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6 octobre 2017 5 06 /10 /octobre /2017 22:44
Le Ca, l'émoi et les Sur-moi

"Conceptuellement, le Ça représente la partie pulsionnelle de la psyché humaine, il ne connaît ni normes (interdits ou exigences), ni réalité (temps ou espace) et n'est régi que par le seul principe de plaisir, satisfaction immédiate et inconditionnelle de besoins biologiques. C'est donc le centre des pulsions, des envies qui constituent l'énergie psychique de l'individu. Le Ça est une instance entièrement inconsciente. C'est l'instance dominante chez un nourrisson qui ne fait pas la part entre réel et imaginaire et a un sentiment de toute-puissance.

Il se heurte le plus souvent, et le plus violemment, au Surmoi qui est le centre des normes imposées (par l'extérieur, la société, la déontologie...), des interdits. Le Surmoi interdit la satisfaction des pulsions du Ça et les refoule.

Cette lutte intérieure génère des conflits qui s'extériorisent par le Moi, le résultat devenu conscient et en contact avec l'extérieur".

Je vous rassure tout de suite amis lecteurs, et lectrices, on ne va pas parler psychologie Freudienne, dans cette critique, enfin pas trop. Déjà parce que j'ai pas les compétences en psychologie pour CA, mais surtout parce que ce n'est qu'une manière de mettre en exergue que le film de Andrès Muschietti tiré du roman éponyme de Stephen King est bien plus un film psychologique initiatique qu'un réel film d'horreur à la Conjuring, n'en déplaise à la critique, à la promo du film, ou au 23 jump scare et quelques présents dans le film.

" C’est la partie la plus obscure, la plus impénétrable de notre personnalité. [Lieu de] Chaos, marmite pleine d’émotions bouillonnantes. Il s’emplit d’énergie, à partir des pulsions, mais sans témoigner d’aucune organisation, d’aucune volonté générale; il tend seulement à satisfaire les besoins pulsionnels, en se conformant au principe de plaisir. Le ça ne connaît et ne supporte pas la contradiction. On y trouve aucun signe d’écoulement du temps” (phrases de Freud) "

Toutefois, en relisant la définition Freudo-Groddeckienne du CA, je trouve que ce sens correspond parfaitement à ce qu'est vraiment GrippeSou le clown cabriolant dans le roman de King et dans le film de Muschietti. Car oui, CA est une partie pulsionnelle de la psyché humaine puisqu'il joue aussi bien avec les peurs des sujets, qu'avec leurs haines (leurs peurs phobiques). Il est d'ailleurs bien dommageable que Muschietti ait ôté ce sens là du film, car la partie avec les homosexuels tabassés et l'enquête du meurtre sur l'un deux avait une résonnance toute particulière dans notre monde actuel, quand on voit à quel point l'homophobie reprend du poil de la bête dans bien des parties du globe, et que donc la peur se double d'une haine irrationnelle par ailleurs, si ce n'est qu'elle pourrait être le témoin de l'homosexualité refoulée des sujets qui la promeuvent.

Bref, CA est donc le CA, une entité pulsionnelle qui s'affranchit de tous les interdits, et on le verra à la fin du film et du roman des contingences aussi bien spatiale (il peut être partout et prendre la forme qu'il veut), et temporelle (il vient dans le passé, dans le présent et il sera là dans le futur des personnages). Jamais définition d'un concept psychologique n'aura aussi bien collée à un personnage de fiction, même si n'ayant pas la version de King, il m'est impossible de trancher si ce regard là est volontaire ou juste une coïncidence amusante.

CA est bien par ailleurs comme le nourrisson, puisqu'il ne fait pas part entre le réel et l'imaginaire (les deux se valent pour lui et s'interpénètrent par ailleurs) et a bien un sentiment réel de toute puissance sur le groupe, du moins tant que ce dernier en a peur et craint son pouvoir. Car il n'en sera pas de même lorsque les enfants se seront affranchis de son influence sur eux pour avancer dans leur vie de futur adulte.

Le Surmoi lui s'oppose au CA dans la mesure où il est le garant de tous les interdits, toujours d'aprés la définition psychanalytique du concept freudien, auquel il s'oppose de manière violente. Le Surmoi ce sont les enfants, qui représentent aussi bien des peurs (coulrophobie (peur de clowns), peur de la créature tapie dans le noir, peur de la maladie ou de la mort) que des interdits (peur  de comportement sociétaux tabou, inceste avéré ou incestuel), des haines (le racisme qui est à l'oeuvre sur le fait que Mike Henlon est noir, et que c'est en ce sens que sa famille a été tué dans un incendie qu'on présente comme volontaire, l'antisémisme envers Stan quand Patrick Hockstetter joue avec sa kippa comme avec un frisbee) donc bien des garants d'idéaux sociétaux des normes imposées par l'extérieur.

