de poursuivre cette lecture, et même si le gros de l'article sera retranscrit ici (toute réponse nécessite citation), je vous conseille la lecture à froid du dit article,

https://www.rtbf.be/info/societe/detail_once-upon-a-time-in-hollywood-tarantino-ou-le-triomphe-du-male-alpha?id=10293107

Ecrit par Camille Wernaers pour le compte de l'association les Grenades. Il faut savoir que les Grenades est une association féministe avec tout ce que ça peut comporter de problématiques au niveau de la recherche de l'objectivité journalistique. 

"On dégoupille l'actualité d'un point de vue féministe." Tout est dit, le vocabulaire guerrier, et violent est de sorti, et on ne peut pas être serein quand on va dégoupiller une grenade au lieu de scruter des faits.

Il est question de guerre, alors enfilons notre treillis critique, chaussons nos rangers, et armons nous de notre plume et d'arguments là où "l'ennemie" ne manie que la diffamation, l'a-propos et le manque de culture évident du sujet dont elle veut débattre.

"Once upon a time in Hollywood: Tarantino ou le triomphe du mâle alpha."

Arrêtons nous déjà un instant sur le titre choisi. On sent déjà une volonté de faire ce qu'on appelle en anglais le "clickbait" et en français le "putaclic", c'est à dire permettre avec un titre qui évoque déjà le titre du film de générer du clic rien que sur le nom du film que les gens vont chercher pour avoir des avis sur le film. Le fait d'associer le nom du film au sous-titre de l'article "le triomphe du mâle alpha" dénote déjà d'une envie de polémique sous couvert de manier une formule littéraire ou philosophique éprouvée. Ex : Emile ou de l'éducation, Candide ou l'Optimisme, Zadig ou la Destinée etc... Si ce n'est que comme nous allons le voir plus avant, le sous-texte de l'article n'a aucun rapport avec le sujet débattu par le film.

" En ce long et pluvieux weekend, vous serez peut-être tenté.e.s de vous faire une toile. Çà tombe bien, le dernier film de Quentin Tarantino, Once upon a time… in Hollywood, vient de sortir sur nos écrans et fait salle comble. Il faudra pourtant supporter quelques travers scénaristiques…"

Introduction du sujet, pas trop mal, avec quand même déjà une erreur de lexique, car ce que va évoquer la journaliste après n'a rien à voir avec des "travers scénaristiques". Pour être scénariste formé (avec un diplôme d'Etat) même si je ne suis pas scénariste professionnel (comprendre je ne vis pas de ma formation initiale) je suis capable de dire ce que c'est un travers scénaristiques. Il s'agit d'erreurs de constructions narratives, ou de développement du personnage, ou encore d'une progression dramatique incohérente. Mais nous allons voir que les "travers scénaristiques" dépeint par la Camille Wernaers n'en sont pas.

" Première étrangeté: les femmes sont montrées la plupart du temps à moitié nues et pieds nus alors que les hommes ont tout à fait trouvé des affaires à porter. Et même des chaussures. Outre la manière dont elles sont habillées, la manière dont elles sont filmées relève typiquement du " male gaze ", ou regard masculin. Ce concept explique comment la culture dominante impose la perspective des hommes hétérosexuels. Dans le film de Tarantino, ce regard masculin sur les femmes signifie des gros plans et des longs travellings sur leurs fesses, leurs cuisses et leurs pieds. Autant de plans qui transforment les actrices en objets sexuels."

Si les femmes sont effectivement généralement montrées à moitié nues (et encore ceci est partiellement exact, puisque beaucoup de femmes ne sont pas montrées nues, à commencer par Sharon Tate justement). Cela tient plus à l'époque afférente au film, des hippies, les années 70, l'époque de l'amour libre, du "il est interdit d'interdire" et consort... Que d'une réelle volonté de "male gaze".

