Maintenant je vous expose la nouvelle théorie que j'ai sur WOW. Après la description de l'histoire de l'Amérique et par extension du monde, Spielberg parle également de l'histoire du cinéma dans WOW.
De la même manière que Schindlers list et Jurassic Park étaient des pivots marquant lévolution plus sombre de son cinéma, WOW suivit ensuite par Munich (et reproduisant le même schéma que Schindler et JP pré-production de lun pendant le tournage de lautre) se constitue lui aussi comme un nouveau pivot du cinéma de Spielberg, basculant vers encore plus de noirceur.
Tout d'abord il évoque son propre cinéma, autocitation et autoréférence, lui permettant, fourre-tout métaphysique et mystique de tourner la page d'un cinéma qui lui est aujourd'hui révolu (il ny a quà voir Munich pour sen convaincre).
Ainsi, le film dans son intégralité est traversé dauto-référence : Rencontres inversée avec ces Tripods qui sortent de terre comme le Mothership de Rencontres, mais viennent détruire et non « créer » ; Soldat US qui devant lhorreur de la situation tend un doigt vers le ciel comme dans E.T mais ce ne sont que des hélicos US qui répondent à sa prière, pour singer Nietzsche, « E.T est mort » ; Scène de cache-cache dans la cave avec lAlien comme dans la scène similaire de la cuisine avec le Vélociraptor de Jurassic Park, Scène des vêtements flottants comme dans Schindler list, le « mal » a juste changé de nom etc
Les références sont surement encore plus nombreuses, mais malheureusement je ne lai ai pas toute vues.
Ensuite, Spielberg évoque lhistoire du Cinéma américain, réceptacle qui finalement décrit aussi lhistoire de lAmérique, les deux restent indissociables puisque lun parle de lautre et vice-versa.
Nous nous trouvons donc en face de référence à des films comme Abyss, Certes Cameron rendait de son propre aveu déjà hommage à un film de Spielberg, mais Spielberg rend à son tour hommage à Cameron en donnant à son serpent de feu/métal en fusion lapparence et la façon de se mouvoir du ver deau/métal liquide dAbyss.
Mais ce nest pas tout, Spielberg met aussi en scène un naufrage façon Titanic avec ce bâteau retourné par le Tripod sous-marin (on se retrouve aussi en face dune créature neptunienne sublimé par les voix très graves de la musique, un simili Dieu évoquant le travail de Harryhausen dans les films péplums type Jason et les Argonautes, sauf quici la slow motion est devenu numérique dernier cri.
Que penser aussi de ces américains moyens qui attaquent la voiture de Ray, ne peut-on pas y voir clairement un hommage de Spielberg aux films de zombie dun certain George A Romero ? Ces pauvres diables déshumanisés qui en viennent à des extrémités alarmantes (comme cette homme qui arrache la vitre du pare-brise à main nue en y laissant les trois quart de ses ongles).
Comment non plus ne pas évoquer la nuit du Chasseur de Charles Laughton avec cette scène terrible où les enfants descendent le fleuve vus au travers du prisme dune toile daraignée, remplacé ici par des cadavres vus au travers du prisme de lil « innocent » dune petite fille. Ces cadavres flottants pouvant très bien être les passagers de lavion qui sest crashé la scène précédente, et dont les corps ont été charriés sur plusieurs kilomètres par le lit de la rivière
On évoquera aussi, le magicien dOz et Alice in Wonderland, lorsque respectivement, la route pavée de briques jaunes se change en une route dherbes rouges sanglantes. Par le passage dune porte on passe du noir et blanc à une violente couleur rouge (de laveu même du réa, lintention était de montrer un pays dOz saccagée, à mon sens linnocence de lenfance à jamais pervertie). Et Wonderland, lorsque Alice devenue la petite Rachel ne se fait pas poursuivre par une méchante Reine de cur mais par un Tripod, dont le but nest pas de lui couper la tête mais bien de pomper son sang en perçant son cerveau (le film de vampire est aussi évoqué).
Maintenant quessaie de nous dire Spielberg en transposant tout ce cinéma populaire et de divertissement dans un ton beaucoup plus tragique (car présenté comme réel, ce nest pas du cinéma semble t-il dire, ça peut arriver pour de bon). Javancerai lhypothèse que pour un amoureux de la narration comme lui et du cinéma, il nous dit, voyez après le l1 septembre, on ne peut plus faire du divertissement comme avant, de la même manière quun poète avait avancé quaprès la Shoah on ne pouvait plus écrire. Bien sur cela peut sembler excessif, mais Munich donne raison à cette vision du monde, de plus en plus pessimiste, et il ya fort à craindre que Indiana Jones, le future point final de la Tetralogie ne soit lui aussi dans une veine fort pessimiste.