Et enfin le Moi qui serait donc la manifestation visible de ce combat intérieur, de cette lutte interne, ce serait donc Derry, la ville, en tant que personnage témoin des affrontements entre les enfants (le Surmoi) et la créature (le CA). De ce point de vue là d'ailleurs, le film est plutôt pas mal, car Derry est vraiment mise en scène comme une entité singulière du clown. Georgie en courant après son bâteau esquive une barrière de travaux, mais une autre le frappera de plein fouet, lui fera perdre le fil de la course de son bateau et le précipitera vers la mort. Puis un peu plus loin dans le film, ce sont les cailloux d'une rivière qui aideront les enfants à se défaire de Bowers et sa bande pour protéger Mike. Puis le plancher d'une baraque en ruine scellera le sort d'un des enfants, mais sans doute CA y est-il aussi pour quelque chose.. En somme, Derry est à la fois animiste en bien et en mal.

"Chez Freud, le moi correspond à la partie défensive de notre personnalité, il est considéré comme la plus consciente. Il tente grâce à un rôle de médiateur de répondre aux intérêts respectifs du ça, du surmoi et du monde extérieur afin de trouver un certain équilibre. Le Moi est une “pauvre créature, devant servir trois maîtres». En effet, le moi doit supporter la menace provenant du monde extérieur, du ça et du surmoi. Le ça est le «lieu» d’où proviennent les pulsions, il répond principalement au domaine de l’instinctif et de l’inconscient. De plus, le ça, dans l’Interprétation des Rêves notamment, ne connaît aucune règle, ni de temps ni d’espace, ni d’interdit ; il est seulement régi par sa libido, c’est à dire l’énergie psychique souvent liée à la sexualité ou à l’agressivité, dans le but final d’atteindre le plaisir immédiat. Enfin, le surmoi représente l’agent critique, l’intériorisation des interdits et les exigences parentales, sociales et culturelles. Il est en partie inconscient, et se forme durant l’enfance et l’adolescence."

Une fois ceci posé, on va pouvoir se concentrer sur la dimension psychologique voire psychanalytique du film. Déjà, commençons par tordre le coup à un propos qu'on a souvent vu revenir sur la scène d'introduction du film, non cette scène n'est pas inutile, elle ne sert pas à rien. Pour en parler, il convient de préciser que quand on écrit un scénario, et pour que le spectateur puisse mieux rentrer dans le vif du sujet, on se doit d'introduire les personnages en question. Et il faut également aborder la notion dans le scénario de Set-Up Play Off, (ou fusil de Tchekhov en littérature). En gros pour définir trés brièvement le principe, si on montre un fusil à l'écran sur un plan du film, il serait logique voire naturel d'en voir son utilisation, ou l'échec de son utilisation dans la suite ou à la fin du film. Et cela tombe bien, puisque le film CA utilise trés bien comme la plupart des films bien construit cette notion scénaristique là. Ainsi non, il n'est pas inutile de voir la relation fraternelle, entre dispute et amour-haine de Georgie et Billy. Déjà parce que ça permet de voir Georgie être confronté à son désir de voir son bateau flotter et il est prêt à tout pour se faire, peu importe le mauvais temps, son frère malade, ou qu'il doive descendre à la cave (lieu de toutes les angoisses et peurs enfantines) chercher de la parafine. Ca permet aussi de confronter Georgie à sa peur ultime, le noir, et presque d'annoncer sa rencontre et sa fin inéluctable avec CA, puisqu'au final, il n'y a absolument rien de dangereux dans la cave, même si King comme Muschietti capitalise sur cette attente/peur du spectateur. Ceci permet également de montrer un Georgie presque conquérant, même si il n'a pas réellement affronté sa peur, et cette scène aura d'ailleurs son pendant miroir un peu plus tard dans le métrage, lorsque Billy descend à la cave et voit son petit frère dans la pièce inondée avec le clown qui lui fait face et le chasse tout comme Georgie a été chassé par sa peur du noir en avance sur la réalité, le clown n'étant pas dans la cave, mais bien dans un autre lieu sombre. Enfin cette scène de tendresse amour-haine, chien-chat, permettra au spectateur de se décharger émotionnellement en embrassant la vision de Billy, à la fin du film quand il fait enfin le deuil impossible de la mort de son petit frère en tuant le clown-Georgie partie de lui-même par ailleurs. Bref ceci n'a absolument aucune mesure et on pèse les mots, avec un "first killed" dans n'importe quel slasher de type Scream ou Souviens-toi l'été dernier. C'est un contresens total de croire ça, ça démontre juste que la personne qui le pense ne connait pas grand chose au cinéma initiatique.