D'ailleurs cette façon de filmer la femme en tant que corps, peut tout aussi bien signifier une idolâtrie de la femme, qu'une objetisation sexuelle tout dépend ici de la personnalité et des antécédents du réalisateur.

Ce qui est également partiellement exact c'est que Tarantino filme uniquement les femmes à moitié nues, puisque autant Brad Pitt qu'un des hippies seront montrés torse nu également. Et Brad Pitt sera montré torse nu sans aucune réelle justification narrative par ailleurs.

Enfin, il n'est pas venu à l'esprit de la journaliste que si les femmes sont montrés pieds nus (souvent sales les pieds, une première dans le cinéma Tarantinien) et les hommes en chaussures, il y a derrière une volonté de montrer la dichotomie entre les deux mondes en présence. Le capitalisme patriarcal, symbolisé déjà à l'époque par les gros cigares, les costumes 3 pièces et les chaussures, et l'esprit libertin hippie symbolisé par les pieds nus, la "saleté" revendiquée et l'esprit sauvage humaniste ou approchant. Comme quoi il est facile d'apposer ses propres biais cognitifs sur un objet filmique, beaucoup moins facile d'essayer de comprendre l'utilisation de certains stéréotypes ou clichés.
 

" Le personnage de Pussycat (sic) est particulièrement intéressant puisqu’un long dialogue nous apprend qu’elle est mineure, ce qui n’empêche pas de l’hypersexualiser dans les dialogues qu’on lui a écrits, les mimiques qu’on lui fait faire et la manière dont la caméra de Tarantino la filme, notamment par derrière, à hauteur des fesses (oui, encore)."

Encore une fois, la journaliste invente un propos qui n'est jamais tenu dans le film (elle récidivera sur le personnage de Brad Pitt). Aucun dialogue ne nous apprend qu'elle est mineure, tout juste cela est-il sous-entendu dans son propos, mais après tout, elle peut très bien mentir pour manipuler Cliff. Pussycat n'est pas hypersexualisée par les dialogues qu'on lui écrit, Pussycat est un personnage, elle est donc hypersexualisée elle-même par ses dialogues et son attitude. On pourrait m'objecter que c'est la même chose, or il n'en est rien, un personnage n'est pas l'actrice qui le joue, il est un personnage. Son existence ne dépasse pas la fiction. Par contre, on peut dire que Tarantino, hypersexualise l'actrice majeure, Margaret Qualley, qui l'interprète. C'est un détail certes, mais nous allons le voir, le diable est dans les détails.
Pussycat est une hippie libertaire donc la manière de la filmer, ressort du même esprit hippie année 70. Le corps libre (mon corps, mon choix), l'amour libre, la sexualité libre. On peut discuter le choix de réalisation effectuée sans pour autant blâmer Tarantino de l'avoir fait.

Et même si cette dernière est réellement mineure, jamais Cliff n'aura de prétention sexuelle sur elle, en pressentant qu'elle l'est. L'honneur moral puritain est donc sauf. Elle-même dit d'ailleurs à Cliff, que l'important c'est qu'elle soit consentante, le reste n'a pas d'importance. Voilà un dialogue qui aurait dû plaire à une féministe comme semble l'être Camille Wernaers. Etrangement, nulle mention de cet état d'esprit, n'est fait dans l'article.

