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18 mai 2022 3 18 /05 /mai /2022 16:41
Way Down

Le film de casse, voilà un sujet que l'auteur de ces lignes aime depuis sa plus tendre enfance. Depuis la découverte de Topkapi de Jules Dassin, un soir à la télé, en passant par Mission Impossible de Brian de Palma, duquel une scène de Topkapi est quasiment reproduite à l'identique mais modernisée... A Ocean Eleven de Steven Soderberg, film d'ailleurs cité explicitement par le héros de Way Down, le film de casse aura toujours eu une place particulière dans mon coeur de cinéphile.

Et force est de constater qu'une fois de plus la magie opère, mais côté ibérique cette fois, puisqu'on doit cette superbe incursion dans le film de casse à ni plus ni moins que Jaume Balaguero, le réalisateur tellement talentueux et sous-estimé de la Secte sans nom et surtout de Darkness. Oui, je laisse volontairement REC et ses suites en deça, parce que même si je les apprécie, je trouve que son talent explose littéralement dans la relecture moderne de Shining qu'est Darkness, jusqu'au point de reprendre le récit par chapitrage de son modèle.
Dans ce Way Down, film de commande mais absolument pas film formaté, Balaguero sur un scénario à 10 mains de Rowan Athale, Michel Gaztambide, Borja Glez. Santaolalla, Rafa Martínez et Andres Koppel (co-scénariste de Intacto) raconte un casse dans la plus grande banque espagnole, avec la meilleure sécurité au monde, d'une équipe quasiment "familiale" et d'un ingénieur surdoué pour récupérer le moyen de parvenir au trésor de Sir Francis Drake, en l'occurrence 3 pièces avec des coordonnées gravées dessus.

L'histoire en peu de mots, voit un chasseur de trésor sous-marin, Walter, et son équipe découvrir un trésor inestimable dans un galion englouti, le trésor de sir Francis Drake, ou du moins le moyen d'y parvenir, mais avant d'avoir pu jouir de l'usufruit de leur découverte, ils se font cerner par la police maritimes des douanes, et se font confisquer le dit coffret. Qui termine sa course dans le sous-sol de la Banque d'Espagne, coffre fort apparemment inviolable.
Mais c'est sans compter sur l'aide inattendue que va apporter un jeune ingénieur surdoué, Thom Johnson (Freddie Highmore, très bon dans le rôle), recruté par Walter et son équipe. Cette dernière se compose, outre de son chef Walter, d'un spécialiste en informatique, d'une cambrioleuse, amatrice d'art, d'un ancien espion du MI6, et d'un technicien.

On suit dans son déroulé, une trame très classique de film de casse, avec repérages, mise en place du plan, exécution, et final mais la petite originalité et non des moindres vient du fait que l'équipe profite de la coupe du monde en Espagne de 2010 pour fomenter son coup d'éclat qui n'est après tout que la récupération plus ou moins légale du fruit de leur travail. Oui -petite digression personnelle- je me sens une âme de contrebandier, et je n'ai jamais ni compris, ni goûté ce principe qui consiste à prendre les trésors que peuvent trouver des chasseurs de trésor. Après tout, par définition, ça n'appartient plus à personne. Profitant donc du tumulte lié à la coupe du Monde, tout le casse s'organise avec cet évènement en toile de fond. Une idée scénaristique brillante qui permet de supprimer la plupart des incohérences de ce type de film.

Ce faisant, si la grande majorité des spectateurs pensent comme votre serviteur, on se retrouve vite du côté de cette petite équipe, terriblement attachante, menée par Liam Cunningham (toujours excellent depuis Game of Trône), dans le cas contraire, on sera du côté du chef de la sécurité de la banque, et ancien des forces spéciales. L'autre grande force du film de Balaguero, est de ne pas traiter que de réussite du casse, donc de prendre de vrais parti pris d'échecs programmés, mais surtout d'ajouter au film de casse, un arrière-goût de film d'aventure, et pas le moins bon, puisqu'au détour d'une séance de franchissement du gouffre qui les sépare du coffre fort, c'est rien de moins que Indiana Jones et la dernière croisade de Steven Spielberg qui est convoqué par le réalisateur espagnol.

Contrairement à ce qu'on a pu lire chez beaucoup de rédacteurs de presse, non, Way Down n'est pas un sous-Ocean Eleven, il n'est déjà pas un Ocean Eleven-like, mais si on veut vraiment lui trouver une filiation, il y aurait plus d'intérêt à s'approcher de Topkapi justement, pour son côté aventure et quête initiatique sur les traces de Drake. Jaume Balaguero prouve avec ce film, qu'à 53 ans il en a encore beaucoup sous le capot, puisqu'outre le scénario qui n'est pas de lui, la réalisation est la deuxième grande force du film. Aucun temps mort, pas de "ventre mou" comme dans beaucoup de production de ce genre, et un découpage technique qui évoque aussi bien Mc Tiernan, que Michael Mann parfois. On prend un réel plaisir à suivre les tribulations de cette équipe soudée en Espagne, et les quelques retournements de situation, même si pressentis, ne sont pas pour autant désagréable à la vision. Bref, un très bon film de casse, à rajouter dans le panthéon des grands films de ce genre à part entière.

Au niveau des bonus, on ne retrouve qu'un maigre makin-of de moins de 9 minutes, on aurait espéré un peu plus, surtout pour un film qui n'a pas eu le plaisir de sortir en salle (pourtant ça l'aurait largement mérité).
 

En DVD et VOD le 18 mai 2022. Edité par TF1 Studios. Le site Internet de l'éditeur.

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