Et d'initiation il en sera largement question, puisque outre le fait de confronter chacun des enfants à leurs peurs de grandir, le film CA suivant le roman reprend le principe des 7 personnages. Là encore on a lu trop de sottises ailleurs pour ne pas s'y arrêter. Certains critiques, voulant que les enfants soient 4 par exemple mais le problème déjà c'est que chacun des 7 a des peurs bien spécifiques et aucune n'est identique, et ensuite il ya une dimension Kaballistique dans le film, 7 étant un chiffre sacré entre tous, le chiffre Divin par excellence dont il aurait été bien stupide de se priver. Dans la Kaballe d'ailleurs, il y a dans un des chapitres, (je ne retrouve plus le lien, si quelqu'un l'a je suis preneur), 6 hommes, et une femme trés important, formant donc le chiffre 7 comme dans le roman. D'ailleurs les enfants qui sont guidés par la superstition du chiffre 7, se déferont de CA la première fois en étant 6 (le 7eme étant resté bloqué en haut du puit), la suivante en étant 5 (en espérant que Muschietti suive le roman jusqu'au bout) comme pour les montrer en train de dépasser cette superstition religieuse pour atteindre une foi en eux-mêmes, bien plus mystique et bien plus importante que n'importe quel dogme, d'ailleurs le combat final sera bien plus âpre, et beaucoup plus mythologique avec l'intervention de la Tortue Monde (dont on voit une occurrence à un moment du film CA, puisque un des enfants dit "j'ai vu une Tortue"). On peut d'ailleurs un peu regretter que les enfants n'inventent plus de moyen de mettre CA en échec, avec leurs quotidiens  : les noms d'oiseaux de Stan, la balle en argent de Eddy (remplacé ici par un lépreux synonyme de ses maladies imaginaires), etc... qui étaient beaucoup plus témoins de la force de l'imaginaire, tout en positionnant certaines croyances auxquels ils se dédiaient pour le vaincre.

"Le Nombre 7 est très certainement le Nombre le plus important de la Torah.  Il est présent 77 fois dans le Tanakh (Ancien Testament).

Il est le nombre de l'accomplissement et du temps et de la réflexion après un cycle accompli."

Il est d'ailleurs intéressant de remarquer que c'est exactement ce qu'il va se passer avec les enfants, leur difficile passage de l'enfance à l'adolescence, en attendant l'âge adulte après CA ^^. L'apparition des premières règles de Beverley, la Bar-mitsvah de Stan, le dépassement et l'acceptation du deuil de Georgie par Billy, l'émancipation de Eddy de la folie maladive de sa mère, Mike qui se consacre sans plaisir à tuer des animaux pour endurer sa place dans le monde et ne pas passer du côté des traqués comme lui dit son grand-père. Mais aussi en beaucoup moins positif, mais miroir de cela, Bev qui frappe son père pour ses incestes répétés, ou Bowers qui tue le sien avec son couteau personnel. Et c'est en grandissant qu'ils vont pouvoir dépasser ce statut de superstition du chiffre des septs pour venir à bout de CA malgré tout. Beaucoup de gens regrettent la non présence du "gang bang" mystique entre Beverley et les 6 ratés mais outre le fait que ce genre de scène doivent être plutôt dure à imposer à la MPAA ou aux producteurs, je trouve personnellement qu'elle est joliment suggérée par deux fois, lorsque les 6 restants se font un gros calin après que Ben ait sauvé Bev des lueurs mortes en l'embrassant, puis ensuite lorsque tous les 7 font leur pacte du sang, se donnant la main en cercle, le tout renforcé par le travelling circulaire et l'inscription "LOVER" du plâtre d'Eddy. Donc même si on peut trouver ça quelque peu puritain de n'avoir pas mis ce passage trés important du livre, je trouve que son absence est plus que correctement comblé par ces deux scènes.