"Le féminicide comme ressort comique

Il y a " mieux ". Il se trouve que le personnage de Cliff Booth, interprété par Brad Pitt, a assassiné sa femme. Cet événement servira de ressort comique durant tout le film, par exemple quand Bruce Lee veut se battre avec Brad Pitt (quels hommes !) et qu’on le prévient en lui disant " Tu es sûr de vouloir te battre avec lui ? Il est connu parce qu’il assassiné sa femme et s’en est sorti ". Rires gras dans la salle. Pire, le seul flashback qui revient sur le meurtre montre sa femme se disputant avec lui. Suivi d’un gros plan sur le visage de Brad Pitt qui tient une arme dans ses mains et semble bien sur le point de la tuer. Autres rires gras dans la salle. Cette scène semble accréditer la thèse masculiniste selon laquelle les hommes tuent les femmes parce qu’elles les emmerdent alors que les hommes tuent les femmes parce qu’ils les dominent. En France, plus de 90 femmes ont été assassinées par leur compagnon ou ex-compagnon rien que cette année. En Belgique, 15 femmes sont mortes en 2019 à cause de la violence des hommes, souvent ceux qui leur sont le plus proche. Des actes que l’on appelle féminicides (tuer une femme parce qu’elle est une femme), que l’on a encore du mal à visibiliser et qui ne devraient donc pas participer à nous marrer devant un seau de pop-corn. Ou en tout cas pas en faisant porter la responsabilité de son propre meurtre sur la femme. Moquons-nous du tueur pour une fois, ce qui n’est pas fait ici, Brad Pitt étant l’un des héros."

Encore une fois, la journaliste est prise en flagrant délit de mensonge, puisqu'à aucun moment du film, la culpabilité de Cliff sur le meurtre de sa femme n'est établie de manière formelle, légale et indiscutable. Ce ne sont que les ressentis des personnages qui le côtoient, ou un flash-back effectivement assez cynique, mais qui n'est vécu que par Cliff (de même que le combat contre Bruce Lee, on y reviendra) où on le voit, non pas en train de se disputer avec sa femme, encore une forme de biais de confirmation, mais en train de subir ce que l'auteure aurait qualifié si c'était arrivé à une femme de harcèlement morale et psychologique, puisque cette dernière lui dit qu'il est une merde, un raté, qu'elle aurait jamais dû se mettre avec lui, et que sa vie était raté à cause de lui. En psychologie, on appelle ça du harcèlement. Pas une "dispute". DE sorte qu'il est permis de penser même si Tarantino n'y fait jamais allusion, que les violences de madame ne se limitent peut-être pas à des reproches, mais peuvent s'assortir de coups et blessures (Cliff ne serait pas le premier homme à souffrir de violences conjugales féminines). D'ailleurs lorsqu'un homme qui harcèle moralement, psychologiquement ou physiquement sa femme (donc qui serait dans le cas potentiel inversé de Cliff) est tué dans la vraie vie, cette même journaliste va applaudir le meurtre en le justifiant. Nous ne sauterons pas le pas, en restant vague, mais la journaliste nous assure que Cliff a bien tué sa femme, (quelle voyante !)

" Il s’agit d’un film de Tarantino, on ne s’étonnera donc pas qu’il soit violent. Mais cette violence est essentiellement exercée par les personnages de Leonardo DiCaprio et Brad Pitt. DiCaprio joue un acteur sur le déclin qui ne joue dans ses films que des gros macho passant leur son temps à tirer sur tout ce qui bouge, au revolver ou au lance-flamme (quel homme !). Le personnage de Brad Pitt est quant à lui violent dans la vraie vie, notamment en tabassant du hippie. Il faut dire que le duo passe son temps à cracher sur le mouvement hippie, une attitude qui résonne drôlement en 2019 où les militant.e.s écologistes doivent encore supporter pas mal d’insultes également et que le film nous place du côté des gens qui insultent, les vrais (anti-)héros de l’histoire, tellement attachants."

Ceci est encore totalement faux, et dénote encore une fois du biais de confirmation qu'a choisi arbitrairement la journaliste pour défendre son idée. Non seulement la violence n'est pas exercée que par Cliff et Rick, mais aussi en grande partie par les femmes du film et les "hippies". Violence psychologique et peut-être physique de la femme de Cliff, violences purement physiques et psychopathiques des hippies et violence hypothétique (à prés tout ce n'est qu'un souvenir de Cliff, de Bruce Lee). Mais en plus, Rick est justement une caricature de macho dont se moque Tarantino, puisque nous verrons que même si il est un gros macho à l'écran, or écran, on se retrouve face à une personne dépressive, littéralement alcoolique, et qui est d'une sensibilité totalement exacerbée.
Cliff lui est violent dans la vraie vie certes, mais pareil, Tarantino se moque de cet alpha mâle en le faisant subordonner sa chienne dans sa caravane. Le seul être que Cliff arrive un tant soit peu à dominer, en dehors de Rick, est sa chienne. On le verra dominer Bruce Lee, mais dans un dispositif qui autorise à penser que l'évèment n'est peut-être jamais arrivé, car on revit l'instant sous forme d'un flashback issu de l'esprit de Cliff, debout sur le toit de la maison de Rick où il est en train de réparer l'antenne tv. Il casse effectivement la gueule à un hippie, mais ce dernier vient quand même rappelons-le de crever son pneu de voiture avec un couteau. On est loin de l'esprit hippie, n'en déplaise à Camille Wernaers. Il demande d'ailleurs gentiment au hippie de changer sa roue, et comme ce dernier lui propose tout aussi gentiment "d'aller se faire enculer" (sic), il lui visage le visage à coup de poings et l'oblige à s'exécuter devant son parterre de femmes qui le supportent moralement.

L'autre biais cognitif de la journaliste est de comparer le mouvement hippie, et les écologistes de 2019... Les deux mouvements n'ayant à peu près rien à voir, en plus du fait que les hippies du film de Tarantino sont des criminels qui font parti de la secte de la famille Manson... On ne saurait donc que trop conseiller à Camille Wernaers de se renseigner sur Charles Manson et sa "famille", avant de vouloir comparer les écologistes de 2019 avec cette secte de tarés qui a assassiné Sharon Tate et ses amis entres autres. D'ailleurs entre parenthèses, heureusement que le film nous place du point de vue de ses anti-héros, que de celui de la famille Manson, personnellement, j'aurais eu beaucoup de mal à le supporter en tant que spectateur.

"Racisme ordinaire

Dans le film de Tarantino, les Italiens sont des " Ritals ", on ne " pleure pas devant les Mexicains " (pourquoi pas ?), et Polanski est un réalisateur polonais qui a beaucoup d’amis polonais (vous avez compris qu’il était polonais ou il faut encore préciser à quel point il est polonais ?). Que dire du personnage de Bruce Lee, caricaturé à l’extrême et qui sert à lui tout seul de ressort comique. C’est bien simple : dès qu’il ouvre la bouche, la salle est pliée de rire. Il finira à terre, vaincu par l’homme blanc.

Dans une longue scène dont le seul but doit être de nous faire dire " Quel homme ! ", Cliff Booth (Brad Pitt) met encore de la nourriture sous le nez de son chien mais le menace s’il ose vouloir manger."

En 1970 les Italiens étaient des "Ritals" n'en déplaise encore une fois à madame Wernaers, et le on ne pleure pas devant les Mexicains est une boutade, car les Mexicains étaient réputés à l'époque et encore aujourd'hui pour tenir les cartels de drogue les plus violents et insensibles du monde. De fait, pleurer devant des Mexicains, dans une logique Cliffienne revient à s'humilier devant des possibles trafiquants de drogues sans pitié (on est en 1970 ne l'oublions pas). Quand à  Polanski, on ne dit pas qu'il est un réalisateur polonais avec beaucoup d'amis polonais, encore un mensonge de la journaliste, mais qu'un des amis de Sharon Tate dans la villa est polonais, et si le spectateur attentif se rappelle de l'histoire tragique de Sharon Tate, il ne peut qu'associer cet info, avec le fait que lors du meurtre, Tate et 4 amis et amies à elle ont également été tué, dont un polonais, ami de Polanski. Ce qui fait que à ce moment donné de l'histoire, narrativement, les gens au courant de l'Histoire (avec un grand H) savent que l'attaque de la villa est quasi imminente. C'est une manière de précipiter le sentiment d'inquiétude du spectateur. Ca n'a en soi absolument rien à voir avec du racisme.