Beaucoup trouvent également dommage la disparition de l'homosexualité refoulée de Bowers, mais même si elle n'est pas là non plus explicitement montrée, Muschietti la fait passer par de subtiles procédés quand même. Ainsi, Bowers parle des "nichons" de Ben, puis il veut graver son nom avec son couteau sur son ventre après lui avoir explicitement dit que "ceux qui venaient sur ce pont venaient pour deux choses, se rouler des pelles, et graver leurs noms en tant que couple", on ne fait pas plus clair comme sous-texte. Et enfin, castré symboliquement par son père qui récupère son arme et tire dans le sol à ses pieds avec cette dernière. D'ailleurs,  il tuera son père en lui enfonçant son couteau dans la gorge (on fait pas plus symbolique comme action dirait Hitchcock). Bowers est d'ailleurs plutôt bien traité comme personnage antagoniste, car on ressent un peu de la peine pour lui, lorsque son père le traite de "lavette" et l'humilie devant ses camarades. Il est intéressant aussi de voir que la personnalité des bullies qui accompagnent Bowers a aussi été bien traité. Puisque lors de la scène du couteau à graver sur Ben, l'un jouit presque de l'action de Bowers (Patrick Hockstatter, le même qui se faisait branler par Bowers dans le roman), et le second lui semble plutôt catastrophé par ce qui arrive. Le seul truc un peu incompréhensible avec Bowers qui cristallise d'ailleurs toutes les haines de Derry (homophobe, raciste, misogyne, mal éduqué) c'est que Mike le balance dans un puit sans fond. Normalement, Bowers est arrêté par la police suite au meurtre de son père et incarcéré dans un hopital psy, dont CA viendra le tirer pour orchestrer sa vengeance de manière physique sur des adultes qui n'ont plus vraiment peur de lui. Je suis donc assez curieux de voir ce que va en faire Muschietti.

Outre Bowers qui est l'incarnation physique de leur peur, une sorte de CA plus réel et tangible, le film est aussi une étude sur l'inceste, et les différents comportements liés à ce tabou, qu'il soit incestueux (Beverley, le pharmacien), ou incestuel (Eddy, Bowers, Stan, Mike d'une certaine façon). Incestueux, puisque Beverley est confronté aux pulsions incestueuses de son père comme dans le roman, et probablement le pharmacien est pas trés franc du collier non plus, ce qui expliquerait, pourquoi sa fille se comporte comme une sorte de Bowers bis avec Beverley ou Eddy). Et incestuel, puisque Eddy souffre de l'hypocondrie de sa mère qui le materne beaucoup trop, Bowers père qui abuse probablement de sa force et de son alcoolisme sur son fils, Stan confronté à un père rabbin qui le rabaisse parce qu'il ne maîtrise pas la lecture de la Torah, et le poid de la religion qu'il imagine d'ailleurs comme la créature présente dans le film Mama sous forme de tableau dans le bureau de son père ; et Mike car son grand-père l'oblige à tuer des animaux, chose qui ne semble pas le passionner outre mesure. Au final, le clown apparaît donc comme une sorte de petit joueur dans le film à côté de la saloperie affichée du comportement des parents des enfants, ou de leur entourage. Mais c'est justement ça l'intérêt du film aussi, et ce qui à mon sens n'en fait donc pas réellement un film d'horreur, mais plus un drame fantastique initiatique.

Au final, donc un film plutôt intéressant, qui ne souffre pas du tout d'être revisionné, bien au contraire, et qui malgré ses défauts dû sans doute à de trés nombreux et différents passages de scénaristes sur le projet, plus le fait que le réalisateur précédent l'ait quitté (Cary Fukunaga, créateur de True Detective) apparaît comme un peu boiteux pour certains, mais CA n'a pas été mon cas, car j'ai su retrouver l'univers, et la réalisation du réalisateur de Mama, jusqu'à sa propre citation de son film dans les peurs de Stan. Il est d'ailleurs amusant de voir que dans la scène des peurs de Richie Tozier, on peut apercevoir une poupée marionnette de l'image de CA dans le téléfilm avec Tim Curry, comme une forme de passation de pouvoir entre les deux oeuvres trés différentes par ailleurs.

Alors pour toutes ces raisons, et un peu pour d'autres, MERCI !! Au nom de tous les enfants qui ont chevauché leur Silver et appris à surmonter leurs peurs avec ce livre, cher Andrès Muschietti merci, le livre prend vie et c'est grâce à vous et à votre soeur. Non, CA n'est pas un film d'horreur, non CA ne fait pas peur, non CA n'est pas un rollercoaster, c'est tout CA à la fois et plus encore, CA ne fait pas peur, il terrifie, il vampirise, il traumatise, et c'est bien plus insidieux, sur le moment tu sursauteras peut-être ou pas mais quand tu rentreras chez toi, seul, quand tes peurs reprendront leurs droits sur toi que ce soit dans tes rêves, dans ta solitude, ou dans ton apparente famille, CA s'insinuera jusque dans ton cortex, parce que CA ce n'est pas seulement un des meilleurs films fantastique initiatique jamais réalisé, adapté du redoutable bouquin de Stephen King, c'est aussi une manière d'affronter la vie, d'arpenter le chemin sinueux et ronceux, ou prendre sa revanche sur tous les bullies qui ont pu te faire du mal dans ton enfance ou ton adolescence.

Encore merci aussi à Stephen King qui a rendu cette aventure possible. J'aurais toujours beaucoup d'affection pour Il est revenu, mais CA dépasse de loin l'efficacité manifeste du téléfilm.CA est là, CA reviendra, mais CA suffit.

 

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