On ne reviendra pas sur Bruce Lee, qu'on a traité un peu plus haut, précisons juste à cette jeune femme qui a dormi sans doute pendant la projection, que Lee n'est pas vaincu par l'homme blanc, mais il y a un match nul (une manche chacun) lorsque le combat est interrompu par la FEMME du chef cascadeur qui vire d'ailleurs Brad Pitt du plateau.

On ne reviendra pas non plus sur la scène du repas de la chienne, et pas du chien, (ooouh Tarantino vilain misogyne de femme chien) qui est encore une fois là pour se moquer de l'alpha attitude de Cliff. 

Je ne reviendrais pas sur les anecdotes qui suivent sur Thurman ou Robbie dans l'article, la journaliste confondant marketing de film et rôle dans le film. D'autant plus que même si Robbie n'a pas un grand rôle parlé, elle est de toutes les scènes les plus importantes, notamment la scène finale, celle qui reste le plus en tête, une fois le générique effectué. Et pour Thurman, ces révélations sont elles parfaitement légitimes et doivent être entendues et acceptées, même si en soi, elles n'ont rien à voir avec le film de Tarantino, "Once upon a time... in Hollywood".

" Vous serez d’ailleurs inondé.e.s par des images de pieds nus féminins dans Once upon, a time…in Hollywood. "

Donc cette journaliste n'a jamais vu aucun Tarantino, sinon elle saurait depuis longtemps que "Quentine" est fétichiste des pieds (depuis au moins Pulp Fiction), on a les névroses qu'on peut, mais éléments nouveaux dans ce film, tous les pieds nus féminins sont sales (maculées de boues généralement).

A l'esprit des Cuistre-sse-s

"Le sexisme tue, le racisme tue et le cinéma est politique. Il paraît que le film de Tarantino montre la nostalgie pour une époque révolue, celles des sixties, et qu’il nous en offre sa propre vision (ces chouettes années où on pouvait encore tabasser du hippie, insulter les Italiens et où les femmes se baladaient en nuisette). Quand on la voit à travers les yeux des hommes, cela donne plutôt envie de se réjouir que cette période soit derrière nous. "

Le sexisme tue sans nul doute, le racisme aussi, et le cinéma n'est (heureusement) pas que politique. Tarantino ne montre pas dans son film que la nostalgie d'une époque révolue, ou pour avoir vu uniquement ça, il est plus que temps que cette journaliste ouvre un livre d'histoire du cinéma. Le film de Tarantino n'est sûrement pas exempt de défauts, mais en tout cas pas ceux-cités ici. Et encore une fois, confondre les hippies, et les meutriers de la famille Manson, et surtout associer ces gens-là abjects avec l'idéologie actuels écologistes de 2019 me paraît aussi crétin que dangereux, et surtout très insultants pour les écologistes actuels. Cette période est justement vue à travers principalement les yeux des hommes qui l'ont créé et façonné pour en constituer non pas un horizon indépassable ou nostalgique, mais bien un regard critique, qui passe en plus à la toute fin du film par une uchronie qui réinvente le passé, venge Sharon Tate et ses ami-e-s et empêche fictionnellement du moins Polanski de vriller.

Mais pour voir tout cela à l'écran, il faut entrer vierge de tout présupposé dans la salle, et ne surtout pas apposer ses propres névroses et biais de confirmation, en tapant sur des cercles pour y faire entrer les carrés de sa réflexion... D'où l'intérêt comme le disait Montesquieu de faire de l'analyse cinématographique comme de la loi, et au lieu d'en faire un commandement à suivre, en faire un rapport à observer et à ajuster entre des variables de causes culturelles et naturelles. A bon entendeur, salut.

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